Un ancien compagnon rend hommage à Mohamed Haroun

Mohamed Haroun
Mohamed Haroun

Cela fait 19 ans que Mohamed Haroun est décédé. Nous reproduisons trois textes parus déjà pour lui rendre hommage.

"Nous continuerons à œuvrer en fidélité à sa mémoire et à son combat”

Pour les Associations Amazighes du Maroc, A. Adghirni

"Adieu Mohamed Haroun,

Adieu, celui qui n’a jamais fait de mal,

Adieu notre défunt compagnon de combat".

Huit ans à peine après sa libération Mohamed Haroun est reparti. Non pas pour une peine de prison de laquelle il reviendra une nouvelle fois vers la vie après l’avoir purgée, mais, hélas, cette fois-ci pour toujours.

Mohamed Haroun ne donnera plus de discours enflammés ; il ne guidera plus les jeunes avides de tamazight, de démocratie et de justice. Son association culturelle n’aura plus Mohamed Haroun comme président, pas plus que l’association des enfants de martyrs dont il assurait la présidence.

Le souvenir le plus marquant qu’il me reste de Mohamed Haroun est qu’il est de cette race de seigneurs qui ne plie jamais. Je l’ai connu en 1974, lorsqu’on militait au sein de l’O.F.B dont il était membre fondateur. Nous avons passé ensemble, à la prison de Tazoult (Lambèse), onze années et demie, et, Haroun n’a jamais baissé la tête qu’elle que soit l’adversité. Cela lui a coûté très cher : isolement dans les sous-sols de la prison ; persécution et toutes sortes de tracasseries pénitentiaires.

Il a toujours marché debout, la tête haute, fier d’être le fils d’un glorieux martyr de la révolution et d’être l’un des militants les plus acharnés de la cause amazighe. Mohamed Haroun a toujours donné ce qu’il avait : le savoir, les idées, l’expérience de la lutte politique, les idéaux de justice… sans jamais rien demander en retour. Il a refusé même jusqu’à ce qu’on lui a donné.

Haroun, pourtant, n’a pas été gâté ni par la société avant et après l’indépendance, ni par la vie. Que ce soit à la maison des enfants de martyrs en 1963 (alors âgé tout juste de 13 ans), au lycée technique de Dellys plus tard ; durant sa détention surtout ; après sa libération, durant huit ans, il est resté sans travail donc sans ressources, jusqu’à sa mort.

Mais il a beaucoup laissé : il laisse d’abord son nom, Mohamed Haroun, un symbole d’honnêteté, de courage et d’abnégation.

Haroun a laissé des travaux en tamazight : un recueil de poèmes commencé en 1976 ; un essai de grammaire ; et des tableaux de peinture de haute facture dont la valeur a été reconnue par de grands artistes peintres. Il a laissé Dassine et Lydia, ses deux filles, des petites Dihia et Fadhma n’Soumer.

Pourvu d’un corps robuste et d’une santé de fer, la maladie du siècle, le cancer, a eu raison de toi. Mais en fin de compte, c’est toi Mohamed Haroun qui est sorti vainqueur de ton long combat.

De quelques centaines de militants dans les années 1960, ton idéal est repris par des millions de jeunes et moins jeunes pour le porter vers les sommets les plus hauts et les plus glorieux dont tu rêvais avec tes camarades durant la lutte clandestine pendant les années 1970.

Hocine Cheradi

(Ancien compagnon de combat de Mohamed Haroun, militant de l’Organisation des Forces Berbères, l’un des rédacteurs de Athmaten l’organe de l’OFB, ex-condamné à perpétuité.)

(Extrait d’Abc Amazigh, une expérience éditoriale en Algérie, volume 2, de Smaïl Medjeber, paru aux éditions L’Harmattan)

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Commentaires (6) | Réagir ?

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Akli azrou

Haroun comme son pere etaient des hommess des vrais. Malheureusement son pere a combattu pour liberer la Kabylie et aussi les regions arabophones qui se sont apres ligue contre la Kabylie. J'ai connu Haroun a Dellys (en tant que maitre d'internat). Un fils de chahid qui creve de Faim pendant que les laches caches aux frontieres qui ont vole le pouvoir en 62 interdisait la langue Kabyle et pire attaque la kabylie en 63 alors que nos parents ont liberer l'Algerie. On ete plusieurs Kabyles a Hair le regime des laches.

Haroun thargaz qui malgre son extreme pauvrete ete tres genereux. Il m'avait donner de l'argent pour prendre le bus (il savait que j'etais pauvre aussi).. et dire que nos parents sont morts pour liberer ce qu'on appelle l'Algerie. J'ai la rage au coeur, la haine de l'algerie, des arabes a jamais.

Je VOMI ce regime et leurs JINIRO GRAS DEBILE ancien Collabos ou caches comme des lapins aux frontieres. Aujourdhui les Kabyles par mllions (y compris mes deux enfants) sont resoles a defendre notre autonomie et notre Honneur Vole. Vive le MAK

Akli

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Aziz Gour

Cher Amchoum Amghar, vous ne dites ce qui vous interesse, il faut aussi rappeler que ce Mohamed Haroun avait déposé une bombe le 3 janvier 1976 dans les locaux du journal E l Moudjahid qui a explosé. Au faite, le journal El Moudjahid n'a jamais écrit que son père était harki. Il n'y a qu'un terroriste qui peut rendre hommage à une autre terroriste.

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urfane

Décidément, la notion de "terrorisme" vous échappe totalement tant vous êtes aveuglé par l'endoctrinement flno-islamo-etc...

Mohand ouharoun n'a pas posé de bombes sur des humains, des enfants et des innocents comme le font vos semblables. Il ont plastiqué un journal qui faisait le relais de la doctrine néocolonialiste du régime issue de la volonté de votre maître "Nasser".

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