Les rebelles bombardent Damas, le régime riposte en province

La Syrie, ce pays dévasté par la guerre et la folie de ses dirigeants.
La Syrie, ce pays dévasté par la guerre et la folie de ses dirigeants.

Les rebelles en Syrie ont déversé jeudi une pluie d'obus sur Damas, faisant cinq morts et paralysant la capitale, le régime ripostant par des frappes sur des fiefs insurgés en province, tuant huit civils.

Le bombardement de la capitale intervient 48 heures après les menaces d'un chef rebelle de représailles aux raids meurtriers que mènent quotidiennement le régime de Bachar al-Assad dans la province de Damas, bastion des insurgés.

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins 63 obus se sont abattus sur plusieurs quartiers de la capitale, dont le centre, à partir d'environ 08H00 locales (06H00 GMT), provoquant la fermeture de l'Université de Damas qui a demandé aux étudiants de rentrer chez eux. Quatre civils et un policier ont été tués, indique l'ONG qui se base sur un vaste réseau de militants et de sources médicales.

En quelques minutes, notre rue très fréquentée s'est vidée, a assuré à l'AFP une habitante de Baramké, un quartier du centre-ville, où se situent plusieurs facultés universitaires ainsi que le siège de l'agence officielle Sana.

La directrice d'une école du quartier a indiqué qu'elle avait dû faire descendre les élèves dans un abri. Dans le centre-ville également, la circulation était très faible et de nombreux employés se sont abstenus de se rendre à leur travail. D'après Sana, quatre personnes ont été tuées et au moins 60 autres blessées par les obus lancés selon elle par des terroristes, terme utilisé par le régime pour désigner les rebelles.

Mardi, le chef de Jaich al-Islam (Armée de l'islam) avait annoncé que son groupe rebelle, le plus puissant de la province de Damas, allait riposter aux raids barbares du régime sur la ville rebelle de Douma, près de la capitale, qui ont tué 11 civils il y a trois jours.

Zahrane Allouche avait alors prévenu que Damas était désormais considérée comme une zone militaire et la cible d'opérations de la part des rebelles.

Il avait appelé les civils damascènes à s'éloigner des sièges des services de sécurité et des casernes de l'armée. En riposte aux obus de mortier, l'armée de l'air mené plus de 22 raids sur Douma et la ville rebelle proche d'Erbine, tuant au moins huit civils dont deux enfants et blessant 100 autres, selon l'OSDH.

La Ghouta orientale, principale région rebelle dans la province de Damas, subit depuis plus d'un an un siège impitoyable de l'armée. Dans ce secteur situé à l'est de Damas, des dizaines de milliers de civils sont affectés par les pénuries de nourriture et de médicaments.

Depuis l'été 2012, l'armée de l'air syrienne mène des raids meurtriers sur les zones rebelles et est accusée par les organisations de défense des droits de l'Homme de bombarder sans discerner cibles civiles et militaires.

Plus de 200.000 personnes ont péri dans le conflit en Syrie, déclenché en mars 2011 par la répression d'une contestation populaire qui a dégénéré en guerre civile. Ce conflit s'est depuis élargi avec l'apparition de groupes jihadistes luttant à la fois contre des groupes rebelles et le régime.

AFP

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