Sellal : les militaires assassinés seront récompensés… au paradis !

Abdelmalek Sellal a fait preuve de cynisme vis-à-vis des soldats tombés à Aïn Defla
Abdelmalek Sellal a fait preuve de cynisme vis-à-vis des soldats tombés à Aïn Defla

C’est par l’introduction du verset S3-185 du code divin (mahkam tenzilihi, en V.O Sellal) «Toute âme goûtera la mort, mais au Jour de la résurrection on perçoit sa rétribution» que le premier ministre vient d’accoucher (aux forceps) d’un communiqué sur sa page facebook pour condamner, bien tardivement, l’acte criminel qui a endeuillé l’Algérie d’en bas, suite au lâche assassinat de nos soldats à Aïn-Defla.

Voilà qui est on ne peut plus clair ! On dégaine les mêmes formules idéologiques pour combattre ceux qui s’en servent pour rejoindre les maquis et trucider des innocents. Preuve que le père et le FIS sont unis par le même serment barbare. De la surenchère, encore de la surenchère, pour faire accroire aux familles que le sacrifice de leurs enfants n’aura pas été vain, et qu’Allah saura les en récompenser ! Si ce n’étaient la gravité et la tristesse de ce énième drame infâme, cela prêterait à quelque plaisanterie, car c’est justement au nom de ces mêmes récompenses et d’un combat pour la cause de ce même Allah que les fous de Dieu tuent, décapitent et violent à tout va, sans le moindre état d’âme, aux quatre coins du monde musulman et d’ailleurs.

Au lieu de prendre ses responsabilités en se démarquant de toute référence au sacré, on se dédouane et on se cache derrière la fatalité pour réconforter les familles alors que leurs larmes n’ont pas encore séchées ! Sécheront-elles un jour d’ailleurs, fût-il à l’aube d’une quelconque résurrection?

Souvenons-nous que c’est avec le même genre d’entourloupe que Bouteflika avait cherché à se dédouaner du génocide des 121 jeunes Kabyles perpétré par ses gendarmes à Tizi-Ouzou. N’avait-il pas joué la comédie d’un président meurtri en nous concoctant un discours aux saveurs d’un cocktail de mots bien choisis «mehna, sabr, ghafir….» avec une voix tremblotante, comme pour mieux donner un peu de crédibilité à un chagrin visiblement bien simulé ?

C’est bien léger comme réconfort, eu égard à ce sang qui ne finit pas de couler et à tous ces enfants, civils ou militaires, assassinés par la bête immonde que les pouvoirs qui se sont succédé ont engendré et bien nourri. Nous le savions déjà, la vie d’un civil n’a, aux yeux de ces gouvernants illégitimes, pas la moindre valeur, et que leur regard sur les génocides passés n’est fait que d’indifférence. Mais diantre, comment osent-ils ainsi se taire et ne pas rendre hommage à ces bidasses qui les protègent et protègent leurs palais jour et nuit, le plus souvent au péril de leurs vies ?

Renvoyer à la résurrection les honneurs du sacrifice des militaires tombés sous les balles des islamistes relève soit d’une odieuse résignation face à des criminels que le sang de 200.000 victimes de la décennie noire n’a pas rassasiés, soit d’une tromperie manifeste pour tout mettre sur le dos d’une fatalité inexorable dont le citoyen est formaté à en avaler les couleuvres sans rechigner.

Pour le commun des mortels, invoquer le ciel lors d’un drame en citant un verset du Coran est d’une innocence à verser des larmes. Mais dans le cas du premier responsable politique, supposément sain de corps et d’esprit, cela relève d’une abjection intolérable car elle dénote toute la splendeur de la capitulation du pouvoir face à la bête immonde qu’il a lui-même procréé et abondamment nourrie depuis l’intronisation forcée de Bouteflika. C’est à cause de cette fatalité ancrée dans les mœurs que les musulmans sont devenus, pour la plupart, apathiques et passifs à l’extrême. Face à chaque drame, face à chaque événement incontrôlable qui nous dépasse, on invoque le créateur, avec des "Allah Ghaleb" par-ci, des "Mektoub" par-là, quand ce n’est pas des «n’wekel a3lih rabi» de désespoir. Toutes ces expressions ne sont que le reflet d’une résignation et d’une capitulation empressées face à des problèmes trop lourds à porter. Après tout, n’est-il pas plus simple et plus sage (une sagesse bien enfantine) de s’en remettre au ciel pour se décharger de tout combat non assumé ?

Sur la même ligne de pensée, accablons donc ce "Mektoube, accroché au-dessus de nos têtes, de tous nos malheurs, de tous nos échecs, de tous les assassinats de la décennie noire, de toutes les tueries et autres massacres sauvages perpétrés par les envahisseurs qui se sont succédés sur nos terres! Quant aux dictateurs qui nous pillent depuis plus de 50 ans, pourquoi ne pas nous contenter d’un "n’weklou a3likoum rabi" collectif ? Peut-être finiront-ils par ressentir quelque sentiment de culpabilité qui les pousserait à redresser leurs torts en quittant les manettes d’un navire totalement déboussolé, par la grâce d’une déficience chronique au sommet, superbement imagée par un raïs malade de corps et malsain d’esprit ?

En attendant, laissons-nous donc tous assassiner par leurs choyés FIS-tons et ainsi précipiter le jour J de nos rétributions, pendant que la petite famille révolutionnaire ne se laisse pas envahir par le moindre remord ou quelconque sentiment mortifère. Tant que le pétrole coule à flots, qu’importe pour eux que nous crevions tous, que les islamistes scalpent nos peaux ou que l’homme de troupe tombe sous leurs assauts ?

S’il subsistait un tant soit peu de dignité dans la cervelle des généraux récemment décorés, l’on ne sait trop pour quels hauts-faits d’armes, ils remettraient ces médailles de la honte, en signe de solidarité à ces hommes tombés au champ d’honneur pour protéger ces résidences militaires où ne règne que félicité et bonheur !

Faites preuve, au moins une fois dans vos vies de R'boub edzaïr, d’un peu d’humilité, que diable !

Kacem Madani

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Commentaires (12) | Réagir ?

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Ahmed Umeri

On dirait que Mr Sellal a fréquenté l' école que Abassi qui tient les mêmes propos pour encourager les jeunes a rejoindre le maquis pour se battre contre les Taghouts, et s'ils meurent, ils seront accueillit au paradis, alors que ses propres enfants mènent la belle vie, aux cotés des enfants de ministres, quelle moralité.

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Mehdi marekchi

Wallah ya si sellal, ce n'est pas toi qui va me rappeler qui sont au paradis

Occupe toi des tes ami (es), de tes enfants et laisser nos enfants mourir en paix, dans la dignité car ceux qui vont leur demander le mésicordieux du tout puissant, ne portent pas de cravate et ne roulent pas dans des voitures de luxes. Ce sont ceux qui portent la abaya et qui se lèvent vers 04h24' du matin pour faire la prière du sobh. Là fais tu. j'en doute

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