Angela Merkel à Alger : Les Allemands se plaignent de la cacophonie algérienne

Angela Merkel à Alger : Les Allemands se plaignent de la cacophonie algérienne

C’est une Algérie partagée entre deux centres de décision que la chancelière Angela Merkel s’apprête à visiter les 16 et 17 juillet prochains.
Les Allemands commencent d’ailleurs à s’en plaindre.
Bien que qualifiée de hautement politique, la préparation de la visite à Alger, de la chancelière Angela Merkel, bute, selon les Allemands, contre un formalisme algérien loin de s’accommoder du pragmatisme allemand.
Annoncée officiellement par Berlin, il y a quelques jours, la visite de la chancelière allemande à Alger ne l’a encore été par aucune voix officielle algérienne. Si du côté d’Alger, ce genre de « décalage » dans l’appréciation du fait, ne semble pas gêner, outre mesure, dans l’esprit allemand il est incompréhensible. Il faut croire que les officiels algériens ne se sont même pas aperçus qu’un tel comportement pourrait nuire à leur réputation.

En attendant qu’Alger précise ses intentions sans détours, Berlin affirme, d’ores et déjà, que la visite d’Angela Merkel les 16 et 17 juillet prochains est « hautement politique. »
Contacté avec insistance par Journal chrétien, le responsable de la direction générale Europe n’a jamais daigné répondre à une seule question : « qu’en est-il de la qualité des relations algéro-allemandes? »
La visite de Merkel ponctue un cycle important de visites de responsables allemands qui s’est étalé, tout au long de l’année, et celles à venir « probablement de secrétaires d’Etat, » nous disent des sources diplomatiques. Après le séjour en Algérie, du ministre allemand des Affaires étrangères, de celui de l’Economie, du président fédéral, du directeur général des multilatérales onusiennes, c’est donc au tour de la chancelière de venir poser de grandes problématiques « parce que nous pensons que le mot de l’Algérie compte », disent des diplomates allemands. Ils soulignent sans hésiter que « l’Algérie est un interlocuteur de premier ordre, au niveau politique, donc il est important pour nous d’intensifier les contacts bilatéraux y compris pour ce qui est de la politique internationale. » C’est ce qui les laisse affirmer que « pour nous, chaque destination est mûrement réfléchie, le gouvernement allemand a pris la décision de s’ouvrir à l’Algérie sur tous les plans. » Il est dit que Merkel viendra, à ce titre, à Alger accompagnée d’une importante délégation. Précision de taille avancée par les diplomates : « ce n’est pas la soif énergétique qui nous pousse à cela, il faut savoir que nos besoins énergétiques ne sont couverts par l’Algérie qu’à hauteur de 1% et nous avons une balance excédentaire. » Au-delà du « bon paquet de discussions bilatérales qui devraient avoir lieu entre les deux parties, certainement, disent-ils que « des accords vont être signés, mais il faut savoir pour l’esprit allemand, que ce n’est pas l’Etat qui va être engagé et ce n’est pas la politique qui pousse l’économie, les sociétés privées sont seules capables de savoir ce qu’elles veulent comme marché. » Et si « la politique semble parfois très banale et à la fois compliquée » aux yeux des diplomates allemands, « il est impératif de réduire dans les échanges bilatéraux les aspects protocolaires, le maximum possible. » Aspects qui perturbent fortement la coopération entre les deux pays. La dernière foire internationale d’Alger a, en effet, laissé un arrière-goût amer chez les firmes allemandes et autres étrangères. Bloquées pendant trois jours en attente d’une inauguration officielle par un président dont l’agenda reste ouvert au gré des aléas y compris naturels, les sociétés exposantes à Alger avait perdu espoir de nouer les contacts qu’il faut dans ce genre de manifestation.

« La hantise de tout formaliser »

Les sociétés n’ont pu, en fait, « travailler » que durant trois jours après avoir déboursé pour une location de l’espace pour une semaine. « Nous ne sommes pas sûrs que nos sociétés reviendraient l’année prochaine, en plus, elles préfèrent comme celles du reste du monde, les salons spécialisés à une foire tout venant, » font remarquer nos sources. Tout autant que la foire, la préparation de la visite à Alger de Merkel semble souffrir d’un poids protocolaire excessif à faire douter les plus engagés des Allemands de sa réussite. Il est impossible pour Berlin « pour l’instant, de savoir quels sont les accords qui seront véritablement signés et quels autres dossiers seront discutés entre les deux pays, » relèvent des sources diplomatiques. En plus, font remarquer nos interlocuteurs « nous ne pouvons signer des accords pour chaque domaine, nous devons le faire seulement là où c’est nécessaire, sinon, nous avons des mémorandums ou autre chose pour ne pas compliquer les échanges et surtout éviter toute cette machinerie qui bloque tout le monde. »

L’approche allemande diffère totalement de celle algérienne parce que disent des diplomates « ce sont deux cultures différentes, si la nôtre impose le pragmatisme, celle algérienne a la hantise de tout formaliser, c’est une mentalité très socialiste. »

Source :Journal chrétien

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Commentaires (5) | Réagir ?

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El jijeli

Si ça ne leur plaît pas, ils n'ont qu'à ne pas aller en Algérie. Politique... politique... Mon oeil! le pétrole et le gaz, c'est tout! Qu'est-ce qu'il y a à dire en politique avec le régime algérien? Rien! Chacun est dans sa sphère, chacun est dans son monde et les écluses sont bien étanches.

Il y a au moins un chef d'état maghrébin qui a compris cela et qui en profite : El Guedafi. Faire installer une tente en plein Paris, ça c'est du culot! Alors, le protocole, le formalisme algérien, si ça les incommode, ils n'ont qu'à ne pas y aller au lieu de geindre.

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Aissa

Oui messiers, ce n'est pas uniquement une mentalité très socialiste;c'est une maladie socialiste ou stalinisme et c'est pire.

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