L’islamisme mine l’Algérie

Nous avons nos traditions et surtout nous avons le respect de nos morts.
Nous avons nos traditions et surtout nous avons le respect de nos morts.

Je viens de perdre mon oncle maternel. J’avoue que pour deux raisons sa disparition ne me chagrine pas outre mesure.

D’abord parce que je crois que cet homme à la grande simplicité et à la générosité naturelle a vécu. Travailleur, il a élevé ses nombreux enfants à la sueur de son front sans jamais regretter d’être venu à l’existence. Ensuite, ayant su la dureté des épreuves que sa maladie a fini par lui faire endurer, je me dis qu’il y a des conditions, celles du système de santé algérien, où la mort devient amour et compassion. Mais mon propos n’est pas dans ces aspects privés qu’habituellement je m’interdis d’aborder et j’avoue l’effort qu’il me faut pour témoigner de ce cas.

Voilà un homme qui s’est vu arraché au sien non par la mort, mais par l’obscure illumination de l’influence des nouveaux prophètes sur l’un de ses enfants. Décédé dans la matinée de jeudi 4 juin 2015, il devait rejoindre sa dernière demeure en milieu d’après-midi. Que de violence. Que de violence, pour nous qui ne sommes pas de Nejd et qui vivons hors du VIIe siècle. Notre tradition est de veiller nos morts. Un acte fait de sens et de respect. Un moment de communion entre les vivants dans l’évocation du défunt.

Nous avons pour nous, comparé à la géhenne arabique, la clémence de notre climat. Ainsi, nous avons été préservés de la malédiction de devoir considérer le corps de nos morts comme une charogne dont il faut se débarrasser dans l’urgence. Nous veillons nos morts le temps que leurs amis et alliés soient informés et puissent rejoindre les obsèques. Il y a en cela autant de respect pour le mort qu’il y en a pour la vie. Ainsi, les jours d’obsèques sont des jours non œuvrés dans une société laborieuse qui a si peu le temps de l’oisiveté. On arrête de travailler parce que le mort a droit à une dernière marque de respect et que, subsidiairement, chacun de ceux qui l’ont connu doit être en mesure de témoigner qu’il a quitté cette vie de mort naturelle. Célébration et sacralisation de la vie.

Veiller nos morts n’a jamais porté le moindre risque sanitaire, nos contrées ne sont pas l’enfer d’Arabie. Bien plus, à partir des années 1980, la quasi-totalité des villages de Kabylie se sont équipés de civières réfrigérées. A tel point que nous avons aussi veillé nos morts broyés par la mitraille islamiste. Le mort, pour nous, n’est pas une enveloppe méprisable, dévalorisée par la perte de l’âme. Un emballage dont il faut se débarrasser au plus vite. Non, il est un maillon qui rayonne par la grâce de la mémoire collective avec lequel nous prenons le temps de l’adieu.

L’islamisme, que d’aucuns nous présentent comme un corps naturel majoritaire dans notre société, est une violence. J’imagine la douleur de tous ceux qui ont connu mon oncle et qui n’ont pu lui rendre le dernier hommage. J’imagine le calvaire de ma mère, vieille dame éprouvée par la vie, sur le cours d’un trajet au résultat incertain à devoir menacer de déterrer son frère s’il était enseveli en son absence. Tous agressés dans leur culture ; tous agressés dans notre culture.

Nous avons nos rites et de nouveaux prophètes convertissent nos enfants pour nous les faires abjurer. Quelle violence peut être plus extrême que celle-là ? Quelle violence plus forte que celle de nous faire porter le traumatisme qui taraude les nouveaux prophètes depuis la turpitude de leurs aïeux qui s’étripaient pour la succession à Médine abandonnant la dépouille de leur prophète aux affres de la chaleur et à la seule clémence de sa fille Fatima Zahra et de de son beau-fils et cousin Ali. Quand résisterons-nous à ces mutants ?

Pardon mon oncle de parler ainsi, mais je sais que tu n’aurais jamais voulu être enterré comme tu l’as été aujourd’hui.

Mohand Bakir

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Commentaires (3) | Réagir ?

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amazigh zouvaligh

En attendant, que la Kabylie aille à son autodétermination, ou à son indépendance;et vu que tout est fait par ce pouvoir islamo arabo bathiste, mafieux et assassin, pour avilir et faire disparaître l’âme kabyle, par l'intermédiaire de ses commis, en l’occurrence les Walis et chefs de dairas, choisis, selon les critères de l'anti kabylisme primaire!il est urgent de faire pression sur ce pouvoir anti kabyle; par tous les moyens légaux pour imposer des walis kabyles et chefs de dairas kabyles, connaissant bien la culture des leurs, leurs problèmes, et bien sur, qui sauront mieux que ces autres imposés;car les Walis et chefs de daira, kabyles, feraient tout pour sortir leurs wilayas et dairas, qui sont leur environnement premier, de la misère tout azimuthe, dans lesquelles les ont plongées ces commis de l'état!Il n y a qu'à constater l'état de délabrement, de sous développement, de misère, clochardisation, sabotage, dans lesquels pataugent les Wilayas et dairas de la Kabylie!Il est urgent, de tout faire pour imposer des kabyles dans nos wilayas, y compris les services de sécurité, dont la composante doit être au mois à 90 % kabyle!

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moh arwal

Il ne suffit pas de s'attaquer a ces charlatans en citant un cas personel et limité a des pratiques funeraires, le probléme est beaucoup plus profond.

Pour commencer il faut accuser nos maires et nos representants locaux et regionaux (walis chef de dairas etc..) qui laissent des barbus puants dicter leur loi puante au nom de Dieu sur le territoire et sur la population dont ils ont le devoir d 'assurer protecttion et l'ordre public dans le respect de la loi et du la liberté citoyenne. L'administration locale est responsable de cette derive au même temps que les parents qui ne gardent pas le controle de l'éducation de leurs enfants ils les abadonnent a la garde d'Allah:ors Allah dit de s occuper de l 'éducation de sa propre progéniture et de ne pas la confier a n' importe quel barbu de la mosquée voisine.

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