Métaux précieux: l'or n'a pas fini de chuter

Le marché de l'or en crise.
Le marché de l'or en crise.

L'or demeure sous pression, après avoir atteint lundi son plus bas niveau en près de cinq ans et demi, et risque de poursuivre sa dégringolade, lesté par la force d'un dollar stimulé par une hausse prochaine des taux d'intérêts de la Banque fédérale américaine (Fed).

L'or a chuté à son plus bas niveau en près de cinq ans et demi lundi, à 1072,35 dollars l'once. Ce mouvement baissier semble avoir été déclenché par des ventes massives du métal précieux en Chine. "La glissade de l'or a été déclenchée par un mouvement vendeur sur la bourse de l'or à Shanghai", ont confirmé les analystes de Commerzbank. Le métal jaune est ainsi passé sous le seuil psychologique des 1100 dollars l'once pour la première fois depuis plus de cinq ans. Même si les observateurs s'interrogent encore sur la raison de cette vente subite, la dégringolade du métal jaune n'a pas vraiment surpris.

Pour Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank, le fait que la crise grecque et la dégringolade des Bourses chinoises, il y a deux semaines, n'aient pas ravivé le statut de valeur refuge de l'or a été "la goutte d'eau". Les spéculateurs, comme les fonds d'investissement, se sont en conséquence détournés du métal jaune ce mois-ci.

Avant la chute de lundi, "les acheteurs hésitaient déjà à se positionner sur le marché de l'or car l'on se rapproche d'une hausse des taux d'intérêt américains", a ajouté Jameel Ahmad, analyste chez FXTM. Cette perspective leste l'or car une hausse des taux va rendre le billet vert plus rémunérateur, et donc plus attractif pour les investisseurs. Or, un dollar fort pèse sur les achats de métaux libellés dans la monnaie américaine, en les rendant plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.

"Face à la perspective d'une hausse des rendements obligataires aux États-Unis et d'une éventuelle hausse des taux d'intérêt américains, à laquelle s'ajoute une économie mondiale résistante, l'or devrait prendre une part de plus en plus petite dans les portefeuilles des investisseurs", a résumé Chris Beauchamp, analyste chez IG. "L'or a toujours été considéré comme une monnaie et comme une matière première. Aujourd'hui, il n'est désiré dans aucune de ces formes", ont ajouté les analyste de Macquarie.

Les analystes d'ICBC Standard Bank restaient plus mesurés quant à la demande physique, notant qu'elle s'était un peu relevée en Asie et que la vente de pièces d'or (notamment aux États-Unis) était robuste. "Mais cela n'a pas changé grand chose à la liquidation des positions de la part d'autres investisseurs", ont-ils ajouté. L'argent, quant à lui, a continué sa glissade et a atteint vendredi son minimum en six ans, à 14,37 dollars l'once.

"Les perspectives de l'argent sont moroses (...) et le fait que la production manufacturière chinoise se soit contractée à son niveau le plus bas en quinze ans (vendredi, NDLR) pose des questions sur la santé de l'économie (chinoise) et l'argent pourrait souffrir", a précisé M. Ahmad. L'usage de ce métal est en effet principalement industriel.

Du côté des platinoïdes, le platine a atteint lundi un plus bas plus en six ans, à 946,25 dollars l'once, tandis que le palladium a chuté mardi à un minimum depuis novembre 2012, à 601,45 dollars l'once. Les deux métaux précieux se sont depuis stabilisés.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1080,80 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1132,80 dollars le vendredi précédent. L'once d'argent a clôturé à 14,49 dollars, contre 15,01 dollars il y a sept jours. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 979 dollars, contre 998 dollars sept jours plus tôt. L'once de palladium a terminé pour sa part à 616 dollars, contre 655 dollars à la fin de la semaine précédente.

AFP

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Atala Atlale

Qui est derrière cette chute du pétrole et maintenant de l'or ? Les diables de la finance ont des objectifs bien précis, affaiblir certains pays les rendre vulnérables au point d'abandonner quelques souverainetés. Qui détient les leviers de la finance mondiale ?

L'Algérie se trouve bien fragilisée aujourd'hui, oui tout ce qu'elle a engrangé avec un baril à plus de 130 dollars a été dilapidé en quinze ans de gabegie dans des projets fumeux qui n'avaient aucune consistance ou lien avec cette fameuse indépendance alimentaire, de médicaments, etc. Un simple souffle et l'Algérie pourrait s''effondrer. Cela fait peur avec une population de près de 40 millions, un taux de 70% de jeunes, qui pourra faire face à cette demande ? L'école Algérienne n'a pas produit d'individu discipliné, éduqué et capable de distinguer entre l'intérêt national et l'égoisme individuel. Tout a été détruit, le pays est sinistré sur le plan social, économique, industriel, culturel et même cultuel.

S'il y des hommes ayant une stature d'homme d'état qu'ils se prononcent et interviennent pour le bien de la nation, sinon ce sera la syrianisation de l'Algérie...

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Bachir Ariouat

Nous on s'en fou, nous n'avons pas de lingot, même pas des bijoux de grosse valeur, alors que l'or monte où qu'il descend il touchera ce qui ont détourné le peu qui a était dans le Sahara.