Abdelaziz Bouteflika n’aime pas les portes-paroles

Abdelaziz Bouteflika.
Abdelaziz Bouteflika.

La présidence de la République a pu se payer beaucoup de belles choses ces dernières années, mais ne veut toujours pas d’un porte-parole dans ses murs, ce qui a engendré une communication pour le moins désastreuse.

Dans tous les pays du monde, ou presque, dès qu’un événement survient, un porte-parole apparaît à la télévision et explique sur le champ ce qu’il en est, parce qu’on n’a rien à cacher là-bas. Pas chez nous, où les tenants du pouvoir se comportent comme s’ils n’ont de comptes à rendre à personne.

Pour preuve, ce n’est que plusieurs jours après le limogeage du patron du DRS, Mohamed Médiene dit Toufik, que la Présidence a daigné enfin expliquer aux Algériens de quoi il retourne dans cette affaire qui avait pourtant défrayé la chronique. Plus grave encore, la Présidence semble avoir agi non pas pour éclairer la lanterne des Algériens mais seulement pour démentir des propos, dont ceux de Hocine Malti (*), qui font état de terribles pressions des Américains et des Anglais sur Abdelaziz Bouteflika.

Si la Présidence avait vraiment pour souci l’éclairage de l’opinion algérienne, elle ne se serait pas limitée uniquement à cette affaire, elle aurait aussi expliqué dans la foulée les tenants et aboutissants de l’emprisonnement dans les conditions que l’ont sait des généraux à la retraite, Benhadid et Aït Ouarabi dit Hassan. Non, la Présidence ne dira pas aux Algériens ce qu’ils veulent savoir, elle leur dira ce qu’elle voudrait bien leur dire, pas un mot de plus, et ce n’est sûrement pas sous le règne d’Abdelaziz Bouteflika que ce modus operandi changera.

La Présidence continuera sans nul doute à "tourner" sans porte-parole, ni politique claire en matière de communication, le peuple n’étant toujours pas mature aux yeux de ceux qui commandent dans ce pays. Et comme on l’a déjà vu, même si une institution se dote d’un porte-parole, ce sera beaucoup plus pour démentir que pour éclairer.

On a jugé en haut lieu qu’un porte-parole n’a pas de place à la présidence de la République, du moins dans les conditions actuelles. Nombre de choses ont été bâties sur du faux. Dire la vérité aux Algériens, en temps réel, reviendrait donc à avouer des monstruosités à nulles autres pareilles dans le monde.

On a préféré laisser le puits avec son couvercle, comme on dit chez nous, avec l’espoir que cela arrangerait tout le monde, gouvernants comme gouvernés. Mais jusqu’à quand ? Nul ne le sait encore.

Ahcène Bettahar

(*) Lire : Hocine Malti à propos du limogeage de Toufik : "Bouteflika a obéi aux Américains"

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Commentaires (4) | Réagir ?

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Kouka Torjman

Mais ce peuple me désespère aucune réaction!!serait-il mort??

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salim doudoun

il est facile de désigner un porte -parole, il n'a qu'a lire sur ce qui écrit sur le papier , c' boutef qui nage dans les eaux troubles, un parano c' lui le porte parole, méme avec les mensonges des autres

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