La liberté de la presse en Algérie, en un mot !

Il n'y a pas de liberté de la presse en Algérie puisqu'il n'y a pas de liberté tout court.
Il n'y a pas de liberté de la presse en Algérie puisqu'il n'y a pas de liberté tout court.

"Partout dans le monde, la presse se trouve tourmentée, diabolisée, persécutée et finalement exécutée et à travers elle, la vérité elle-même qui est jetée aux cachots des oubliettes de leurs forteresses, bâties sur l’injustice, le banditisme sécuritaire, judiciaire ou économique, au grand bonheur de "madame tyrannie", devenue artiste à faire passer le blanc pour noir et la vie des hommes pour dérisoire".

La presse est un véritable contre-pouvoir, qui s’oppose à la tyrannie, l’arbitraire et à l’injustice des institutions de l’État. Surtout, lorsque celles-ci sont défaillantes et n’arrivent plus à faire leur travail convenablement, conformément à l’institution, ou qu’elles se trouvent paralysées par une gestion verticale, elle cherchent désespérément à cacher la vérité à l’opinion publique et persiste à contrôler le flux d’informations qui lui est destiné.

Cette obsession de vouloir gérer, contrôler ou même, interférer dans le fonctionnement de la presse, via des avantages alléchants, octroyés par-ci, par-là, ou usant du chantage judiciaire ou économique et /ou des contraintes exercées par des groupes de pression, qui possèdent de longs bras dans les rouages des Etats et des langues qui parlent à leur place et défendent leurs positions.

Partout dans le monde, la presse se trouve tourmentée, diabolisée, persécutée et finalement exécutée et à travers elle, la vérité elle-même est jetée aux cachots des oubliettes de leurs forteresses, bâties sur l’injustice, du banditisme sécuritaire, judiciaire ou économique, au grand bonheur de "madame tyrannie", devenue artiste à faire passer le blanc pour noir et la vie des hommes pour dérisoire.

Dans cette guerre imposée par l’injustice, le cafouillage médiatique, orchestrée par "madame tyrannie", la presse semble s’inscrire dans un temps qui n’est plus le sien, une ère qui affiche une peur terrible et maladive à l’encontre de l’information et dans un monde qui, de plus en plus, réfute la netteté et la clarté dans la gestion de la chose publique.

Des temples de la presse écrite et des médias en général, ont été tout bonnement démantelés et liquidés, justes pour avoir osé toucher à "l’intouchable" et à des thèmes proscrits.

Malheureusement, ceci ne semble pas être l’apanage des régimes arabes. Certains pays occidentaux, de la rive nord–méditerranéenne notamment, hormis l’Italie. Semblent eux aussi, craindre quelque chose et dans la gestion interne de leur pays et dans le rapport "flou" qu’ils entretiennent avec cette partie du monde, en matière de chantage, d’hégémonie ou de complicité flagrante dans des crimes économiques, sécuritaires et politiques, qui pèsent sur notre dos.

Chez nous, la floraison de la presse écrite au sein du paysage médiatique national en 1988 notamment, a été bénéfique pour le pays et son image. Alors que les années 90 furent malheureusement et sans aucun doute, des années de deuil pour la presse algérienne, où quelque cinquante-sept journalistes ont été lâchement assassinés par les mains répugnantes du terrorisme religieux, cinq autres journalistes, seront comptés parmi les disparus.

Malgré tous les sacrifices, le lourd tribut payé à la liberté d'expression, la presse algérienne se trouve, hélas, confrontée à une menace singulière ; d'une part, le pouvoir judiciaire, censé la protéger, mais qui l’a curieusement placé dans sa ligne de mire et qui trouve une facilité déconcertante à s’immiscer dans la chose médiatique et bien sûr le terrorisme, son ennemi de toujours. Elle se trouve, donc, comme prise sous des tirs croisés.

