Ali Benflis déroule les prochaines actions de son parti

Ali Benflis
Ali Benflis

Nous publions in extenso la déclaration d'Ali Benflis.

Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie bien sincèrement d’avoir répondu à notre invitation et de participer à cette conférence de presse. Je suis personnellement heureux de vous rencontrer de nouveau et de pouvoir poursuivre avec vous cet exercice d’information de nos concitoyennes et de nos concitoyens sur les sujets nationaux d’actualité qui présentent un intérêt pour eux ou qui sont source de leur préoccupation.

Nous nous rencontrons en ce 3 mai à un moment où l’instance nationale de préparation du congrès constitutif de Talaiou El Houriyet vient d’achever une part importante de la mission qui lui a été confiée et où nous célébrons tous ensemble, aujourd’hui, la Journée mondiale de liberté de la presse. C’est donc de ces deux sujets que je souhaite vous entretenir dans cette déclaration liminaire.

Hier en effet, le 2 mai –l’instance nationale de préparation du congrès constitutif de notre parti s’est réunie, ici, pour procéder à l’évaluation de la préparation politique ainsi que de la préparation organisationnelle de ce congrès constitutif.

A l’ordre du jour de ces travaux figuraient, essentiellement, les trois points suivants :

  • D’abord la finalisation des documents devant être soumis à l’examen des congrès régionaux avant leur approbation définitive par le Congrès constitutif ;
  • Ensuite un rapport sur la base duquel ont été mises les toutes dernières touches à la tenue des 5 congrès régionaux qui s’échelonnera sur la seconde moitié de ce mois de mai.
  • Enfin, une communication sur l’état d’avancement matériel du congrès constitutif lui-même.

Avec sa réunion d’hier, l’instance nationale de préparation du Congrès constitutif a achevé la partie politique de la mission dont elle a été investie le 14 mars dernier, date de son installation. Elle a, en effet, approuvé les avant-projets :

  • de Programme du parti,
  • de ses statuts,
  • et de son règlement intérieur.

Il s’agit là des textes fondamentaux du parti qui constitueront, ultérieurement, après leur validation par le congrès constitutif, l’ossature de la demande d’agrément du Parti.

Ces trois documents fondamentaux vont maintenant être adressés à l’ensemble des 47 bureaux de wilayas et les 13 bureaux provisoires de circonscriptions de la wilaya d’Alger pour examen et enrichissement. Les bureaux provisoires consigneront leurs observations et leurs propositions au sujet de l’ensemble de ces textes dans des rapports qu’ils soumettront aux congrès régionaux. Et à leur tour ces congrès régionaux établiront et adresserons leurs rapports au congrès constitutif en y enregistrant toutes leurs remarques, leurs amendements ou leurs propositions concernant les textes fondamentaux qui auront été soumis à leur examen.

Par cette démarche en trois étapes, notre souci a toujours été celui d’assurer le débat le plus large et l’association la plus diversifiée quant à l’élaboration de ces documents fondamentaux du parti. Je crois sincèrement que par cette manière de faire, nous aurons évité que l’ensemble de ces documents essentiels ne soient l’émanation d’une source unique mais bien plutôt le produit d’une réflexion et d’une action collective.

Outre, ces documents fondamentaux, l’instance nationale préparatoire du Congrès constitutif du parti a adopté trois autres textes. Il s’agit :

  • du règlement intérieur des assemblées électives des délégués aux congrès régionaux et au Congrès constitutif ;
  • du projet règlement intérieur des congrès régionaux ;
  • et du projet de règlement intérieur du Congrès constitutif lui-même.

Permettez-moi de prendre un peu de votre temps et de m’appesantir quelque peu sur le sujet des assemblées électives. Je souhaite vous faire part, à cet égard, de quatre remarques qui me semblent importantes et significatives.

  • Ma première remarque est que le principe électif- ce principe démocratique par excellence- sera de rigueur dans l’élection des délégués aux congrès régionaux et au Congrès constitutif. En conséquence et à l’exception des membres fondateurs qui sont congressistes par la force de la loi, tous les autres délégués devront se soumettre au suffrage des militantes et des militants.
  • Ma seconde remarque a trait à l’impérieuse nécessité d’assurer une forte représentation des jeunes et des femmes parmi les congressistes. Des directives fermes ont été adressées en ce sens à toutes les représentations locales du Parti. Bien plus, des quotas ont été établis en faveur de ces deux catégories de militantes et de militants et tout sera fait pour qu’ils soient respectés.
  • Ma troisième remarque porte sur le fait que la loi ne nous fait pas obligation de tenir des congrès régionaux. La tenue de ces congrès régionaux ne relève que de notre propre choix et de notre propre décision. Nous avons fait ce choix et nous avons pris cette décision parce que notre parti est déjà représenté sur l’ensemble du territoire national. Je vous en laisse juger : notre parti a constitué ses bureaux provisoires à l’échelle de 47 wilayas et des 13 circonscriptions que compte la wilaya d’Alger ; les délégués locaux- c'est-à-dire au niveau des daïrates- ont été installés à l’échelle des 537 daïrates du pays ; au niveau des communes, enfin, notre parti a installé, à ce jour plus de 1250 bureaux communaux provisoires sur les 1541 communes que compte le pays.

