Mali: le nouvel amenokal de Kidal contre l’indépendance de l'Azawad

Mohamed ag Intalla
Mohamed ag Intalla

Le chef traditionnel des Touaregs de la tribu des Ifoghas, personne influente dans la région de Kidal, prend le contre-pied des indépendantistes de sa région et du nord du Mali. Pour sa première déclaration à la presse depuis qu'il a succédé à son père, Mohamed ag Intalla a confié à RFI se sentir avant tout Malien.

Plus de deux mois après sa désignation, le chef des Touaregs maliens de la tribu des Ifoghas abat ses cartes. « Non pour l’autonomie, non pour l’indépendance de la région de Kidal », martèle-t-il. Et quand, sur cette question, RFI le pousse dans ses derniers retranchements, Mohamed ag Intalla ne démord pas, va plus loin et déclare avec humour : « Je suis Malien, il faut peut-être même que Kidal devienne la capitale du Mali. »

Cette sortie en annonce peut-être une autre. La ville de Kidal est aux mains des rebelles touaregs depuis le mois de mai dernier. Nombreux de ses rebelles affirment ne pas se sentir Maliens ; ils réclament même une fédération, une autonomie voire une indépendance. Le nouvel amenokal s’adresse donc probablement également à eux pour leur dire qu’il est contre ces idées.

Mohamed ag Intalla s’exprime au moment où se déroulent les pourparlers d’Alger entre groupes armés et gouvernement malien. C’est donc un message clair qu’il leur adresse. Et comme pour imprimer sa marque, dans les prochains jours, le chef coutumier de Kidal entend sillonner avec d’autres notables les régions de Kidal et de Ménaka. Avec un objectif : prôner la paix et la réconciliation entre fils du même pays.

RFI

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Hend Uqaci Ivarwaqène

La sortie de l’Aménoqal au moment où un accord entre les parties maliennes se dessine pousse à beaucoup de questionnements. Car cette personnalité féodale dépassée par les événements semble guidée par des intérêts personnels. Le tout est de savoir s’il a vraiment une autorité dans l’Azawad. Ce n’est pas lui qui négocie en ce moment et il ne fait pas partie de la solution au conflit malien. C’est à se demander qui a avancé ce pion. Il faut croire qu’il ne fait que surfer sur la vague pour se redorer le blason et gonfler sa gandoura avec le vent du changement.

Le contraire m’aurait étonné : les chefs tribaux, coutumiers si vous voulez, ont été rarement partisans de la marche vers l’indépendance ou la création d’une nation qui repose historiquement sur la ruine des structures tribales et féodales et sur la vénération d’un chef qui incarne le peuple, Dieu et tout le tintouin archaïque. Tous les colonisateurs ou les nationalismes se sont appuyés sur ces chefs tribaux pour annihiler et nier la volonté d’émancipation des peuples.

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sarah sadim

Rétablir la réalité des Touaregs dépasse les propos du nouveau Aménokal des Touaregs de la région nord Malienne, l'Aménokal est devenu aujourd'hui plus une symbolique qu'un pouvoir ou une influence sans limites sur les Touaregs ou ils se trouvent, car si en Algérie l'Aménokal a mis fin à tote participation parlementaire, cela confirme que la société Touareg est mal connue et apprécier des pouvoirs allant d'Algérie au Niger sans oublier la lybie.

L'aménokal symbole historique et de structuration des tribus Touaregs n'a jamais été un pouvoir éxecutif confié au conseil des sages depuis des siécles. Moralement il est la haute autorité des Touaregs et demeure l'interlocuteur incontournables des pouvoirs des pays ou il se situe.

Ce nouveau Aménokal n'a pas à prendre une décision pareille d'appartenance politique sans avis expres de son conseil des Sages et cela pour l'aménokal des Maliens.

Derriére cela prefigure une récupération malienne, francaise ou meme algérienne de l'Aménokal des Touaregs de l'Azawad malien, cela se répercutera dans l'affaiblissement politique en algérie de son cousin aménokal, selon toute vraisemblance unje récupération politicienne dangereuse.

En effet, si une grande partie des Touaregs refusera de suivre ce cheminement au Mali, la risque de fragmentation est trés dangereux sécuritairement et stratégiquement parlant, la France a t elle une responsabilité?

Pire les autres Touaregs saisiront cela comme une balkanisation prémédité de l'unité ethnique et tribale légendaire des hommes bleus en Algérie comme au Mali. Les Touaregs n'ont jamais remis en cause leur Algérianité en Algérie, mais au Mali à l'indépendance les touaregs ont refusés leur rattachement au Mali, voulant etre Intégré à l'Algérie, cela deviendra dangereux de raviver un grave préjudice colonial commis contre les Touaregs.

En somme cet Aménokal n'engage que sa propre personne en Azawad, ou la situation de guerre et de conflit racial avec les autres Maliens est plus grave, alors attention à une boule de neige solidaire entre tous les Touaregs des quatres pays.

Vouloir prévenir de maniére politicienne l'éclatement des pays concernés par une nouvelle entité Touareg (comme cette déclaration suspecte sur RFI) raménera plus rapidement et à l'inverse de ce que prévoient les sorciers de Bamako, Paris mais surtout Alger, cela demeure un coup fourré diplomatique, afin de mettre devant le fait accompli les pseudo pourparlers d'Alger.

La concommittance des évenements montre que Bouteflika est dangereux pour la région, aux stratéges occidentaux de revisiter et de relire la problématique Touareg qui demeure un barrage contre le Terrorisme régional avec un Boko Haram pas trés loin (voir derniéres attaques au niger).

L'Algérie devra d'abord se recrédibiliser et balayer devant sa porte que d'aller fourrer son nez trés loin d'elle, à moins que le Pouvoir de Bouteflika obéit et recoit ses ordres d'ailleurs en parfait proxénète politique depuis 1999.

Retour de feu certain au sud algérien à bientot