Le conseiller Saïd Bouteflika et ses porte-paroles

Saïd Bouteflika cultive le mystère.
Saïd Bouteflika cultive le mystère.

En l’espace de quelques jours deux patrons de partis politiques très proches du clan présidentiel nous vendent Saïd Bouteflika.

Le travail au corps de l’opinion algérienne a-t-il commencé ? Après Louisa Hanoune qui a fait avec tremolo son mea culpa sur Saïd Bouteflika, Amar Saadani s’est invité dans le débat pour nous redire tout le bien qu’il pense du conseiller d’Abdelaziz Bouteflika. En l’espace de quelques jours seulement, ces deux bouteflikistes patentés s’expriment sur un le frère du président. Aussi simple conseiller du président qu’il est, il faut croire que Saïd Bouteflika habite Louisa Hanoune et Amar Saadani ! Si l’on en croit ces deux politiques, l’homme n’est pas que le conseiller du chef de l’Etat.

Le sujet est très sérieux. Amar Saadani nous rassure sur ce conseiller très influent et écouté de son frère. "Il n’a pas dans ses projets l’idée de succéder à son frère à la tête du pays. Tout ce qui se dit sur Saïd et sur ses ambitions politiques relève de la spéculation qui vise à affaiblir le président et les institutions. Saïd est là au service du président. Il veille à sa protection, suit ses besoins. C’est un rôle qu’il a toujours assumé pleinement. Le président ne veut pas de parti politique pour son frère. Il ne souhaite pas sa candidature pour une élection présidentielle", déclare-t-il sur TSA. Lisez bien le savoir-faire langagier. De la langue pur bois. A vous endormir debout ! Le patron du FLN, qui se charge de vendre la personnalité de Saïd Bouteflika à l’opinion publique. Si l’on en croit Saadani, Saïd Bouteflika n’a donc pas "d’ambition politique". Soit. Pourquoi faut-il que ce soit les autres qui parlent de lui avec tant d’insistance. Aurait-il perdu lui aussi sa langue ? Peu sûr. Car l'homme cultive la rareté et le mystère et préfère que les autres parlent de lui.

Mais cette chanson que nous ressert le taulier du pouvoir est connue des Algériens. Un certain chef de l’Etat, Chadli Bendjedid pour ne pas le nommer, a longtemps argué qu’il ne voulait pas devenir président. On serait venu le chercher dans sa caserne d’Oran pour le placer au palais d’El Mouradia. Il y est quand même resté presque 13 ans. Il a fallu le pousser à la porte pour quitter la présidence. De là à penser que Saïd Bouteflika attend que "la société civile" et une certaine classe politique demandent sa candidature à la magistrature suprême…

Amar Saadani, lui aussi, ergote sur cette révision de la constitution, se veut la voix autorisée et pilonne l’opposition sur le sujet. Selon le serviteur du clan, c’est l’opposition qui serait à l’origine du retard dans la rédaction de ce texte. Rien de moins. Avec aplomb, il prête à l’opposition un pouvoir qu’il lui dénie par ailleurs.

Dernière chose : Saadani éructe contre l’opposition, parle du DRS, théorise sur l'invraisemblable projet de constitution mais n'évoque aucunement les affaires le concernant. Rien sur ses millions d’euros placés en France, ni sur ses résidences. Les scandales on les enterre.

Yacine K.

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Commentaires (6) | Réagir ?

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klouzazna klouzazna

Seul le bailleur tranchera !!! les guignoles de services sont là juste pour animer la scéne !!!

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Aksil ilunisen

Eux ils le vendent et moi je pisse dessus.

L'Algerie n'est pas le Hammam d'Oudjda. Que ces imbeciles le sachent tres bien!

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