Le malaise des réformes du système éducatif algérien

La réforme de système éducatif peut-elle réduire l’échec scolaire ?

L’allégement des programmes scolaire : pourra-t-il améliorer les capacités scolaires de nos élèves ? Pourra-t-il améliorer le savoir-faire et le savoir-être de nos élèves ? Pourra-t-il améliorer les capacités d’analyse et de synthèse des nos élèves ? Pourra-t-il renforcer les valeurs de la citoyenneté ? Pourra-t-il renforcer les valeurs républicaines ? Pourra-t-il inciter les élèves à "user" d’esprit critique rationnalisé par une pensée scientifique et universelle et non pour justifier une pensée dogmatique ? L’élève n’évolue pas uniquement dans le système scolaire, mais il est d’abord un enfant, qui est en contact avec son environnement socioculturel, en outre, l’enfant s’inscrit dans un développement psychoaffectif, cognitif et psychomoteur, l’ensemble forge la construction de sa subjectivité, qui est l’émanation de l’ensemble de ces facteurs.

A vrai dire, il est impossible qu’un enfant vive une coupure entre le système scolaire et le système socioculturel. Désormais, les réformes scolaires se heurtent à d’autres facteurs socioculturels qui freinent son évolution. L’échec, donc, ne s’explique pas dans la volonté d’apporter et d’introduire des nouveaux outils pédagogiques et d’évaluations, mais il est dans la rupture entre l’école et la société. Comment doit-on faire pour établir une passerelle entre l’école et la société ? Comment libérera-t-on l’école du poids du dysfonctionnement socioculturel ? D’où l’urgence d’une vraie réforme au niveau social, qui ne doit pas être une affaire de solidarité, mais il devrait être par la création des institutions stables et avec un ministère des Affaires sociales et qui devrait être autonome et capable d’apporter des "remèdes" au dysfonctionnement social, et non pas des "aumônes" pour glorifier les réformes en pincette et saisonnières ! Introduire des centres éducatifs et de loisirs, qui peuvent prendre le relais entre la société et l’école et d’alléger la charge pour l’école et la famille, etc.

Les responsables politiques doivent arrêter de nous tanner par l’idée que tous nos malheurs sont d’abord les échecs du système scolaire. L’échec est le non-aboutissement d’une idée, or c’est l’idée a été émise par urgence et si elle n’est pas construite par une logique irrationnelle et qui ne respecte pas son environnement et sans qu’elle se projette dans l’avenir, elle est forcement voué à l’échec. Donc l’échec est dans l’élaboration d’une idée et non pas dans l’application d’une idée, autrement dit, l’échec est en amont et non en aval.

Yazid Haddar

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