20 indicateurs de la régression politico-sociale en Algérie depuis 1998

Le règne de Bouteflika a consacré l'échec d'une Algérie autrement développée et ouverte.
Le règne de Bouteflika a consacré l'échec d'une Algérie autrement développée et ouverte.

Tous les Algériens espéraient découvrir et savourer la démocratie et ses bienfaits après la décennie noire dont les commanditaires réels demeurent encore méconnus en dehors de la mouvance extrémiste. Hélas après 20 ans, le citoyen algérien est encore considéré comme une créature qui ne cherche qu’à manger et boire autant que possible. La coalition partisane constituant une nébuleuse formée par le père, le fils et le saint esprit a pris en otage tout un peuple sans aucun remord ni conscience éclairée. (1re partie)

Toute la société s’est accommodée malgré elle aux bilans quantitatifs que ne cesse de présenter les membres du gouvernement et leurs relais qui ne sont que des satellites saprophytes. La voix du peuple qu’est l’unique chaîne n’est qu’une boite de propagande au service d’un pouvoir calfeutré dans ses options rétrogrades et archaïques de gestion d’un peuple éveillé mais sous anesthésie locale.

Et si on osait identifier qualitativement quelques indicateurs sociétaux pertinents qui donnent un éclairage sur les malheurs de la population algérienne et des entraves à un développement malgré la manne financière dilapidée dans des actions sans résultats.

Les principaux indicateurs retenus

1- L’éducation nationale et la formation professionnelle, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique : ces départements ministériels sont la source des malheurs de l’Algérie ; ils prennent en otage tout un pays en formant pour l’éducation des enregistreurs et pour le second des amateurs. Toutes les réformes engagées depuis des décennies et surtout ces vingt dernières années se sont soldées par des échecs inavoués. C’est le résultat de la politique imposée par le haut de la pyramide par des incompétents comme le confirment le niveau éducatif et professionnel des diplômés de ces deux secteurs. Le résultat de l’éducation est reflété par les bacheliers qui rejoignent en nombre les universités et dont le niveau ne dépasse guère la première année secondaire généralement exception faite de 10 à 15% au plus qui justifient de connaissances et d’outil de raisonnement et de réflexion. L’éducation nationale a formé des extrémistes en puissance qui ne croient qu’en la volonté de Dieu et rejetant toute hypothèse scientifique dans les domaines des sciences de la vie, de la matière, de l’univers et des prédictions statistiques. L’éducation religieuse s’est traduite par un verrou sécurisé de la faculté d’imaginer et d’émettre des hypothèses. La formation professionnelle au lieu de former des professionnels produits des amateurs dans tous les domaines. La cause fondamentale dans ces carences se localise dans le manque de spécialisation du potentiel humain, l’absence de technique pédagogique et des programmes totalement obsolètes.

L’enseignement supérieur n’a de supérieur que le nom et de recherche scientifique que des slogans galvaudés lors des regroupements dits scientifiques. Est-ce normal que tous les bacheliers rejoignent l’université ? Non puisque le Bac est distribué pour atteindre les objectifs et justifier de l’impact positive des réformes. L’université est-elle apte à former des ingénieurs sans supports techniques ? Non ! et le résultat est là, les ingénieurs formés à l’université n’ont d’ingénierie que le diplôme et son mode d’obtention douteux (moyenne, système modulaire rejeté, examen de synthèse, examen de rattrapage, rachat et achat de modules, «fermeture» de module). L’université algérienne est la seule au monde à former des ingénieurs au rabais avec un étouffement des grandes écoles. Toutes ces carences et corruption sont connues et acceptées. Et si on exigeait un examen final pour l’obtention du diplôme de graduation !! qui aura le courage de le faire sous la pression des organisations estudiantines et la peur de perdre son fauteuil ? Quant à la recherche scientifique, combien de brevets, d’innovation, de découvertes originales sont à l’actif de la recherche en Algérie ? La réponse à cette question est dans la stratégie populiste où des laboratoires de recherche n’ont pas de locaux, ne sont pas connectés, n’ont pas d’eau, ne peuvent pas acheter une rame de papier sans une bureaucratie alarmante et bien sûr sans rémunération en conséquence. Parmi les enseignants recrutés, de manière souvent douteuse, c’est encore une particularité algérienne, l’université recrute sans concours (une autre bizarrerie algérienne). Ce recrutement se solde par plus de 70% des nouveaux recrus sont incapables d’écrire une phrase correctement en plus de l’enseignement de modules qui leur échappent totalement sous le principe de réaliser sa charge horaire. La course aux heures supplémentaires est une autre particularité algérienne où les enseignants deviennent polyvalents, des courtiers en modules. Impossible de ne pas dire un mot des stages de courtes durée à l’étranger qui se sont transformés en période de détente dans des bibliothèques d’universités du Moyen Orient avec certains qui profitent pour accomplir une Omra !!