C’est précisément cette remarquable représentation de notre parti à travers tout le territoire national qui nous a incité à prévoir la tenue de congrès régionaux afin que nos militantes et nos militants où qu’ils se trouvent se sentent partie prenante dans la Constitution d’un parti qui est venu répondre à leur attente et qui est donc, avant tout, le leur.

  • Ma quatrième remarque concerne, enfin, le Congrès constitutif. Là également la loi ne nous fait obligation que d’assurer la représentation d’un tiers des wilayates du pays plus une wilaya au Congrès constitutif du Parti, c'est-à-dire un total de 17 wilayas. Mais compte tenu de la situation que je viens de décrire, c'est-à-dire celle de la présence déjà acquise de notre parti sur tout le territoire national, je suis en mesure de vous dire que les 47 wilayas du pays dont Alger avec ses 13 circonscriptions, seront toutes effectivement représentées au Congrès constitutif de Talaiou El Houriyet. De même qu’y sera pleinement représentée la communauté nationale à l’étranger.

Outre ces aspects politiques de la préparation du Congrès constitutif de Talaiou El Houriyet, je souhaiterais, si vous le permettez, pour être exhaustif sur ce sujet, porter à votre connaissance un certain nombre d’informations de nature organisationnelle sur cette préparation en cours actuellement.

  • La première information concerne l’élection des délégués aux congrès régionaux et au Congrès constitutif. Cette opération débutera demain le 4 mai et durera jusqu’au 9 de ce même mois. Les assemblées électives se tiendront durant cette période sous l’égide des structures provisoires du parti à l’échelle des 47 wilayates et des 13 circonscriptions de la wilaya d’Alger. Outre les membres fondateurs qui sont congressistes de plein droit, ces assemblées auront à élire les 16 délégués par wilayas requis par la loi ainsi qu’un nombre supplémentaire de délégués déterminés par l’instance nationale proportionnellement au nombre de militants par wilayas. Chaque liste de délégués élus devra nécessairement inclure le quota de jeunes et de femmes fixé par l’instance nationale.
  • La seconde information concerne la tenue des congrès régionaux qui sont au nombre de cinq :
  • Le congrès de la région ouest du pays est prévu pour se tenir le 16 courant à Oran ;
  • Le congrès de la région est du pays est prévu pour se tenir le 23 mai à Constantine ;
  • Le congrès de la région sud-ouest du pays est prévu pour se tenir le …mai à Bechar ;
  • Le congrès de la région sud-est du pays est prévu pour se tenir le ….mai à Ouargla ;
  • Enfin le congrès de la région du centre du pays est prévu pour se tenir le 30 mai à Blida.
  • La troisième information concerne le Congrès constitutif lui-même. Celui-ci se tiendra à Alger les 13 et 14 juin prochain.

Qu’il s’agisse du Congrès constitutif ou des congrès régionaux toutes les autorisations administratives ont été demandées et nous sommes en attente des réponses de l’administration à ces demandes.

L’autorisation de tenir le Congrès constitutif de Talaiou El Houriyet nous a été accordée le 21 février dernier. Depuis cette date nous sommes entrés dans une véritable course contre la montre pour tenir ce congrès dans les délais que nous nous sommes impartis. En effet dès le 23 février dernier, dans ces mêmes lieux et à l’occasion d’une conférence de presse similaire à celle-ci, j’ai eu le plaisir de vous présenter un échéancier précis conçu pour nous permettre de tenir le Congrès constitutif de notre parti au courant de la première moitié du mois de juin. Cet échéancier est pleinement respecté et nous serons au rendez-vous.

