Quelle justice pour les détenus de Ghardaïa ?

Le pouvoir entend faire un exemple dans la condamnation de  Kameleddine Fekhar et ses compagnons.
Le pouvoir entend faire un exemple dans la condamnation de Kameleddine Fekhar et ses compagnons.

Ce qui se passe à Ghardaïa est-il, d’une certaine façon, une suite de ce qu’a connu la Kabylie au printemps berbère de 1980 et tout récemment celui du printemps noir en 2001, dans le même lieu où il y a eu 127 morts et des dizaines de blessés et de handicapés à vie sans pour autant qu’il n’y ait investigations policière à l’encontre des auteurs du crime et poursuite judiciaire ? Ce qui laisse libre cours aux multiples rumeurs sur la réalité des faits et le nom des véritables auteurs de ces actes.

Après une mise au silence calculée et voulue, Kameleddine Fekhar et ses amis ont été présentés par devant le procureur de la république qui, en plus des même chefs d’inculpation (atteinte à la sureté et la souveraineté de l’Etat ainsi qu’à la stabilité, à l’unité et à l’intégrité nationale) retenues contre les militants du Mouvement culturel berbère, déférés en 1980/81 par devant la cour de sureté de l’Etat de Médéa, d’autres délits relevant du droit criminel et du droit pénal ont été ajoutés contre les accusés du M’zab. Ces autres motifs ne le sont-ils pas pour donner une apparence légale à la garde à vue qui a dépassé 48 heures comme le prévoit l’article 48 de la Constitution.

Et encore, à quoi cela rime-t-il cette différenciation de délits entre les "accusés" ? Il est à ce demander si cette armada de chefs d’inculpations n’est pas en rapport logique aux déclarations faites au M’zab par M. Abdelmalek Sellal, Premier ministre qui, pour des considérations non-dites mais pensées, a, en faisant le parallèle avec un parti politique, invoqué le MAK lors de sa rencontre avec les personnalités de cette wilaya ? Autant de questions, autant d’interrogations, alors que les véritables problèmes qui rongent la société sont ailleurs et dans le vécu quotidien dans toutes ses dimensions, dans le coup d’Etat constitutionnel de 1988, dans la violation de l’art 88 et le non-respect des articles constitutionnels régissant l’Etat et ses institutions, dans le terrorisme multiple, aveugle et sans discernement qui perdure dans tous les sens (le dernier remonte à l’assassinat de nos soldats perpétré un jour après l’Aïd Seghir à Ain Defla), des crimes économiques, sociétaux et autres, et non dans le populisme, la politique politicienne, la langue de bois, dans les fuites en avant à l’exemple de l’incrimination de la main étrangère à chaque démonstration pacifique de la population à qui il est répondu par de dure répression.

La logique juridique voudrait à ce qu’elle statue sur des faits tangibles et dans le respect des droits de l’homme, des pactes et des conventions africaines et internationales non pas uniquement contre les accusés, si les faits reprochés sont avérés, mais aussi sur les services de sécurité (article 22-1) et les autorités judiciaires si abus et erreur il y a (art 49 - 2).

Madjid Ait Mohamed

Notes :

(1) L’abus de pouvoir est réprimé par la loi

(2) L’erreur judiciaire entraine réparation par l’état

Plus d'articles de : Débats

Commentaires (1) | Réagir ?

avatar
elvez Elbaz

La pensée génocide du panarabowahabitosalafiste Belkhadem, lorqu il était le porte parole de bouteflika, sur les mozabites

Dans une interview diffusée sur la chaine télé Elbilad le 18/07/2014, Abdelaziz Belkhadem le perfide suppot de la UMMA ouroubia à qui l'algerie algérienne doit faire ALLEGEANCE!, conseiller du chef du clan présidentiel, comme le désignait telle une mise en garde contre ceux qui ne rentrent pas dans le rang d une algerie bouteflikiste, le "pas trop propre"khelil chekib,, a soutenu que la crise qui secoue le M’Zab n’est pas une crise entre berbère et arabe, mais elle est fondamentalement d’essence religieuse entre ibadites et malékites.

Pour mettre fin à cette crise, il propose une démarche axée sur un court, moyen et long terme

1. A court terme, il convient d’instaurer la paix en faisant appliquer la loi

2. A moyen terme, mettre sous le giron de l’Etat toutes les institutions mozabites, (mosquées, écoles…etc)

3. A long terme, faire le brassage des populations en favorisant les alliances entre les deux communautés.

Sachant que belkhadem :

– est de mouvance salafiste de la oumma ouroubia,

– ne prend jamais position sans être sur qu’elle conforte celle du chef du clan présidentiel,

-Comme tout homme du système de haut rang, il peut être chargé de lancer « un ballon »

-Cette diffusion intervient le jour de la rencontre d’une délégation venue d’Alger, mandatée semble t-il par la présidence, avec La3yan de Ghardaïa.

AB préfère la ségrégation Ibadite/malékite à celle mozabite/ arabe ; car cette dernière renvoie à la bijection Mozabite – Mzab, c’est à dire le Mzab, pays des Mozabites. Par ailleurs, on perçoit que cette démarche part du principe que la communauté mozabite ne se reconnait que dans l’ibadisme qui constitue son assise sociétale. En touchant au rite ibadite, on déstructure la communauté et in fine, elle va vers sa propre destruction.

Cette intervention offre un nouvel éclairage sur la position du pouvoir vis-à-vis de la communauté mozabite et de la feuille de route qu’il compte mettre en œuvre.

Si cette analyse est avérée, alors tous ces événements s’inscrivent dans une démarche bien pensée visant la désintégration de la communauté mozabite. Reste la question de connaître les soubassements profonds qui justifient, aux yeux du pouvoir, la mise en œuvre de ce qui s’apparente à « la solution finale ».

Alors la main de l'étranger c'est qui?