2- Les diplômes universitaires et le système LMD : encore une autre arnaque de taille, l’instauration d’un système LMD pour lesquels on n’est pas préparé comme le confirme les notes catastrophiques et le niveau des étudiants en master. Lorsque l’enseignant enseigne n’importe quel module et est incapable de rédiger un polycopié sans une copie conforme d’Internet ; lorsque l’enseignant n’a pas un site web et ne dispose que d’un courriel sur Yahoo ou Hotmail quel LMD peut-on appliqué ? Celui de la médiocrité puisque la philosophie du LMD est totalement occultée. Devant la pression des étudiants on s’achemine vers le passage en master de tous les licenciés, le master deviendra un diplôme au rabais et sans valeur réelle, comme le diplôme d’ingénieur délivré par les universités. Les masters ouverts sont des copies conformes de master français (qui à l’origine s’adressent aux étudiants français sans aucune relation avec les besoins de l’Algérie). Dans les masters algériens le mot environnement est mis à toutes les sauces alors qu’ils devraient répondre à des besoins techniques bien ciblés. Un master en biodiversité, quel culot et que vont faire ces diplômés avec un tel diplôme ? Et j’en passe sur la corrélation entre le profil du responsable du master et le contenu du master, une vraie charcuterie à l’algérienne où n’importe qui ouvre n’importe quoi.

3- Les équipements structurants et aménagement du territoire, l’urbanisation, l’aménagement urbain et la construction de logements : deux aspects fondamentaux pour le développement d’un pays. L’aménagement du territoire est une catastrophe monumentale en découpant le pays en 7 régions ne reposant sur aucune base connue et reconnue à travers le monde comme les aspects géographiques, écologiques, ensembles naturels. Chaque ministre en charge de ce département impose sa vision, le résultat se traduit par une totale incohérence dans tous les secteurs et une absence de stratégie d’exploitation des espaces. Qui pourra identifier les différents espaces et leurs potentialités avec un cadastre géo-référencié ? Personne, car c’est dans le flou que les requins préfèrent s’assoupir. La régionalisation fait peur en Algérie alors que c’est l’outil qui permet l’intégration des divers programmes de développement. Pourquoi ? Certains gestionnaires ont peur de perdre de leurs prérogatives locales et de leur source d’enrichissement. Comme exemple citons l’autoroute est-ouest qui n’est pas aux normes internationales n’en déplaise aux concepteurs, elle n’est pas protégée, les couloirs de passage des animaux ne sont pas aménagés, les profils en long et en travers sont bâclés comme en témoignent l’accumulation des eaux de pluie, des fissures apparaissent dans la chaussée, des affaissements se développement également. Le tracé a longuement été critiqué sans qu’aucune correction n’en soit faite et sans que l’étude d’impact ne soit rendue publique pour y apporter des critiques. Le coût également a fait couler beaucoup d’encre et semble dépasser celui de pays voisin qui ont pu obtenir une qualité de réalisation meilleur. On pourrait citer le métro d’Alger et le réseau de chemin de fer, mais à quoi bon devant des incompétences avérées et soutenues !! Les aménagements des routes nationales sont dans un piteux état quelques mois seulement après leur réception alors qu’elles doivent durer au moins 20 ans. Imaginer une route nationale sans radier, sans études topographiques, sans gestion de l’eau de surface, avec des matériaux non-conformes autrement comment expliquer leur dégradation au courant de l’année de réception.

