Egypte: un kamikaze attaque la police au Sinaï, 1 mort et 24 blessés

Un attentat a visé un commissariat dans le Sinaï
Un attentat a visé un commissariat dans le Sinaï

Un kamikaze a tué mardi un civil et blessé 24 policiers en faisant exploser son camion piégé dans un complexe de la police dans le nord du Sinaï égyptien, bastion de jihadistes affiliés au groupe Etat islamique (EI), selon la police.

L'attaque a eu lieu à Al-Arish, chef-lieu de la province du Nord-Sinaï, l'un des principaux théâtres d'attentats devenus quasi-quotidiens en Egypte. Les plus meurtriers visent les forces de l'ordre et sont revendiqués par des groupes jihadistes disant agir en représailles à la très sanglante répression qui s'est abattue sur les partisans de l'ex-président islamiste Mohamed Morsi, destitué et emprisonné par l'armée en juillet 2013. L'assaillant a précipité son camion citerne à eau contenant des explosifs sur le portail d'entrée à l'arrière de la base de la police, a raconté à l'AFP un officier sous couvert de l'anonymat.

La police a ouvert le feu sur le véhicule qui s'approchait, déclenchant l'explosion, a-t-il assuré, précisant qu'un civil a péri et que 24 policiers au moins ont été blessés. Un haut responsable des services de secours d'Al-Arish a confirmé ce bilan à l'AFP.

Dimanche déjà, trois soldats avaient été tués dans l'explosion d'une bombe au passage de leur véhicule dans la banlieue d'Al-Arish. Les attentats particulièrement meurtriers et spectaculaires qui secouent régulièrement le nord du Sinaï sont principalement revendiqués par la branche égyptienne de l'Etat islamique (EI), Ansar Beït al-Maqdess. Elle avait revendiqué fin janvier une série d'attaques audacieuses contre des installations de la police et de l'armée qui ont fait 30 morts, en majorité des soldats.

Par ailleurs, de petites bombes explosent presque chaque jour au Caire, ou à Alexandrie dans le nord dans une moindre mesure, ne provoquant dans la plupart des cas que de légers dégâts. Ces engins très rudimentaires, des petites bombes assourdissantes, explosent le plus souvent devant des enseignes commerciales étrangères, banques, opérateurs de téléphonie mobile, hypermarchés, etc.

Les experts expliquent ces petits attentats par la volonté de leurs auteurs de créer un sentiment d'insécurité dans l'esprit des investisseurs étrangers, à quelques jours d'une conférence économique internationale qui s'ouvre vendredi à Charm el-Cheikh. Elle est organisée par le gouvernement du président Abdel Fattah al-Sissi et destinée à attirer les capitaux étrangers après trois années de chaos ayant poussé l'économie de l'Egypte au bord du gouffre.

Le maréchal à la retraite Sissi, qui a destitué M. Morsi le 3 juillet quand il était le chef de la toute puissante armée, a été élu président en mai 2014 après avoir éliminé toute opposition, islamiste puis laïque et libérale, de la scène politique.

Les organisations internationales de défense des droits de l'Homme considèrent que son régime est plus répressif que celui de M. Moubarak mais l'Egypte apparaît de plus en plus comme un allié incontournable des puissances occidentales dans la région. M. Sissi, à la tête de l'armée la plus puissante du monde arabe, est l'un des principaux dirigeants de la région à réclamer une force arabe unifiée pour combattre les groupes jihadistes comme l'EI.

AFP

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