Je trouve que cela est une grande faiblesse de notre système médiatique national, tous supports confondus. En effet, l’implication du judiciaire dans la presse, qui avait condamné de 2002 à 2009 plus de 250 journalistes et correspondants de presse, est une précédent inadmissible. Heureusement l’amnistie présidentielle, en faveur de ces derniers, venait sauver l’image de l’Algérie, gênée devant les instances internationales, elle fut tout de même bien accueillie.

Mes pensées sincères, vont donc, à l’adresse de tous les journalistes emprisonnés, jugés et aux médias qui se sont retrouvés dans l’embarras, pour des articles écrits ou des émissions satiriques ou critiques, anodines et je cite en particulier, les chaînes Atlas et El Jazairia, avec son émission "Week-End " et aux journalistes injustement privés de leur liberté, juste pour avoir osé prononcer " ce proscrit inconnu et maudit" dans ce pays.

S'ils devraient y avoir d'autres sujets "médiatement proscrits" en Algérie, autres que ceux qui sont liés aux invariants déjà connus. Ils doivent faire l'objet d'un consensus de l’ensemble de la profession, du spectre politique dans toute sa diversité et ses divergences, mais aussi, de la société elle-même, c'est-à-dire, inscrits explicitement ou implicitement dans une sorte de charte d'honneur.

Finalement, la presse doit observer un minimum de retenue et de prudence, s’agissant de la vie privée de tous les citoyens, sans exception, qu’ils soient responsables ou non. En effet, et avant qu’elle ne soit légale ou juridique, la limite de la liberté d’expression est plus particulièrement d’ordre moral et éthique.

Mourad Chaalal

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Commentaires (4) | Réagir ?

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klouzazna klouzazna

Un journaliste n'est ni procureur, ni juge ni policier... son travail se limite à révéler des informations et à dévoiler des réalités et parfois même des scandales... c'est aux institutions régaliennes de faire le reste du boulôt !!! et de sévir contre les malfrats et les voyoux !!!

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Hend Uqaci Ivarwaqène

! Le nourjalisme ta3 takhir zamane.

Nos journaux sont des produits de leur terroir. De leur culture quoi! Ils sont chez nous, on peut leur faire confiance : mon oeil! On peut leur faire confiance pour représenter les rapports en présence. On peut leur faire confiance pour donner une image de notre société. Y’a qu’à lire pour se rendre compte comment on fait semblant. Une vraie tambouille de couleuvres et de vipères qu’on assaisonne au gré de l’actualité ou à l’occasion pour nous la faire prendre pour du poisson.

On aurait pu penser voir journalistes et patrons de presses déplorer leur dépendance des annonceurs et prêcher pour un journalisme d’enquête et non de faits divers à la portée du tout venant. Au lieu de cela ils en redemandent. Ils vont à la soupe tant qu’elle leur est bien servie et s’autorisent à faire comme ces singes de la mythologie en chiant dans la gamelle dans laquelle ils viennent de manger.

L’argent et la liberté ne feraient pas bon ménage. Tant mieux, ils ne cherchent pas à se marier. Et puis il y a zawedj el mouta3, le mariage de complaisance, vous connaissez ? Je ne sais plus qui a dit : l’argent ne fait pas le bonheur, mais il peut l’acheter.

Le journalisme c’est du pouvoir, numéroté au quatrième échelon de l’échelle de la puissance. Tous les Citizen Kane de la planète le savent mais ne le diront pas. Et dans la guéguerre (de nerfs) que se livrent les quatre pouvoirs, l’argent en est le principal : le nerf moteur, quoi ! Querelles de chapelles ou conflits d’intérêts au service du même Dieu. « Dans toute société les idées dominantes sont celles de la classe dominante » disait Sidna Marx, que son règne vienne que son nom soit sanctifié !

Le monde de la presse est un microcosme ésotérique en orbite autour de la société. Il suffit de comparer les articles, les contributions, et les réactions des lecteurs pour voir l’ampleur de la distorsion. Et allez distinguer dans cet enfumage ce qui relève de l’info et ce qui relève de la communication.