Mesdames et Messieurs,

Nous nous rencontrons en ce 3 mai qui est aussi et surtout le jour de la célébration de la journée mondiale de la Presse. Permettez-moi à cette occasion donc de présenter à chacune et à chacun d’entre vous mes biens sincères félicitations. Je sais que vous accomplissez votre mission dans des conditions particulièrement difficiles. Je sais aussi que votre profession est loin –très loin- de s’épanouir dans des conditions favorables. Je sais, enfin, que vous êtes l’objet de beaucoup de formes de harcèlement, de pressions, d’intimidation et de menaces. Pour toutes ces raisons je vous dis du fond du cœur tenez bon, résistez, ne vous découragez pas et ne succombez pas à la fatalité et à la résignation. Vous n’êtes pas seuls ; vous ne livrez pas un combat solitaire et désespéré ; votre cause n’est pas une cause orpheline car, elle est une cause collective qui nous rassemble tous autour de vous. A chaque fois que vous êtes saisis par le doute, que vous vous demandez si l’accomplissement de votre devoir en vaut bien la peine et que votre détermination chancelle à la vue des obstacles toujours plus nombreux sur la voie que vous avez choisi ayez une pensée à ceux qui vous ont précédé sur cette même voie, qui ont rencontré des obstacles plus dissuasifs encore mais qui n’ont pas renoncé. Ceux-là ont fait le sacrifice de leur vie par sens du devoir envers ce qu’ils ne considéraient pas comme une simple profession mais comme une cause à part entière digne du don de soi. Je leur rends hommage et je m’incline à leur mémoire avec émotion, considération et respect.

La liberté de pensée, la liberté d’opinion, la liberté de la presse et la liberté d’information d’une manière générale sont les premières victimes –les victimes toutes désignées- de toutes les tyrannies sous toutes leurs formes et sous toutes les latitudes.

La liberté de la presse est un pilier de tout ordre démocratique. C’est à travers elle que se constatent et se vérifient l’existence ou l’absence de vie démocratique. La liberté de la presse est l’oxygène de la vie démocratique. Et aussi sûr que l’oxygène est vital à la vie, la liberté de la presse est indispensable à la vie démocratique.

Où en sont donc le droit à l’information et la liberté d’information dans notre pays ?

Si dans les Etats démocratiques l’information est présentée par certains comme un quatrième pouvoir, chez nous elle n’est pas même considérée comme une profession que l’on peut exercer sans appréhension et sans crainte. C’est que les Etats non démocratiques et les Etats de non-droit ne s’accommodent absolument pas du droit à l’information et de la liberté d’informer ; c’est aussi que l’information participe de la formation à la citoyenneté pleine et entière et cela est aussi inacceptable pour tout ordre non-démocratique ; c’est, enfin, que l’information est un redoutable instrument de contrôle qui force à assumer des responsabilités et à rendre des comptes et cela non plus n’est pas tolérable pour tous les gouvernants sûrs de leur omniscience et de leur omnipotence.

Et c’est à ces mentalités hégémoniques et à cette culture de l’impunité que l’on doit toutes les pratiques de nos gouvernants qui refusent que leur responsabilité soit engagée, qui se croient affranchis de tout contrôle et qui pensent être libérés de l’obligation de reddition des comptes. Or l’information honnête et scrupuleuse est le premier censeur de la mal-gouvernance.

Et plus que tout cela, les ordres non-démocratiques vivent de l’opacité alors que l’information c’est la transparence par excellence. Ces ordres ne peuvent pas fournir au droit à l’information et à la liberté d’informer un espace favorable et  hospitalier. La négation de ce droit et de cette liberté est dans leur nature et fait leur essence.

Quel est l’état de ce droit et de cette liberté dans l’espace non-démocratique dans lequel nous vivons ?

  • Des journalistes sont toujours emprisonnées sans jugement.
  • Une émission de télévision mini week-end, conçue par des jeunes pour des jeunes vient d’être réduite au silence dans des conditions révoltantes par une autorité de régulation de l’audio-visuel non constituée et douteuse.
  • L’accréditation a été retirée à un correspondant national d’un quotidien étranger en dehors de toutes les voies de droit et donc de manière manifestement arbitraire et abusive.
  • La liberté d’expression est pourchassée et punie jusque sur les blogs -une chaine de télévision- en l’occurrence El Atlas a été perquisitionnée et contrainte à cesser d’émettre pour nulle autre raison que celle de faire taire les voix dissonantes et imposer à l’unanimisme en faveur de la candidature du régime en place lors des dernières élections présidentielles.
  • La publicité et l’impression constituent toujours aux mains des pouvoirs publics des instruments d’une redoutable efficacité pour réduire les médias à la soumission et à l’obéissance.
  • Un projet de loi sur la publicité vient d’être soumis subrepticement sans consultation ni débat avec toutes les parties qu’il concerne au premier chef et sans qu’il parvienne à se défaire de la logique clientéliste et rentière qui l’inspire toujours.
  • Les médias publics ont toujours portes closes à la face de l’opposition, de la pensée critique et de l’opinion différente.
  • La libération de l’espace médiatique n’a pas eu lieu et tout ce dont il s’agit n’est qu’une privatisation de cet espace pour permettre aux forces de l’argent douteux d’y faire une irruption brutale et d’en accaparer de larges pans.

