Ahmed Badaoui : le calvaire continue d'un syndicaliste

Ahmed Badaoui.
Ahmed Badaoui.

Nous publions ci-dessous un pétition appelant à la fin du harcèlement judiciaire dont est victime Ahmed Badaoui.

Libérez Ahmed Badaoui !

Soumis à contrôle judiciaire depuis plus de quatre années, un dimanche sur deux, Ahmed Badaoui se rend chez le juge de la deuxième chambre du tribunal de Bir Mourad Raïs pour signer sa feuille de présence. Une formalité contraignante, accomplie, en présence d’une secrétaire. Mais une contrainte qui se répète tous les quinze jours et ressemble étrangement à une sorte d’épée de Damoclès, toujours présente sur la tête d’un citoyen innocent, censé être libre. Liberté sans cesse menacée parce que périodiquement remise en question et, malgré tout, symboliquement placée sous séquestre

Une stratégie du chantage et de l’humiliation, déjà utilisée à l’encontre d’autres syndicalistes. Une stratégie dégradante conçue, pour briser le moral d’un homme dont la seule faute était d’avoir rêvé faire de l’Algérie un pays démocratique et un pays des Droits de l’Homme et de l’UGTA, une centrale syndicale digne de la Révolution algérienne et des idéaux des hommes qui créèrent l’UGTA.

Et c’est pour cela que, depuis novembre 2005, Ahmed Badaoui fut suspendu de ses fonctions d’inspecteur divisionnaire des douanes, exclu de son poste de membre de la Commission exécutive de l’UGTA et trainé devant la justice pour huit chefs d’inculpation. Au bout d’une longue et harassante période de procès, la justice finit par le disculper, tant les dossiers étaient vides et le Conseil d’Etat saisi, ordonna sa réintégration à son poste de travail.

Entretemps, il fut injustement arrêté, le 21 janvier 2011 après les émeutes de Bab-El-Oued, pour avoir envoyé un SMS à ses amis, dans lequel il rendait hommage à la Révolution tunisienne naissante et souhaitait "le même mal" à l’Algérie. Il fut présenté devant le procureur du tribunal de Bir Mourad Raïs qui a requit à son encontre un mandat d’arrêt et son incarcération immédiate. Présenté devant le jugé le 26 janvier 2011 il fût placé sous contrôle judiciaire.

Pour avoir voulu une UGTA meilleure, une Algérie démocratique et un Etat de Droit, voilà un homme harcelé et condamné à la suspicion perpétuelle, à la non reconnaissance de ses droits de citoyen libre dans un pays sensé être libre.

Alors que c’est à l’Etat qu’il revient de se préoccuper d’assurer, le plus juste et le meilleur pour les travailleurs algériens, producteurs de richesses, et aux citoyens algériens qui délèguent leur souveraineté aux gouvernants, pour assurer à leurs enfants et à leurs familles, un sort constamment amélioré, un homme est harcelé, puni et frappé d’ostracisme professionnel, syndical, politique et social pour avoir poursuivi les mêmes objectifs.

Alors que la Constitution de la République Algérienne Démocratique et Populaire assure et garantit, par les dispositions de son chapitre IV, les droits d’association, de conscience, de secret de la correspondance et d’expression, voilà un cadre de la République et un citoyen qui voit ses droits mis entre parenthèses par un contrôle judiciaire qui n’a que trop duré.

Cela fait plus de quatre longues années qu’Ahmed Badaoui est soumis à cette infamante disposition.

Libérez Ahmed Badaoui et rétablissez-le dans ses droits de travailleur et de citoyen.

Premiers signataires :

- L’IRD (l’Initiative pour la Refondation Démocratique)

- Le CDLS (le Comité de Défense des Libertés Syndicales)

- Le CNRS (le Comité National de réappropriation et de sauvegarde de l’UGTA)

- Le CCDR (le Comité des Citoyens pour la Défense de la République)

- Le PLD (le Parti pour la Laïcité et la Démocratie)

- Mohamed Siagh (Universitaire)

- Zoubir Arous (universitaire. Directeur du laboratoire religion et société)

- Djamil Benrabah (Association des victimes du terrorisme)

- Le FCDR (Forum Citoyen pour la Deuxième République)

- Mohamed Hennad (Professeur d’université)

- Hamid Ouazar (Député honoraire)

- Madjid Aït Mohamed (Cadre retraité)

- Tarik Mira (Député honoraire)

- Ramdhane Moula (Député honoraire)

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