Le million de logements du programme du Président comme aiment bien le souligner tous les intervenants, comme si le Président finançait ce programme. La pose de bâtons en béton souvent douteux en rectangle ou parallélépipède permet la création de citées dortoirs très mal conçues et vouées à devenir un ghetto dans quelques années. Pour s’en rendre compte une visite dans des cités des années 2008 vous donnent un gout amer, les escaliers menacent ruines, la conception laisse à désirer et l’architecture n’est qu’une catastrophe algérienne. L’étanchéité est douteuse comme le reste, le potager fait seulement 1 m, les portes sont en contreplaqué et tous les moyens sont bons pour réaliser à moindre cout et augmenter sa marge bénéficiaire. L’urbanisation traduite par des PDAU qui ont été piétinés dans le but de trouver des assiettes pour construire (c’est une source d’enrichissement sure, il n’y a qu’à voire qui construit en Algérie) et c’est les espaces verts qui ont été détournées au su et au vu de tous les responsables. Pour camoufler cette illégalité les responsables ont mis au point un autre instrument le Schéma de Cohérence Urbaine qui doit corriger le tir, des actions inqualifiables et financées pourtant. Dans les autres pays c’est les schémas de cohérence territoriale qui sont engagés. L’aménagement urbain se limite depuis près de trois décennies à la réfection des trottoirs et le comblement des trous et fosses faits par les entreprises. En Algérie en refait les trottoirs tous les 2 ans, pourquoi ? Pour donner un plan de charge aux entreprises dont on a besoin, voilà comment en lutte contre el chômage !! Nos villes ressemblent à celles du Bengladesh ou de la Somalie malgré les milliards de dinars investis.

4- La modernisation des activités au service du public : c’est un autre indicateur qui montre l’incapacité de nos gouvernants. La carence manifeste en monétique se traduit par des chaines interminables devant les bureaux de poste. Une perte de temps que nos managers ne comprennent surement pas ; pour eux le temps ce n’est pas de l’argent mais une occupation du peuple en chômage. Même si ce point a été inscrit à l’ordre du jour d’un conseil du gouvernement, une année après aucune solution n’est appliquée et sans qu’aucun responsable n’est la décence de démissionner. Le gouvernement éprouve toutes les difficultés à généraliser l’utilisation du chèque et de la carte à puce comme le font des pays plus sous-développés que le nôtre. Le DAB ne fonctionnent pas ou ne sont pas approvisionnés, les billets de 200 DA sont des chiffons rapiécés, une honte indescriptible. Le rationnement des retraits est généralisé malgré les mensonges des responsables dans leurs interventions dans la boite de propagande qu’est la télévision algérienne.

La carte Chiffa reste tributaire d’un réseau souvent en panne et les malades n’ont pas droit à plusieurs consultations dans une période donnée. Faut-il programmer les maladies ? La carte CCP, encore un autre leurre de taille pour lesquelles un bruit assourdissant dans la boite de propagande qu’est la télévision algérienne ; alors que la majorité des utilisateurs évitent au regard des erreurs et de manque de liquidité. Au juste pourquoi fait-on obligation aux personnes en retraite d’avoir un compte CCP quand les banques privées sont plus performantes ? L’administration communale sombre dans sa gestion empirique comme le confirme le recul de la carte d’identité biométrique, les tracasseries bureaucratiques pour le passeport, les erreurs de transcription et les longues chaînes pour retirer un papier d’état civil au moment de l’informatique et des télé-transferts et téléconférences. Comment ne pas dire un mot sur l’Internet avec ses coupures, ses carences, des quartiers non desservis malgré que les citoyens se sont acquittés de leur redevances.