Mesdames et Messieurs,

Cet état défavorable du droit à l’information et de la liberté d’informer vous le connaissez mieux que moi et vous en subissez quotidiennement les dérives et les abus plus que les autres. Cette situation inacceptable dans le monde d’aujourd’hui ne pourra être corrigée et redressée qu’en réunissant les conditions suivantes qui me semblent essentielles :

  • La première condition est que le droit à l’information et la liberté d’informer ne sauraient se concevoir de manière séparée et isolée de la problématique démocratique qui se pose avec acuité dans notre pays. Le droit à l’information et la liberté d’informer d’une part et l’alternative démocratique d’autre part ont partie liée. Il serait vain de croire pouvoir assurer les premières en l’absence d’une réponse à la seconde.
  • La seconde condition est que le droit à l’information et la liberté d’information sont intimement liés à une autre problématique fondamentale, celle de la citoyenneté. Le véritable citoyen a le droit d’être informé car cela participe de sa formation, de son éducation et de son aptitude à suivre et à juger ce qui se fait en son nom. De même, le véritable citoyen jouit de la liberté de penser, de critique ou d‘opinion. Dès lors, le droit à l’information et la liberté d’informer ne peuvent se concevoir et se développer dans un contexte d’exclusion de la citoyenneté.
  • La troisième condition est que le droit à l’information et la liberté d’informer ne peuvent s’épanouir que dans un Etat de droit. Nul ne nie que la jouissance de ce droit et que l’exercice de cette liberté peuvent être générateurs d’excès et d’atteintes à autrui. L’Etat ne doit pas répondre à l’abus par l’abus ni à l’excès par l’excès. Ce sont les voies de droit, et elles seules, qui doivent prévaloir et trancher dans de telles circonstances.
  • La quatrième condition suppose une transformation des mentalités politiques. La vision des médias comme clientèle et comme relais rentiers doit changer. En effet, les médias ne sont pas supposés être au service d’un régime politique quel qu’il soit, mais seulement au service de l’opinion publique nationale et à son seul service. Et aussi longtemps que durera cette culture de la caporalisation des médias, par le système politique en place, l’on ne pourra pas décemment parler du droit à l’information et de la liberté d’informer.
  • La cinquième condition est que l’Etat ne devrait être ni une régie de publicité ni une société d’impression. Cette instrumentalisation politique de deux tâches purement commerciales n’aura pas lieu d’être dans un système démocratique.

Toutes ces conditions à remplir révèlent bien que le droit à l’information et la liberté d’informer sont parties intégrantes du renouveau démocratique de notre pays. La cause du droit à l’information et celle de la liberté d’informer n’est pas – et ne saurait en aucun cas être une cause corporatiste ou catégorielle. Elle est une cause nationale et le devoir de la défendre est un devoir national.

  • La sixième condition est que la voie la meilleure pour prémunir les médias nationaux contre les atteintes à autrui est précisément celle qui leur ouvre l’accès à l’information sûre et crédible. L’accès à la source de l’information est un droit des médias et à travers eux un droit des citoyens. Il n’est pas raisonnable que les médias trouvent portes closes dans leur recherche de l’information et qu’il leur soit dans le même temps fait reproche de dénaturer les réalités et les faits et de verser dans l’excès ou l’abus. La meilleure protection contre les dérapages et les dérives des médias –s’ils existent- réside dans la transparence dans la gestion des affaires publiques, dans l’arrêt de la tendance à toujours les entourer de secret et dans le respect du droit à l’accès à toutes les informations qui concernent l’opinion publique nationale.

Merci à vous

Ali Benflis

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Commentaires (4) | Réagir ?

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gestion

MERCI

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Hend Uqaci Ivarwaqène

A peine Gater l’oracle avait-il fini de parler que le nouveau Messie est arrivé.

En France dès octobre on nous parle du Beaujolais nouveau qui n’arrive qu’au troisième jeudi de novembre. Après, tout ce qu’il y a de picrate en France on le fait passer pour du bojolpif. Un ami de la région du beaujolais me disait : c’est inouï, autant de beaujolais ? Notre région ne produit jamais autant ! Mais qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse !

Don c, c’est lui le nouveau messie. Mais si, mais si. Mai si ! Alors joli mois de mai.

Il nous prend pour ces grenouillent qui demandaient un Roi. Le premier qui vient c’est lui. Même si c’est malikou lhazim !

Comment s’appelle déjà son parti ? Tala3a lbadrou ?

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