Pour le Figaro, Bouteflika prend ses distances avec les islamistes

Pour le Figaro, Bouteflika prend ses distances avec les islamistes

Le quotidien Le Figaro résume le tout en une phrase : «L'éradicateur» anti-islamiste Ahmed Ouyahia remplace à la tête du gouvernement l'islamo-conservateur Abdelaziz Belkhadem."

«Le fauteuil de premier ministre est un siège éjectable !» Vingt-quatre heures après cette boutade énigmatique prononcée, dimanche, par François Fillon à l'École supérieure des affaires d'Alger, Abdelaziz Belkhadem, le patron du FLN, a perdu sa place au profit de son rival Ahmed Ouyahia, le chef du Rassemblement national démocratique (RND).

Depuis l'arrivée de M. Belkhadem à la tête du gouvernement en 2006, les signes d'une islamisation rampante ont soulevé interrogations et inquiétude. Alors que plusieurs villes sont secouées par des émeutes récurrentes, ce chef de file des «barbéfélènes » (le courant islamiste du vieux parti unique) s'est lancé dans une guerre idéologique d'un autre âge : fermeture de débits de boissons alcoolisées, condamnation de «mécréants» pour rupture illicite de jeûne durant le ramadan, chasse aux couples illégitimes, refus des restaurants de servir des femmes seules…

Depuis janvier 2008, c'est la justice qui persécute les chrétiens en multipliant les procès pour «pratique de culte non musulman sans autorisation». Le cas de Habiba Kouider, la jeune convertie de Tiaret arrêtée en possession de bibles et pour laquelle le procureur a requis, le 20 mai, trois ans de prison ferme, a ému l'opinion. Cerise sur le gâteau, Belkhadem a décrété «le Coran seule Constitution de la société algérienne». Sa nomination à la tête du gouvernement il y a deux ans était un gage donné aux islamistes radicaux. À la veille de la présidentielle d'avril 2004, il avait déjà réussi à attirer dans le giron du candidat Bouteflika tous les dirigeants historiques du FIS, excepté le tonitruant Ali Belhadj, qui refusait la réconciliation des seigneurs de la guerre au détriment de leurs victimes.

En contrepartie de cette allégeance, Madani Mezrag, l'ex-émir de l'Armée islamique du salut, a annoncé il y a quelques jours le retour, en septembre prochain, du parti intégriste sous une autre dénomination. S'appuyant sur cette alliance, Abdelaziz Belkhadem avait orchestré une cam­pagne pour la révision de la Constitution, en vue d'offrir un troisième mandat au président Bouteflika. Signe d'un rapport de forces défavorable au sommet de l'État, la frénésie est retombée depuis quelques semaines ; le retour d'Ahmed Ouyahia sur le devant de la scène confirme un timide recentrage «républicain», d'autant plus salutaire que le terrorisme a repris du poil de la bête, menaçant même les investissements étrangers.

Trouver un héritier au président

Réputé «éradicateur» et proche des militaires, cet énarque aux compétences reconnues est un anti-islamiste décomplexé. Discret directeur de cabinet du ­président Liamine Zéroual en juillet 1995, il avait fait une entrée remarquée sur la scène publique en annonçant la fin du dialogue avec les dirigeants du FIS qui refusaient de condamner le terrorisme et d'appeler à une trêve. En janvier 1996, il devint premier ministre, un poste qu'il conserva jusqu'en décembre 1998. Il fut rappelé en 2003 par le président Bouteflika qui le remerciera peu élégamment en 2006.

Si l'idée d'un troisième mandat s'éloigne, la succession du chef de l'État, en avril 2009, est loin d'être réglée. La révision de la Constitution, envisagée pour juillet par voie parlementaire, devrait se limiter à un passage du quinquennat au septennat, avec effet rétroactif, prolongeant ainsi le mandat d'Abdelaziz Bouteflika jusqu'en 2011. Le temps, pour les «décideurs», d'être fixés sur sa santé déjà précaire et de trouver un héritier consensuel. Dans le casting des prétendants, Ahmed Ouyahia est bien placé, même s'il est loin de faire l'unanimité dans le sérail ; cependant, il pourrait déjà représenter l'Algérie au sommet de l'Union pour la Méditerranée, le 13 juillet à l'Élysée.

Arezki Aït-Larbi, à Alger

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Commentaires (24) | Réagir ?

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MAK

Le terroriste à coté de BOUTEF. a causé beaucoup de mal à l'ALGERIE par son silence complice pendant les années rouges du terrorisme islamiste, et maintenant il tue encore les algeriens par ses fatwas destructrices des sentiments humains chez le genre humain. Que le diable l'emporte.

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karehmenhal

Et voilà, les français font la promotion de leur chouchou. Le sanglant ouyahia. Ouyahia est fort, l'homme de la situation. Lui il est capable de terroriser les algériens avec les tueries, le stalinisme pur et dure des annéées de sang, est bien c'est lui qui le fait avaler politiquement à tout le monde. Il n'a pas les.. de dire non ai militaire. Parce que lui c'est juste un paravent. C'est qu'il est capable, le brave, d'assumer le sale boulot. Exécutions expéditives, exactions et fraudes à la pelle. Il a du culot de faire gagner un partie le sien bien sûr, àprès 2 mois de sa création. Il est admirable. Il est avec une politique (éradication) et puis son contraire (la conciliation nationale). Il conjugue toute les tendances et sait danser sur tous les mesures. Plus caméléon que lui tu meurres. Hey les commentateurs, vous savez c'est quoi le syndrôme de Stolkhome. Vous y êtes plein dedans.

C'est donc le chouchou de notre mère patrie qui n'arrive pas à dormir tranquille depuis qu'elle a laisser ses enfants ici. bien, bien. Et si touot ça c'est un sale coup de Bouteflika. Car après touot Ouyahia va salir ses mains et après un ou 2 ans il saute et tout son parti avec lui. Bouteflika n'est pas si con que ça.

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