Abdelaziz Bouteflika et la fabrique de la médiocrité !

Abdelaziz Bouteflika
Abdelaziz Bouteflika

En 1999, Abdelaziz Bouteflika, en qualité de candidat à la présidence de la République, a fait une déclaration pour le moins surprenante.

"Si je n’ai pas un soutien franc et massif du peuple algérien, je considère qu’il doit être heureux dans sa médiocrité", a-t-il asséné avec plein de morgue quelques mois avant que le cabinet noir ne l'élise. Quelques mois plus tard, les élections présidentielles se tiennent, et le peuple algérien "répond" favorablement aux exigences du "candidat du consensus", selon la vulgate officielle. Le ministre de l'Intérieur annonce alors un score de 73,8% en faveur de Bouteflika qui s'est retrouvé seul en course après le retrait des six autres candidats quelques heures avant le scrutin.

Le peuple a donc fait ce qu’attendait de lui le candidat, sommes-nous tentés de croire. Il restait alors à ce dernier, devenu président de la République, de tenir ses promesses électorales, en débarrassant notamment le peuple algérien de la médiocrité ambiante. Ce qui est une autre et longue histoire.

Mais comme un mandat n’a pas suffi, Abdelaziz Bouteflika brigue un deuxième, puis viole carrément la Constitution pour faire sauter le verrou de la limitation du nombre des mandats et reste président à ce jour, sans pouvoir pour autant venir à bout de la médiocrité qui est toujours là. Pire encore, dans certains domaines, elle s’est aggravée.

Depuis l'homme, tout suffisant qu'il est, ne s'est pas amélioré. Des exemples ? Il faut être aveugle pour ne pas en voir partout, surtout les plus cocasses. Le chef de gouvernement, par exemple, est devenu premier ministre chargé seulement de coordonner l’action du gouvernement, dont certains membres ne savent même pas parler correctement leur langue maternelle, l’arabe. Le président du conseil constitutionnel, qui veille normalement sur la constitutionnalité des lois, s’est montré tout bonnement incapable de faire appliquer un article de la constitution. Quant aux magistrats, ils abattent un travail énorme, certes, mais malheureusement pas dans toutes les affaires de scandales financiers à répétition, lesquelles sont devenues tellement nombreuses ces dernières années qu’on a décidé de les différencier par des numéros 1, 2, etc.

Considérer donc que le peuple algérien doit être heureux dans sa médiocrité est facile. Prendre ses responsabilités et travailler en sorte d’éliminer cette médiocrité est difficile. Dénigrer les autres en les qualifiant tantôt de "président stagiaire", tantôt de "tayabat el hammam" et tantôt de "nains" est plus facile encore. Se placer au-dessus de la mêlée et se comporter en président de tous les Algériens est assurément plus que difficile pour quelqu’un qui a érigé le mépris et l’arrogance comme mode gouvernance.

Il ne faut pas craindre le pire toutefois ! Tant qu’il y a des hommes et des femmes honnêtes, jeunes, dynamiques, tournés résolument vers l’avenir, il y a l’espoir de voir un jour l’Algérie du million et demi de martyrs devenir un pays émergent et démocratique.

Ahcène Bettahar

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Commentaires (9) | Réagir ?

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moh arwal

Dire que ce nain assis immobilisé sur la berwita avait déclaré avant son election en 1999 , que si le peuple ne votait pas pour lui il rentrait chez lui et nous laisserait à

notre médiocrité. Men hewa lmediocre? le peuple ou lui et sa clic??

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Aksil ilunisen

L'image parle d'elle meme: un cadre aux couleurs algerienne portant un ecrit en Francais (sic!) Pas une medaille! Pas un Prix Nobel non plus!........... Aurait pu etre un prototype d'une invention purement algerienne offert par un inventeur algerien a son President; mais cela ce passe seulement sous d'autres cieux!

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