Une régression peut-elle être féconde ?

En 1992, lors du scrutin législatif du 22 décembre, suite à une victoire franche et massive du front islamique du salut « FIS », légitimement, certains cercles proches du pouvoir avaient manifesté leur crainte d’un pouvoir islamiste. Fallait-il laisser, tranquillement, le processus démocratique en cours se poursuivre ou fallait-il le stopper violemment. A noter que les romains, donc il y a très longtemps, comparaient la vox populi à la volonté des dieux. Pouvait-on stopper un processus démocratique au seul motif que les candidats pourris du pouvoir ont été désavoués ? Monsieur Addi Lahouari avait souhaité sa poursuite. Les tenants des thèses d’un pouvoir à manier avec des pincettes, le nez boucher, ont avancé que Hitler, le fondateur du nazisme et Mussolini, le père du fascisme, étaient arrivés au pouvoir par la voie des urnes. Une analogie avec les régimes précédemment cités n’a pas lieu d’être. Dans les années 20 et 30 du siècle dernier, l’Allemagne et l’Italie étaient des superpuissances : économiques, industrielles, financières, militaires, politiques, artistique, culturelle, etc. En 1992, les islamistes algériens avaient 1000 ans de retard sur les pharaons. Par conséquent, ils étaient trop impuissants pour imposer leur diktat, si tant est qu’ils en avaient l’intention. Monsieur Aït Ahmed, un visionnaire hors paire, avait prévenu, en cas de coup de force les conséquences seraient graves, il y a eu coup de forces et les conséquences ont été dramatiques. Suite à la fameuses plate-forme de San’t Egidio, le même Aït Ahmed avait encor prévenu : «… Si le pouvoir refuse, maintenant, de dialoguer avec l’opposition légitime, un jour prochain, il ira dans les maquis, à la faveur de la nuit, les phares de 4X4 tout allumés, pour chercher des terroristes avec lesquels négocier… » Et, en 1997, Monsieur Smaïl el Ammari, à la tombée de la nuit, avec les phares des 4X4 tout allumés, était allé dans les maquis pour négocier une trêve avec Monsieur Madani Mozrag, un : « Terroriste ». « …Malheur aux intellectuels qui ne font entendre leur voix ni ne se révoltent que lorsqu’ils ont la tête entre le glaive et billot… », (Djoubran Khalil Djoubran, auteur des années 20 du siècle dernier). Certains intellectuels algériens n’ont rien vu venir dans le passé, ils verront rien venir dans le futur. Une régression peut-elle être féconde ? Le peuple algérien est un peuple traditionnel, pragmatique. Longtemps éloigné de la chose politique, et longtemps trompé par ses mafieux dirigeants, il juge le maçon aux pieds du mur. Des deux choses l’une, ou les FIS, qui avait, indiscutablement, triomphé électoralement, était aussi bon gestionnaire, c’est tout bénéf. pour tous les algériens. Dans le cas contraire, si le FIS était animé par des bouffons, le peuple le constatera et le renverra dans son gourbi par la voie des urnes. Oui, parfaitement, une régression peut-être hautement féconde. Par ailleurs, Socrate, le philosophe grec dit : « …une personne qui se trompe doit être corrigée. Si elle refuse d’être corrigé, il faut l’aider jusqu’à ce qu’elle se rende compte par elle-même qu’elle s’est trompé ». Souvenons-nous de l’adage populaire : « teba’ el kedhab hatta el bab darou », (suivre l’affabulateur jusqu’à son dernier refuge). J’ai en tête les noms de beaucoup d’intellectuels algériens qui ont, en temps opportun, mouillé leur chemise, pris des risques, pour éviter à la société algérienne de sombre dans le sang, les l’armes, la misère et le désespoir. Ils ont été diffamés par certains de leurs confrères qui ont vendu leur âme à un régime obscène pour un plat de lentilles. Aux diffamés, j’exprime ma solidarité active, ma reconnaissance perpétuelle. Vifs ou morts, je m’incline devant eux jusqu’à l’usure totale de mes vertèbres. Aussi, je me souviens des hommelettes et des femelettes, qui ont usurpé le titre d’intellectuels, appelé au meurtre et diffamé des innocents. Vivants, je les haïrai, mépriserai et morts j’irai cracher sur leur tertre d’ordures. Morts ou vifs les salauds restent des salauds. Merci Addi de m’avoir donner l’occasion de vider une partie de mon sac.

Aissa

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Commentaires (19) | Réagir ?

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bonjour

Regression féconde? allons donc ! La progression elle-meme n'est pas forcement féconde !alors pour ce qui est de la regression... la regression ne peut etre qu'une regression. et elle dure depuis 62 pour ce qui nous concerne alors meme que ses auteurs etaient auréolés de leurs exploits contre l'occupant. Que dire donc d'un FIS dont le seul programme se résume au renvoi définitif des femmes dans leur prisons mobiles et les hommes dans leur statuts d'etre lubriques. Voyons ! le peuple aurait donc la capacité de ongédier un fis mauvais gestionnaire? pourquoi donc ce meme peuple n'est-il pas capable de congedier ceux qui le ridiculise presentemment et depuis 62? regression pour regression restons dans celle à laquelle nous sommes habitués;

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Ben

Ghanima je pense que vous n’avez pas compris mon commentaire ou peut être je me suis mal exprimé. Dans tous les cas, malheureusement ça conforte ce que je disais dans le commentaire. Vous ne m’avez même pas compris et voila que vous dégainez et vous m’accusez d’obscurantiste. Pas moins!

Si moi je milite pour un débat objectif comment ose-je critiquer Darwin ou Einstein comme vous l’avez compris, à moins que je sois fou. Pour le moment je ne le suis pas encore!

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