5- La corruption, le clientélisme, le tribalisme et la gestion : la gestion des affaires d’état est confiée à des personnes ne devant justifier qu’un facteur : celui de l’appartenance à une confrérie ou une zaouïa sans aune référence aux compétences et à l’intégrité. Et si on faisait une matrice d’évaluation des liens de parenté et d’amitié dans les sphères du pouvoir et même plus bas jusqu’aux directeurs de l’exécutif ? La tribu dans son sens appartenance obédience à un même groupe identifié par des indicateurs d’espace, de famille, de parti, de cercle d’influence ; refait surface en Algérie au XXIe siècle. Pour s’en rendre compte il suffit de faire une comparaison lors des nominations et des élections. Tous les concours sont faussés à travers des interventions, comme pour la distribution des logements, l’apport initial est-il a la portée de tous les citoyens (des smicards à 130 euros), les plus nantis sont ceux qui bénéficient de ces logements masqués sous divers appellation. C’est la bureaucratie et la stratégie économique qui sont à l’origine de la corruption ; en Algérie pseudo-démocratique l’économie peut être qualifiée de tous les termes sauf de rationnelle. C’est une économie bananière puisqu’elle est semblable à celle des souks où on agit pour cerner les incendies et parer au plus urgent. Les chiffres et ratio avancés proviennent d’une seule et unique source, un signe de dictature dans l’information, et sont à prendre avec des pincettes. Autrement comment avaler un taux de croissance qui frôle les 5% quand aucun investissement productif n’est réalisé. Comment avaler cette couleuvre quand tout est bâtit sur le pétrole et le gaz alors qu’on importe plus de 90% de nos biens. 80%. Dans le gouvernement despotique algérien un seul ministère suffirait, celui de l’importation et tout le peuple serait gagnant et la corruption anéantie ou du moins limitée.

6- Le cadre de vie, la culture, l’environnement et le développement durable : tous ces concepts ne sont que poudre aux yeux en Algérie populiste. Il est totalement indécent de parler de ces idéaux quand la démocratie fait défaut. Le cadre de vie a disparu depuis longtemps au profit d’une urbanisation sauvage avec seulement 1m2 par habitant d’espace vert. L’organisation et l’intégration urbaine et architecturale a laissé place à l’improvisation archaïque de nos architectes sous la pression de gestion des coûts. Comparer un bâtiment des années 1890 et celui 2010, sans commentaires mes administrés !! Le développement durable est un concept totalement politisé permettant à des cadres de s’offrir de longues missions à l’étranger sans plus. En absence de carte des sols à grande échelle, de cartes climatique, de cartes des potentialités, de cartes de découpage en zones écologiques comment ose-t-on parler de développement durable ? C’est en Algérie qu’il est possible de friser le ridicule qui ne tue pas mais qui est mis en relief dans les bilans de nos dirigeants. A titre d’exemple citons la gestion des déchets où l’option rétrograde des centres d’enfouissement techniques, totalement dépassée et datant des années 1970 a été retenue en 2000. Il faut enfouir tous nos déchets avec un besoin annuel en surface de 300 ha au moins alors qu’il est possible de valoriser ces déchets à concurrence de 50% au moins.

La désertification gagne annuellement du terrain et menace plus d’un million d’hectare, la steppe unique barrière naturelle est totalement dégradée, l’érosion détruit 35 000 ha annuellement avec un envasement des barrages construit sans le traitement des bassins versants. La menace que fait peser l’industrie sur l’environnement constitue un autre volet dont l’impact sera impossible à supporter et gérer, toutes les industries polluantes et à risque élevé dans localisées sur le littoral. Dans ce volet soulignons la facilité d’octroi d‘agrément des bureaux d’études en charge des expertises et élaboration de dossier comme les études d’impact sur l’environnement, les études de dangers, les Plans d’Organisations Internes etc… Comment peut-on faire une étude d’impact ou une étude de danger quand on possède un diplôme dans une spécialisation très éloigné de ces domaines ? En Algérie de la dictature bureaucratique c’est possible ! Vous voulez qu’on parle de culture, il faut prendre un cigare de thé vert et une rasade de whisky pour comprendre ce terme qui se résume en Algérie à des soirées dansantes et à des investissements en béton sans penser au contenu culturel permanent. Combien de salles sont fermées, combien de théâtre croulent sans budget, combien de chanteur Rai sont obnubilés enterrant notre patrimoine.

