Cherifa Kheddar a défendu ses banderoles

L'action de Djazairouna à Tizi Ouzou.
L'action de Djazairouna à Tizi Ouzou.

C’est le 8 mars 2015, au centre d’Alger, Cherifa Kheddar, tente de défendre ses banderoles. Des banderoles qui portent sa colère, ses pleurs et sa rage.

Son association y a convoqués ces femmes hachées par la dévastation islamistes. Des vierges violées pour leur interdire l’accès au paradis avant même leurs immolations. Des résistantes : institutrices, journalistes, correctrices ou simple femmes coquettes qui se refusaient à l’univers carcéral du voile. Katia, Amel, ces visages radieux que les égorgeurs hirsutes, mutants incultes, ont éradiqués froidement.

Les coups pleuvent et les mots criminels en décuplent le choc. "Le commandant m'avait dit que les manifs je dois les faire chez moi à Blida".

Voilà que le "houmisme" sévit ouvertement dans les commissariats. Cette doctrine bouteflikienne sectaire, raciste et séparatiste inaugurée, en 2012, à la place du 1er Mai, avec l’aimable contribution du JT de l’unique, par la députée fln, Akila Rabhi, connue pour ses célèbres plaintes au sujet de tous ceux qui, trop nombreux, la bipent.

Le "houmisme" manifestation probante de la manière quasi coloniale avec laquelle la régence algéroise perçoit la société algérienne. Perception qui s’analyse comme un prisme négateur de l’Algérie dans toutes ses dimensions. "L’Algérie : peuple, nation et société" titrait Mustapha Lachref cette Algérie est une phobie pour ce régime.

Il aurait été possible de croire à un dérapage verbal, si dans le même laps de temps une vidéo rapportant les mêmes propos n’avait été mise en ligne par Fodil Boumala. Cette fois c’est au commissariat de Bordj El Kiffan qu’il est conseillé à un citoyen opposé à l’exploitation des gaz de schistes d’aller manifester à In Salah. Dans le même ordre d’attitudes, Hamid Ferhi coordinateur du MDS, parti à El Bayedh exprimer sa solidarité à un représentant des chômeurs traduit devant un tribunal, s’est vu embarqué au commissariat.

Les commissariats sont, en définitive, la centralité incontournable de ce système. "Un autre officier, m'a conseillé [d‘éviter] d’énerver les autorités et les islamistes".

La lune de miel militaro-islamo-bureaucratique tient trop à cœur à ces policiers politiques qui se re-découvrent une âme de planqués. En ces temps de liaisons dangereuses et inavouables, où le sanguinaire chef des phalanges armées du FIS, (dites AIS) reçoit les honneurs en tant que personnalité nationale, ils doivent être nombreux tous ceux qui durant les années de sangs et de feu avaient le bras assez long pour décrocher une affectation dans le sud à revenir reprendre possession du nord. Comment imaginer qu’un fonctionnaire dont les sens ont été agressés par les odeurs, les râles et les hallucinations qui ont hanté le commissariat central d’Alger et le boulevard Amirouche, puisse tenir à la félicité des noces honteuses de la Régence et de L’émirat ? Comment un policier digne de ce nom peut-il renier le sang et l’âme de l’innombrable procession de ses collègues égorgés, écorchés, démembrés et broyés par les engins de la dévastation islamiste ? Les temps ont changé, en pire malheureusement.

"De temps en temps un policier venait (…) m’apprendre comment (…) me comporter dans un commissariat, et en présence de policiers".

En ces temps honnis, ce n’est donc pas à la loi que les citoyennes et citoyens doivent se conformer. Sous la vile régence algéroise, il faut apprendre à courber l’échine, à craindre la casquette et à raser les murs pour ne pas se retrouver à vouloir se faire oublier dans les couloirs, les cellules ou les cachots des commissariats. Il ne faut plus poser les questions en termes de droit, puisqu’elles sont désormais du domaine de la force et de la coercition. Logique implacable où l’individu n’est plus un citoyen à confondre pour transgression de la loi, mais un sujet à corriger pour crime de lèse pouvoir.

