L’émergence attendra en Algérie

Quand Bouteflika a voulu violer la Constitution, il n'a attendu personne, aujourd'hui il fait semblant de consulter.
Quand Bouteflika a voulu violer la Constitution, il n'a attendu personne, aujourd'hui il fait semblant de consulter.

Eu égard à la situation actuelle du pays, ce n’est sûrement pas en 2025 que l’Algérie deviendra un pays démocratique avec une économie diversifiée.

Nul besoin, en effet, d’être stratège pour comprendre que le régime actuel ne travaille nullement dans cette perspective et que l’opposition n’a pas les moyens de sa politique de changement.

Quand il a voulu amender la Constitution pour se maintenir au pouvoir, Abdelaziz Bouteflika l’a fait rapidement, sans état d’âme. Et maintenant, il fait semblant de tergiverser, tout simplement parce qu’il trouve que ce n’est pas encore le moment pour se tailler la constitution de sa succession.

Après seize ans de règne sans partage, que cherche encore le Président, sinon faire en sorte de laisser à sa place celui qu’il aura choisi lui-même ! Froid et calculateur, Il ne veut en aucun cas partir et laisser le premier venu lui succéder avec tout ce que cela comporte comme risques pour les proches et le cercle qu’il a savamment monté.

Quant à l’opposition, elle continuera certainement à prêcher au nord, et parfois dans le désert son souhait pour l’organisation d’élections présidentielles anticipées sous l’égide d’une commission indépendante, mais sans plus. Le statu quo restera de mise, perturbé seulement par des actions sporadiques qui n’influeront en rien sur la marche à suivre décidée en haut lieu, avec la bénédiction des faiseurs de présidents.

Tout le monde sait que les "décideurs" ont, depuis longtemps, décidé de quoi sera fait demain en Algérie. N’ayant pas pu trouver d’issue salvatrice pour le pays dans le domaine économique, ils vont donc opter pour la facilité : remplacer la rente pétrolière par la rente de gaz de schiste, et advienne que pourra !

Ainsi donc, tout indique que rien ne changera chez nous d’ici 2025, voire bien au-delà. C’est que le statu quo profite à ceux justement qui ont les moyens pour le maintenir.

En 2025, le pauvre restera à coup sûr englué dans sa pauvreté, et le riche deviendra plus riche encore. L’Algérie importera toujours plus de céréales, de lait en poudre et de la viande congelée. Le niveau scolaire baissera encore, sauf pour ceux et celles dont le papa a les moyens pour les envoyer dans les meilleures universités d’Europe et d’ailleurs.

Le président de la République sera toujours connu d’avance, sans l’aide de sondages ni de boule de cristal. Enfin, l’émergence attendra, et la CNLTD appréciera. Sauf si…

Ahcène Bettahar

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Commentaires (5) | Réagir ?

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adil ahmed

merci

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moh arwal

Il n y aura d 'èmergence ni en 2025 ni en 2035 et au contraire ca sera bientot le biafra. On a passé un demi siecle de mal gourvernance et tous les indicateurs de devellopement sont en rouge et logiquement qui n avance pas recule alors mes frères

attachez vos ceintures ont va décoller et atterrir dans le bas monde.

J 'aimerais bien qu il n'en soit pas ainsi, mais les faits sont devant nos yeux. Inutile de s' inventer des prophetes qui vont nous apporter le salut.

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