Reporters sans frontières classe l'Algérie à la 119e place

RSF.
RSF.

Reporters sans frontières (RSF) a rendu public son classement mondial pour la liberté de la presse 2015.

Sur les 180 pays, l'Algérie est classée par RSF à la 119e place. Elle a gagné deux places par rapport à l'année dernière. Encore mieux que 2013 où RSF l'avait classée 125e. L'Algérie est loin dans ce classement de pays africains comme le Ghana (22e), le Malawi (57e) ou même le Togo (80e), la Guinée-Bissau (81e) ou le Bénin (82e).

Pour se consoler, l'Algérie se classe devant ses voisins la Tunisie (126e) et le Maroc (130e).

Les autorités gardent un journaliste en prison. Abdessami Abdelhaï, journaliste à la station régionale de la radio de Tébessa et correspondant local du quotidien arabophone Jaridati suspendu par le pouvoir, croupi dans la prison de Tébessa. Ce journaliste a été arrêté par la police le 18 août 2013 sous l'acccusation d'avoir aidé Hicham Aboud, patron de Mon Journal et Jaridati, à fuir le pays. Une aide que réfute Hicham Aboud.

Abdessamï Abdelhaï a été placé en garde à vue pendant plus de cinq jours selon son avocat, une durée qui dépasse la période légale de placement en garde à vue de 48 heures. Depuis, son arrestation, Abdessami Abdelhai attend son procès. Une pétition a été lancée pour demander sa libération.

Par ailleurs, en Algérie, la liberté de la presse est en trompe-l'oeil. L'accès à l'information demeure très difficile pour les journalistes tant le pouvoir et ses démembrements sont hermétiques et chatouilleux. Ensuite, la publicité nerf de la guerre par excellence est toujours contrôlée par le ministère de la Communication. L'octroi de pages ou d'espaces publicitaires ne répond pas aux normes économiques de puissance de diffusion. Mais plutôt au degré d'asservissement du média demandeur. Le PDG d'Ooredoo a, il y a quelques jours, adressé une feuille de route claire aux patrons de presse : si vous voulez notre pub cessez de critiquerz le président Bouteflika et le Qatar. Ces déclarations qui remettent en cause la liberté de la presse n'ont suscité aucune réaction officielle, notamment du ministre de la Communication, qui avait assisté au dîner. Pourtant, Hamid Grine ne rate pas une occasion pour refourguer son antienne sur la liberté de la presse et de l'éthique.

Dans son raport 2015, l'ONG RSF a répertorié dans son classement 13 journalistes tués et 165 emprisonnés dans le monde. La Finlande est en tête du classement suivie de la Norvège et du Danemark.

Yacine K.

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (1) | Réagir ?

avatar
ali chemlal

Pourquoi vous ne classer pas l’Algérie, seulement dans le monde arabe, lequel considère la presse algérienne trop libre, qu'elle en fait trop, alors que parmi la presse occidentale, c'est vrai nous sommes très loin.