Fermeture de la RN 9, grèves et pénurie de carburant à Béjaia

Régulièrement, les routes sont coupées par les habitants pour protester contre la démission des pouvoirs publics
Régulièrement, les routes sont coupées par les habitants pour protester contre la démission des pouvoirs publics

La wilaya de Béjaia plonge dans le sombre. La vie devient de plus en plus difficile et inquiétante.

Dimanche, encore, la route nationale RN 9 reliant Béjaia à Sétif a été bloquée pendant des heures par les habitants d’Ait Lhadj, commune de Tala Hamza (Béjaia), au niveau d’Iryahen, apprend-on de sources locales. Le raccordement au réseau électrique est au centre des doléances de ces habitants particulièrement remontés. Le problème provient d’un citoyen qui s’est opposé à l’installation d’un poteau électrique sur un terrain qu’il réclame être le sien propre. Pour les protestataires, cet homme, poursuivi en justice et ayant perdu, paralyse davantage cet important projet en refusant de céder place. Les habitants d’Ait Lhadj déplorent aussi le manque d’autres commodités. Ils demandent, en somme, un réseau d’assainissement, le branchement de leurs quartiers au gaz naturel et le réaménagement des routes desservants leur localité.

A noter que des usagers visiblement pressés et stressés n’ont pas mâché leurs mots. Une altercation a été enregistrée entre ces derniers et les protestataires qui refusent de libérer la route. L’arrivée du chef de daira de Tichy n’a aussi rien changé face à l’opposition des citoyens qui souhaitent avoir une promesse "écrite".

Pénurie de carburant, grève à l’université, grève des transporteurs en ville …

La stratégie des pouvoirs publics brouillent les cartes devant les meneurs du changement et les mouvements de démocratiques structurés. Les foyers de tension sont de plus en plus en augmentation, notamment en Kabylie.

A Béjaia, la population assiste ces derniers mois à une crise socio-économique sans précédent. Le manque de carburant déstabilise la situation des gens qui font pression sur les stations-service. Mal approvisionnées pour cause des conditions climatiques défavorables, celles-ci n’arrivent pas à satisfaire le grand nombre de demandeurs.

Par ailleurs, l'université Abderahmane Mira a été complètement paralysée depuis plus de trois mois par une poignée d'étudiants exclus qui réclament leur réintégration. Jugés "hostiles" aux études par un grand nombre d’étudiants et d’enseignants qui rejettent leur doléance, ceux-ci ne décollent pas. La grève gèle tout accès à l’université d’Aboudaou et celle de Targa Ouzemour. Dans une réunion qui a rassemblé des enseignants et des représentants de la coordination locale des étudiants (CLE), initiatrice de la grève, on a décidé de réintégrer une centaine d’étudiants et l’affectation d’autres dans différentes universités du pays. La reprise des études a été observée au lendemain. Mais, non satisfait de cette décision un groupe d’étudiants revient à la charge et bloque l’administration.

Au centre-ville de Béjaia, une grève a été menée par les transporteurs privés assurant la ligne Port Sarazine-Taghzout. Ils ont réclamé, quant à eux, l’aménagement de la route qu’ils parcourent quotidiennement.

"Nous assistons à des problèmes de première base, mais qui reviennent à chaque année. Ce sont de faux problèmes : crise de lait, pénurie de carburant, cherté des prix, gaz de schiste… Il faudrait s’attendre à d’autres complications et davantages phénomènes dégradants tels qu’une crise de pain, panne générale d’électricité, vol de bétail, kidnappings d’enfants et de pères de familles...", analyse B.O., un citoyen. Des propos de mauvais augure pour l'avenir.

Mounir Ait Larbi

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