L’Algérie plongée dans une impasse politique et économique

Alors que le pays s'enfonce dans la crise, le pouvoir demeure dans l'expectative.
Alors que le pays s'enfonce dans la crise, le pouvoir demeure dans l'expectative.

Si le système politique est arrivé à camoufler la montagne de détritus de l’ancienne décharge de Oued Smar qu’il n’était pas capable de traiter ni d’aplanir, que pourra-t-il faire en revanche pour cacher les montagnes de problèmes qui se sont accumulés dans les différentes wilayas du pays au fil des 16 années de gouvernance à vau-l’eau ?

Après Mohamed Boudiaf, notre vaillant ministre de la santé qui fait diversion après avoir entrepris les 12 travaux d’Hercule sans pouvoir assainir un tant soit peu la situation des hôpitaux relevant de son secteur, c’est au tour du wali de M’sila, récemment nommé, de ruer dans les brancards en poussant carrément ses administrés au suicide - celui qui veut se pendre ou se brûler à l’essence n’a qu’à le faire avait-il déclaré. Il s’est plaint notamment des pressions populaires auxquelles il n’avait pas trouvé d’autres solutions ni de remèdes à proposer tellement il est submergé par un tas de problèmes dans sa wilaya.

Le ministre des travaux publics, lui, ne sait plus où donner de la tête après avoir hérité d’une autoroute budgétivore et parsemée de malfaçons, l’autoroute la plus chère au monde mais aussi la plus risquée dans son parcours. Par ailleurs, le nouveau ministre de l’Energie est au four et au moulin ces temps-ci pour tenter de requinquer l’image de marque de Sonatrach frappée au cœur par la chute du cours du baril de pétrole sur le marché mondial et la série des scandales de corruption qui l’ont ébranlée.

Disons que toutes les voies sont obstruées et que le système ne trouve pas d’autres issues de sortie que celles qui l’obligent à l’esquive et au camouflage pour surmonter les tas de blocages qu’il a engendré lui-même et qui l’empêchent aujourd’hui d’avancer. Un système qui cherche à gagner du temps après en avoir trop perdu dans le laisser- aller et le laisser -faire. Il faut avouer aussi qu’il n’avait pas suffisamment d’intelligence ni de lucidité pour voir clair dans ce qu’il faisait. Il a laissé végéter des ministres au même poste pendant plus de 10ans, d’autres qu’il a rappelé après avoir lamentablement échoué et puis tout d’un coup c’est tout le monde qu’il faut limoger et remplacer. Il se retrouve ainsi empêtré jusqu’au coup dans les problèmes qu’il a lui-même créés de toute pièce et auxquels il ne trouve pas de solution sauf celle de parer au plus pressé, de s’en laver les mains ou de les repousser encore plus loin dans le futur . Ce phénomène d’accumulation de charges lui revient chaque fois à la figure soit parce qu’il n’a pas trouvé les ripostes adéquates et réfléchies en leur temps soit parce qu’il les a éludés volontairement croyant qu’elles ne résurgiront plus. La vacance au pouvoir, elle est totale, elle sème au vent d’autres germes de problèmes avant qu’ils ne bourgeonnent et deviennent de grosses problématiques plus tard.

La tragédie de la vallée du M’zab est encore fraîche dans les mémoires et n’a pas encore connu d’épilogue à ce jour qui fasse que les racines du mal en soient extirpées et éliminées définitivement. Nous continuerons toujours à croiser les doigts pour que tel mauvais sort qui a frappé nos concitoyens du M’zab ne se reproduise plus.

Croyant engranger plus de recettes à l’exportation par l’exploitation du gaz de schiste à In Salah, le système en place est retombé sur ses pieds en réalisant que l’or noir n’en est pas un en fait par les temps qui courent et qu’il faudrait désormais se triturer les méninges, réfléchir et se retrousser les manches pour créer d’autres richesses de substitution s’il veut assurer la relance économique.

En ayant raté l’unique aubaine de la manne pétrolière des années 2000 qui aurait pu nous éviter l’impasse politique et économique actuelle .C’est la mise à nu du système et sa fin prochaine celle qui nous fait dire que "c’est là que les Athéniens s’éteignirent". Quatre mandats successifs ouverts pourtant sous le signe de l’espérance et qui nous ont ramené, peu à peu, à la case de départ, celle qui a fait dire à Chadli Bendjedid et à son premier ministre Abdelhamid Brahimi que "les caisses de l’Etat sont vides" et que "26 milliards de dollars ont été détournés".

Khelaf Hellal

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Commentaires (3) | Réagir ?

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Ahmed Umeri

Maitre Mokrane Ait Larbi, avez dit " lorsqu'un ministre, un Wali ou tout autre responsable affirme qu'il ne peut rien faire, et bien il doit démissionner" ne pas rester accrocher aux avantages liés a son poste. Un autre citoyen, avait dit " avec 120 dollars le baril de pétrole, ma grand mère est capable de gérer ce pays en mieux" les hommes et femmes les vrais, réussissent pendant la période de crise. Les pantins a leurs tête le grand Pinocchio, ne sont la que pour faire des affaires et utiliser la répression contre la population, non pour prendre en charge les problèmes qui se posent au pays.

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moh arwal

Je conseille vivement a mr Benflous, lui qui appelle toujours aux elections présidentielles anticipées. de lire attentivement l 'ecrit de mr Khelaf Hellal. Selon Benflous le problème c est la presidence, ors cet écrit nous demontre magistralement qu' il ne s'agit pas seulement de déclarer qu il y a un fauteuil vide a el mouradia à combler par des élections anticipées. il y a beaucoup plus grave que ça. Le vide est a tous les niveaux de l'Etat. Il y a le feu dans la maison algerie que seul le peuple peut éteindre en faisant table rase du système FLNiste sans quoi, l'algerie toute entière va bientôt flamber.

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