Il n’y a donc ni à constater une infraction ou un délit, ni à mettre en branle des dispositions légales identifiées et proportionnées. N’entre en œuvre que le savoir faire millimétré du chef qui sait jusqu’à quel point il faut aller dans la falaqa, la djelda ou le radjm. Usage raffiné de la force brutale pour briser et broyer les individus qui auraient encore quelques prétentions à se singulariser.

"On m’a conseillé aussi de ne plus dire terroriste islamiste".

Mais, bien sûre ! Comment fêter une noce tout en insultant son partenaire ? Inconcevable. Et comme il faut bien nommer cette «moitié» et, qu’à l’évidence, il ne peut être question de rester à mi-parcours, eux-mêmes refusant le nom de baptême de repentis, il ne reste plus qu’à les appeler "Moudjahidines". Moudjahidines, comme ils n’ont jamais cessé de se vivre et se percevoir.

"Je voulais déposer plainte contre le commandant pour les coups qu’il m’a donnés, [le policier] m’a répondu que c’était son chef."

C’est son chef, qui lui-même a un chef et, de chef en chef les liens d’intérêts et de combines grossissent jusqu’à mettre en péril un pays et le condamner à une lente agonie tissée dans un révisionnisme raffiné…

Dormez en paix belles héroïnes ! Tous les reniements ne doivent pas nous empêcher de voir l’espoir. Cherifa a défendu ses banderoles, elle a été dans un petit havre de paix, Asseqif Netmana, les montrer, vous montrer. Belles, farouches et rebelles….

Mohand Bakir

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Commentaires (1) | Réagir ?

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oziris dzeus

Madame n'allez surtout pas en Kabylie, restez là ou vous êtes. En Kabylie n’y a plus rien. la Kabylie a été mise à genou par le clan de malheur soutenu par les responsables des deux partis de la région. C’est bien aitah qui a permis aux boutef de prendre elmouradia en 1999, en participant à un vote qui n'aurait jamais eu avoir lieu, s'il y avait de vrais algériens pour soutenir Mr Zeroual. Zeroual a cru en aitah. Avant ce mercredi fatidique pour l’Algérie (jour de retrait des candides) boutef n'avait aucune chance de passer et d'entrer elmouradia. et aitah est rentré en suisse suite à un malaise cardiaque () et il a laissé l’Algérie entre les mains de boutef (). Ensuite boutef a eu le soutien des responsables de l'autre parti et oui des démocrates qui soutiennent un putschiste récidiviste ça n'existe qu'en Algérie et plus tard ils diront "il nous a trahi" incroyable. C’est eux qui ont trahi Zeroual et l'Algérie. Tous le Spolitiques algériens étaient contre Zeroual et ont soutenu boutef, qui a pardonné à ceux qui sont responsables des malheurs de toutes ces femmes que vous défendez. Vous êtes bien seule madame. Et dire que l’Algérie a enfantée une Hassiba si belle qu'elle aurait pu être médecin, actrice ou mannequin, et dire que l’Algérie à enfantée le petit Omar qui aurait pu faire des études et devenir ministre assimilé. Non la jeune Hassiba et le petit Omar ont sacrifié leur jeunesse pour que les algériens puissent vivre libres. Hassiba n’aurait pas voulu voir sa progéniture vivre sous la botte des colons, petit Omar a refusé de devenir cireur de chaussure ou porteur de couffins pour les colons. Et dire qu’après tant de sacrifices certains ont accepté des postes de ministres sur les dos des algériens et sont devenus cireurs, crieurs et portecouffins de boutef et son clan. Madame vous êtes si seule que tout le monde a honte. Boudiaf est mort, et Zeroual est dégouté, vous êtes bien seule madame et c'est a votre honneur.