Les 33 chibanis algériens de Paris enfin relogés

Mohand Amrani, un des relogés du 33.
Mohand Amrani, un des relogés du 33.

Ils sont arrivés en France pour la plupart après l’indépendance de l’Algérie. Ils ont trimé toute leur vie jusqu’à leur retraite qu’ils voulaient vivre sereinement.

Paris Faubourg Saint Antoine. Mohand, vénérable retraité algérien est entouré d’une bande de jeunes militants que coiffe du regard et du conseil un aîne : Akli Mellouli. Ils viennent en soutien aux chibanis menacés il y a quelques mois d’expulsion par leur indélicat locataire.

"C’est une grande victoire !" s’exclame Yougourthen Ayad, militant associatif, en parlant de la décision d’attribution de logements à Mohand et aux 32 résidents du 73, Faubourg Saint Antoine. "Les HLM de Paris nous ont respectés, finalement tout le monde sera relogé, nous remercions les jeunes qui nous ont aidés, le Droit au logement et les autres associations», s’enthousiasme Mohamed, retraité.

Les vénérables chibanis avec des jeunes militants associatifs

Les vénérables chibanis avec des jeunes militants associatifs

A quelques pas du café où le groupe fête le relogement des chibanis et devise sur la France habitent Mohamed et ses 32 compatriotes. Un immeuble de quatre étages anodin d’extérieur. Avec une façade qui jure avec ses voisines. Les escaliers sont raides, improbables. Quatre étages et seulement deux toilettes. Chaque porte cache une misère mais aussi de la fierté, celle de ces hommes volontaires, travailleurs qui ont sacrifié leur bras et santé pour vivre et faire vivre leur famille dignement.

Les paliers étroits desservent des chambres de 10m2 où s’entassent sacs, valises, cartons… l’histoire de ces émigrés. Les lieux sont vétustes, humides et complètement décrépis. Les plafonds menacent de céder. Tout ici rappelle les années 1970. Le temps y est presque figé.

Les 33 chibanis sont d’honnêtes locataires. Chaque mois, au prix de mille sacrifices, ils s’acquittaient de leur loyer. Mais la gérante des lieux gardaient tout pour elle, ne reversait pas un rond pour le propriétaire des murs. Une escroquerie que les vénérables locataires ignoraient jusqu’à ces lettres les invitant à quitter leur modeste logis, arrivées au creux de l’été dernier.

Branle-bas de combat. Les paisibles retraites montent au front pour se défendre. «il n’était pas question qu’on nous chasse comme des malpropres, on est des gens honnêtes», tonne Hamid, 65 ans et beaucoup de convictions.

La gérante de l’immeuble est une Algérienne. "Une marchande de sommeil comme il en existe encore beaucoup", regrette un des chibanis. "Elle a déjà perdu son procès, malgré ses menaces on n’a pas cédé", souligne Hamid. "Elle nous a fait vivre l'enfer", se rappelle Layachi. "Ce qui nous intéresse maintenant c’est que tout le monde soit relogé", observe Yougourthene.

Seize sur les 33 chibanis ont déjà reçu une proposition de relogement. Les autres recevront leur courrier les jours ou semaines qui viennent rassurent les jeunes militants.

Hamid Arab

Hamid

Hamid.

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DSP djaidjaa

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