On n’est pas dans la même veine, ya din qesssam! Ô combien de Zola, combien de Bel-Ami, et combien tiennent la chandelle?

Au sein de ce même pouvoir la classe des rentiers, des parvenus au pouvoir par les chemins de traverse, des fils-de et des héritiers du système qui se chamaillent, et une nomenklatura d’intellos coulé dans le moule de la servitude une horde d’envieux qui pissent du vinaigre au portillon et qui resquillent pour entrer sans invitation et, pour l’exception, quelques hommes intègres pour faire la règle mais disposés à des encanaillements. Dans toutes ces salamalecs : le langage. Sculpté comme chez les orfèvres et serti parfois de perles ou comme chez les ébénistes en bois de bois où la forme nous fait oublier le fond. Que ce soit en tambouille, en cuisine moléculaire, ou gastronomie fine, les couleuvres restent des couleuvres.

Si un annonceur paie un journal pour diffuser de la pub c’est pour faire la promotion de ses produits et non pour donner mauvaise conscience à ceux qui vont les acheter. A partir du moment où l’info est rémunérée et se vend comme des salades (???), elle devient une marchandise comme les autres et se livre au plus offrant.

J. Guedj n’a fait que rappeler cette règle du jeu.

Il n’y pas de sot métier, dit l’adage.

"Cet écrivain n'a pas d' clients

Il vit seul avec son talent

Mais faut bouffer et faut c' qu'y faut

Mêm' si l'on bouff' au Figaro

Les temps sont difficiles" (Ferré)

Et de toute façon, bien lavées ça ressert. Je parle des mains sales, bien entendu. Qu’êtes-vous allez chercher ?

Mais on veut nous faire croire que le journalisme est un sacerdoce uniquement motivé par l’altruisme et que vivre de la pub pour certains, pour diffuser de l’info ou de l’intox ou diffuser de l’info, pour d’autres, pour vivre de la pub ce n’est en rien peu ragoutant. Le journalisme d’investigation, de révélation, est mort pour laisser la place au racolage d’infos d’origines inconnues ou de sources généralement bien informées et de rumeurs orchestrées. Les secrets d’alcôves nous sont révélés par Polichinelle et les infos sont colportées d’un journal à l’autre sans vérification préalable et tant pis pour les dégâts collatéraux. Les infos selon celui qui aurait parlé au téléphone à celui qui aurait vu l’ours. Les journaux d’aujourd’hui sont des terminaux de cuissons pour articles pré-cuisinés en série et encore, quand il ne nous sont pas servis froids.

Les journalistes d’aujourd’hui ne sont que des webonautes qui traque le buzz, virtuoses du copié-collé qui ne sortent pas de leurs bureaux, ou à peine, à qui parvient l’information plus qu’ils ne vont la chercher. Ils ne s’en cachent même pas : ils avouent gaiement en buvant le calice de la duplicité, et de la compromission, jusqu’à la lie qu’ils font une presse d’Opinion. Et parfois « d’opinions » quand leurs modéros agréent. Quel joli euphémisme pour dire un journalisme aux ordres. Il suffit aujourd’hui de cliquer sur un article pour que Gougueule, vous affiche une pub en rapport avec le sujet traité. Je lisais, dans un journal algérien, un article sur les médicaments, on m’a balancé une pub pour un anti inflammatoire à qui je ne ferais pas ici la pub.

Quand on voit le prix du papier, de l’impression, le salaire des journalistes, on ne peut que se demander, mais comment ils tiennent, avec des prix aussi dérisoires. Et comment certains patrons de presse se sont payés des apparts à Paris ?

Durant le temps où le pouvoir subventionnait, quasiment, la presse, seuls ceux qui n’en profitaient pas s’en plaignaient.

Alors, à quoi sert cette levée de boucliers?

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albert smail

D awal id thenit ! Iquam issaha irna tsidhts... ya si Hend El- Barwaqi

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