Les illusions pétrolières des autorités algériennes

Pomper la rente pétrolière reste la seule perspective pour le pouvoir.
Pomper la rente pétrolière reste la seule perspective pour le pouvoir.

L'offre de pétrole sur le marché mondial sera plus abondante à partir de décembre, a prédit dimanche le ministre algérien de l'Energie Salah Khebri dont le pays a perdu la moitié de ses revenus en raison de la baisse des prix de l'or noir.

Ainsi donc les autorités ne désespèrent pas de pomper encore plus et de vendre autant de pétrole pour renflouer les caisses qui se vident au grand désespoir des dépensiers en chef.

Le ministre de l'Energie vient de développer une leçon de prospective pour les plus sceptiques. Salah Khebri, cité par l'agence APS, a dit s'attendre à une offre de pétrole plus abondante à partir de décembre, dans la foulée de l'accord entre Téhéran et les puissances occidentales sur le nucléaire iranien.

La surabondance mondiale a largement contribué à faire chuter les prix de plus de moitié depuis la mi-2014, et elle ne semble pas vouée à se résorber dans l'immédiat, que ce soit aux Etats-Unis, dont la production a rebondi la semaine dernière, ou au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui continue à dépasser son plafond théorique d'offre de 30 millions de barils par jour (bpj).

A défaut d'un plan de relance économique, l'Algérie croit encore faire remonter les prix. Selon le ministre de l'Energie, les consulations sont en cours entre les pays de l'Opep au sujet d'une éventuelle réunion extraordinaire du cartel consacrée à la baisse des cours.

L'Algérie a adopté fin juillet un budget rectificatif 2015 prévoyant une baisse de 50% du revenu des exportations, essentiellement pétrolières, et de nouvelles mesures fiscales pour compenser en partie cette baisse.

Les recettes attendues des exportations d'hydrocarbures, la principale ressource du pays, sont désormais de 34 milliards de dollars contre environ 60 mds initialement prévus. En 2014, ces exportations avaient généré 68 mds USD de recettes.

Contrairement à tous les discours les autorités ne comptent pas tourner la page de la rente pétrolière. La diversification de l'économie n'est qu'un leurre donc.

L.M./AFP

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Commentaires (1) | Réagir ?

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khelaf hellal

Une chute brutale du prix du baril de pétrole à 20 Dollars signifierait que l'Algérie doit arrêter l'exploitation de ses gisements au Sahara pour cause de rentabilité et qu'elle gagnerait plus à l'importer sur le marché mondial. Tiens! L'importation ! Encore l'importation! ça suit son cours.