7- Le champ politique et médiatique : il est totalement verrouillé et ouverts seulement aux partenaires qui partage les mêmes intérêts, j’allais dire les idées, ce qui nous dirigent et nous représentent n’ont pas d’idées mais des circuits de participation. Les algériens ne font plus confiance aux politiciens ou plutôt aux faux politiciens au point où ils vendent leur voix selon une procédure bien huilée et connue de tous. Tous les partis qui ont participé de prés ou de loin à la situation sociale et économique de l’Algérie, jugée de catastrophique par tous les spécialistes, doivent être dissous et mis au placard comme archive de l’Algérie corrompue et inefficace. Si quelques journaux osent encore mettre sous projecteur des affaires de corruption, de piston, de détournements et de passe-droit, d’autres ne sont que des boites de résonnance de la voix de leur maître. La télévision est la propriété de tous les algériens et ne doit en aucun cas téléguidée par le pouvoir en place, sauf s’il la transforme en chaine privée qu’il finance de leurs poches. Et si avec la bénédiction de Dieu nos dirigeants avaient la force morale (qu’ils ont perdue depuis longtemps) pour autoriser les marches d’expressions populaires, leur départ serait imminent vers d’autres cieux où ils ont stockés des biens sans aucun doute.

8- Les programmes d’investissements et de développement : toute la politique dans ce domaine se réduit à une distribution de rentes à travers des programmes irréfléchies dans l’agriculture sans résultats réels. Les algériens en âge de travailler sont devenus des assistés officiels demandant tout à l’état. Les gouvernants achètent depuis des années la paix social et la stabilité de leurs fauteuils mais jusqu’à quand pourront-ils mentir au peuple politisé malgré lui ? La production céréalière de l’année écoulée est justifiée uniquement par une bonne pluviométrie n’en déplaise aux partisans des PPDRI etc… L’effacement des dettes des agriculteurs ou plutôt des pseudo-agriculteurs témoigne de l’échec de la politique agricole comme le confirme les importations et la dépendance alimentaire dans tous les domaines exception faite de la pomme de terre qui enrichie son clan. Depuis 15 ans quels investissements productifs et créateurs d’emplois peut-on comptabiliser ? Quels complexes de montage et de transformation a-t-on encouragé ? Quel taux d’intégration a-t-on réussi dans les divers domaines industriels ? L’importation reste l’unique créneau porteur puisqu’il est concentré entre les mains de réseaux spécialisés dans la rente facile est la seule activité visible.

9- Le chômage et l’emploi des jeunes : je voudrais parler du chômage réel, pas celui estimé par les barons du pouvoir qui on une drôle de méthode d’évaluer le chômage. Il doit frôler les 30% de la population active. Pour s’en rendre compte il suffit de questionner quelques familles panel assez représentatives de la société algérienne et dans chaque famille moyenne composée de 5 personnes, seule une travaille en permanence. Les faux diplômés de l’université sont estimés entre 200 et 250 000 annuellement, combien trouve un emploi ? Pas plus de 5%, l’emploi des jeunes compris. Encore une autre arnaque du pouvoir pour protéger la tribu au pouvoir. Merci pour les 30 000 DA épongés pour les femmes au foyer qui ont bénéficié de ce prêt. Quelle honte de le dire dans le journal de 20 heures, 300 euros, de quoi alimenter un caniche pendant un mois dans un pays développé. Toutes les opérations de marketing politique dans le but final est d’assurer une pérennité de la classe aux affaires du pays, sont vouées à l’échec malgré la publicité quotidienne qui en est faite. Tous les indicateurs de micro et de macro économie sont au rouge et soulignent l’échec de la politique de l’emploi. Les mécanismes inventés chaque année sous la pression de la rue restent utopiques puisqu’ils contribuent uniquement à produire des chômeurs endettés.

10- La gestion par des super ministres : en Algérie il y a des supers ministres qui peuvent occuper tous les postes, de la santé au transport, de l’agriculture à la solidarité, de la pêche à l’équipement, de l’éducation à l’éducation pendant 20 ans. Chaque super ministre crée un mécanisme avec son staff souvent inféodé qui repose sur une démarche complexe et bureaucratique repoussant tout promoteur ou compétent. Souvent c’est des mécanismes qui ciblent une certaine catégorie de citoyens faisant généralement partie du sérail et maîtrisant les méandres économiques, bureaucratiques et financiers du domaine. Ces ministres (qui doivent avoir un lien) sont d’abord intouchables puisque soutenus par des clans et des partis spécialisés dans la magouille électorale au point où personne ne démissionne. Ils sont tous très clean au point de dormir avec une conscience mouvementée mais tranquille comme une eau polluée. Le choix des ministres de la république repose sur une cooptation confidentielle et un soutien inter-secteur incompréhensible dans une république. La source politique, financière ou du douar de naissance sont des facteurs ancrés dans ce choix. D’ailleurs pourquoi M. Benbitour a démissionné, pourquoi le général Zeroual a jeté le tablier, malheureusement ils ne sont que deux à oser ce geste de Grands Messieurs compétents et intègres ; qui n’est pas l’apanage des super-ministres actuels. C’est dans l’union que la force naît et c’est ce qui explique que malgré la déroute sociale et économique, la pâte fermente mais ne se disloque pas sous l’influence du chef.

