Qui se souvient du chanteur Hamidouche ?

Le chanteur Hamidouche décédé à 44 ans, a marqué plusieurs générations.
Le chanteur Hamidouche décédé à 44 ans, a marqué plusieurs générations.

C’est l’un des premiers chanteurs algériens à avoir dénoncé l’intégrisme islamiste.

Une guitare, une tignasse bouclée tout en folie et des notes musicales tantôt tristes et tantôt dansantes, Hamidouche c'était tout ça et plus. Cela fait 13 longues années que le chanteur kabyle Hamidouche Kheddime a disparu. Il a rendu l’âme le 07 juin 2002, dans un hôpital à Marseille des suite d’une langue maladie. Il n’avait que 44 ans. Hamidouche a laissé une veuve, quatre orphelins et une œuvre musicale qui a marqué nombre de mélomanes kabyles.

Pourtant, on l’évoque presque plus. L’anniversaire de son décès est tombé dans l’oubli. Hormis ses fans qui ne l’ont jamais oublié, son nom est presque banni par la presse et les autorités algériennes. Pourtant Hamidouche était de son vivant l’un des chanteurs les plus connu de sa génération. Il a été même intronisé par Slimane Azem, père de la chanson d’émigration, en 1982 à l'Olympia, lors de son concert historique à Paris. Hamidouche, enfant prodige d’Agouni Baklane, son village natal, dans la commune de Makouda, a enregistré son premier album en 1978 ou il avait déjà réalisé un succès en Kabylie. C’était juste après la fin de son service militaire, passé à Tindouf en plein conflit algéo-marocain. Hamidouche était traumatisé et fortement éprouvé durant son service militaire, surtout suite à la perte de son meilleur ami Mohand Azzouz à Tindouf, à qui il a réservé l’une de ses meilleure chanson, intitulée "Izem ni drebba tsedda" (le fils de la lionne). "J’ai vu pour la première fois Hamidouche à la caserne militaire Ali Khodja d’Alger, juste avant son départ avec d’autres amis vers Tindouf dans les postes-avancés des frontières algéro-marocaines en 1976. Il était pâle et triste à la fois, à l’image de tous les jeunes militaires mobilisés durant ce conflit. Curieusement la plupart étaient des Kabyles", nous a confié l’un de ses amis. Ah les Kabyles, cette chair à canon !!!

En plus des belles chansons d’amour, avec un timbre de voix inimitable et un style de musique propre à lui, Hamidouche est connu aussi pour ses chansons engagées. Il était le premier chanteur algérien à dénoncer dans ses chansons l’intégrisme islamiste la politique de la généralisation de la langue arabe. Il a dénoncé aussi le régime en place et surtout la corruption qui a gangrené l’administration et les institutions algériennes. Instituteur dans une école primaire au village Redjaouna, non loin de la ville de Tizi Ouzou, Hamidouche a attiré l’attention sur le danger d’importation des instituteurs égyptiens «illettrés» par les décideurs algériens, durant les années 1960 et 1970, dont le seul objectif était d’inculquer la culture orientale aux enfants algériens.

Loin des feux de la rampe, Hamidouche a réalisé une série du succès durant la décennie des années 1980. Modeste et humble, il est toujours resté très proche et attaché à ses amis et son entourage. Installé à Taksebt, un superbe village à Iflissen, en Kabylie Maritime, les jeunes de ce village gardent de lui un citoyen modeste qui portait souvent assistance au villageois démunis. «Il connaît tous les villageois et il fréquentait tout le monde à Iflissen. Il aimait beaucoup cette région. Il accompagnait même certains bergers pour passer du temps avec eux à Taksebt et il participait avec nous lors des rencontres footballistiques au village», se souvient une de ses connaissances. "Malgré son succès, il est resté modeste", témoigne un habitant de village Taksebt. Les chansons de Hamidouche sont éternelles. Elles tonnent toujours à travers toute la Kabylie. Ses fans ne l’oublieront jamais.

A. Igoudjil

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Commentaires (4) | Réagir ?

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fateh yagoubi

merci

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