Tout le monde le savait, Abdelaziz Bouteflika ne rencontre plus la presse. Pas besoin qu’il vienne s’expliquer les autres le font à sa place. François Hollande a défendu ferme Abdelaziz Bouteflika, louant même "sa grande maîtrise intellectuelle".

Alors donc à défaut de ces mess médiatiques qu’il appréciait tant mais qu’il ne peut plus égayer de ses petites phrases, le chef de l’Etat a fait venir François Hollande. Le président français a fait le travail et même la promotion du président algérien avec des propos qui décoiffent. Hollande a répondu pour lui mais aussi pour Bouteflika.

Au bout de deux heures de discussions avec son hôte, c’est un François Hollande étonné et ébahi par "la grande maîtrise intellectuelle" qui s’est présent face à la presse.

Sur la santé du chef de l’Etat algérien, François Hollande s’est montré d’une assurance déroutante. Il a souligné une capacité de «jugement rare». Il est allé plus loin dans son appréciation en disant que rares sont les président qui ont "l’alacrité" de Bouteflika. Nous voilà donc rassurer : le président ne s’ennuie pas dans ses palais, bien au contraire, il cultive un certain bonheur à diriger le pays loin du peuple.

"Avec Bouteflika nous avons pris tous les sujets : le Mali". Et de répondre à la place du président algérien : "Bouteflika a salué l’intervention de la France au Mali". Toute la conférence de presse a été de cet acabit : le président français répondait pour deux. Pour sa personne bien entendu mais aussi pour Abdelaziz Bouteflika, absent pour cause de sa santé. Cette étrange posture n’empêchera pas François Hollande d’assurer mordicus qu’Abdelaziz Bouteflika est en pleine capacité de gouverner.

Outre ces considérations sur la santé d'un dirigeant qu'on ne voit qu'à travers la petite lucarne, peu de choses à retenir de cette visite éclair du président français à Alger. François Hollande aura juste tenté de faire mieux que tous les ministres algériens, à l'exemple d'Amara Benyounès, pour nous rassurer sur cette mystérieuse santé d'Abdelziz Bouteflika. Ont-ils parlé des prochaines échéances et de la succession qui se prépare à la tête de l'Algérie ? On ne le saura pas, le président français trop occupé à nous vendre un président algérien brillant à le rendre jaloux !

Avant minuit, Hollande aura rejoint Paris. Alger reprendra tranquillement son sommeil.

Yacine K.