En Algérie, la propagation des théories du complot prend des proportions quelque peu inquiétantes. Nombreuses personnes que je connais personnellement, et qui ne manque absolument pas d’intelligence, soutiennent l’idée qu’il existe un complot tissé contre l’Algérie, le monde musulman, voire le monde entier, à la manière de notre gouvernement qui parle tout le temps de main étrangère.

Il est vrai que les complots ont toujours existés, l’histoire est faite de complots. La religion nous en offre peut être le meilleur exemple : les onze frères du prophète Youcef complotèrent contre lui par jalousie, le jetèrent au fond d’un puit ; c’était le bien aimé de leur père Yakoub. Mais comme l’histoire le montre, le complot n’en est vraiment un que s’il est méconnu de la victime. Or qu’en Algérie, sans la moindre intention d’insulter l’intelligence de qui que ce soit, tout le monde semble être au courant qu’il existe un complot contre nous. Peut-être qu’il serait temps de changer l’acception du mot dans le dictionnaire.

Après tout, qui n’a jamais comploté dans sa vie, ne serait-ce que pour rigoler avec un ami. Ce n’est pas pour minimiser la gravité de la situation, loin de cela. Mais, au fond, complot ou pas complot, qu’elle est la différence ? Si la maison de ton voisin était prise d’assaut une nuit, et que tu sais très bien que rien n’empêche que la tienne le soit la nuit d’après. Que suggérerait le bon sens : changer la serrure de sa porte ou attendre que l’agresseur se manifeste devant sa porte pour lui demander qui l’avait envoyé au juste ? Voilà la question !

Farouk Lamine