Deux caricaturistes condamnés à onze mois de prison en Turquie

Le pouvoir d'Erdogan sévit contre la presse.
Le pouvoir d'Erdogan sévit contre la presse.

Deux dessinateurs du journal satirique turc "Penguen" (Pingouin) ont été condamnés à 11 mois de prison chacun par un tribunal d'Istanbul pour insulte au président Recep Tayyip Erdogan. Ils ont cependant vu leur peine commuée en une amende de 7000 livres (2620 francs).

La justice réclamait une peine d'emprisonnement de deux ans. Ces dessinateurs de presse ne sont pas les premiers à être condamnés à une peine de prison par la justice turque pour avoir dessiné d'une manière "offensante" l'homme fort de Turquie.

Dans la caricature en question, M. Erdogan est accueilli après sa victoire à la présidentielle de 2014 à la porte de son nouveau et luxueux palais d'Ankara par deux de ses hommes, auxquels il reproche de ne pas avoir sacrifié "au moins un journaliste".

Le dessin fait une analogie entre la coutume turque d'égorger un mouton pour célébrer un événement important et les pratiques jugées "autoritaires" du chef de l'Etat islamo-conservateur.

M. Erdogan, qui dirige le pays depuis 2003 (d'abord comme Premier ministre puis en tant que chef de l'Etat), est accusé de dérive autoritaire et islamiste par ses détracteurs. Il a fait poursuivre et condamner plusieurs journalistes, mais aussi des artistes ou de simples citoyens, pour "insulte" à sa personne.

"La Turquie a un lourd passif en matière de poursuites pour diffamation", avait récemment relevé Emma Sinclair-Webb, de Human Rights Watch, "mais incarcérer des personnes pour "insulte" constitue une nouvelle tendance inquiétante, inédite ces dix dernières années".

AFP

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