11- La justice et les cercles d’influence : la justice est-elle indépendante, sûrement pas, comme dans tous les pays sous-développés elle constitue une plaie profonde ne permettant pas à la démocratie de naître du fait de sa forte liaison avec le pouvoir réel et occulte. Si on s’amusait à mettre sur pied une commission indépendante, vraiment libre, de juristes même étrangers pourquoi pas qui aura pour unique tache de vérifier les décisions rendus dans les dossiers importants et après on pourra se prononcer sur la qualité de la justice en Algérie. Le résultat est connu d’avance, à bon entendeur salut !! Imaginons un observatoire autonome et totalement indépendant chargé de surveiller les décisions de justice, juste un rêve mais en Algérie populiste on peut, du moins je crois, encore avoir cette faculté de rêver ou de délirer !!

12- Le piston, le fric et la corruption : c’est deux facteurs incontournables pour réussir dans une Algérie dite débarrassée du terrorisme qui a été remplacé de facto par un terrorisme administratif. C’est ce qui explique la prolifération du piston et des passe-droits huilés par le bakchich à tous les niveaux. Pour s’en rendre compte il suffit de faire un inventaire exhaustif des affaires juteuses, des lots de terrains détournés, des marchés. Cet espace où règne le fric est la source de corruption pour ce dossier les responsables demandent des preuves pour agir ! Quel culot quand il suffit de demander à tous ceux ont pu accumuler une fortune en un laps de temps très court qui dépasse de 100100 leurs revenus. Un exemple pour aider à éradiquer la corruption : évaluer les biens de chaque algérien à travers un recensement confiée à une équipe intègre dans chaque wilaya et demander une justification quand ces biens dépassent 5 millions de DA. On comprendra comment un fonctionnaire cadre aura construit une résidence de 15 millions de DA, comment un agent de l’ordre public, un employé des impôts ou un douanier a pu s’offrir des bagnoles et des biens qui dépassent son revenu annuel d’un siècle. L’évasion fiscale a été autorisée par le pouvoir puisqu’on peu pratiquer le commerce informel, faire des transactions en liquides, sans factures, une autorisation tacite a été donné pour tricher on est autorisé à tricher sur le montant des transactions en repoussant l’utilisation des chèques et des autres modes de paiement avec traçabilité. Mais a-t-on le courage ou plutôt la volonté de lutter contre la corruption, la réponse est NON !!

13- Le tourisme : au moment où des pays vivent de tourisme, en Algérie on élabore des schémas directeurs qui ne servent à rien si ce n’est de donner un plan de charge à des bureaux d’études. Les éléments déterminants en matière de développement du tourisme sont dans l’éducation et le civisme de la population et des opérateurs. Comment penser à développer le tourisme dans un pays où un étranger ne peut pas prendre une bière en plein air dans une terrasse ? Comment attirer les touristes quand il n’y a pas de toilettes dans les cafés et les restaurants ? Comment amener les touristes quand il attend sa valise à l’aéroport pendant des heures si elle n’est pas éventrée ? Comment intéresser les touristes quand les taxis sont puants ? Comment sécuriser le touriste quand il est agressé et volé en plein jour ? Comment faire déplacer ce touriste quand les horaires des rares trains ne sont pas respectés ? Comment héberger les touristes quand nos hôtels sont dépourvus d’eau et d’hygiène alors qu’ils arborent fièrement leurs étoiles ?

14- Le droit de s’associer, de créer un syndicat ou un parti ou tout simplement de se réunir : seuls quelques entités, inféodées au pouvoir à travers des relais occultes, ont le droit d’organiser des marches, des rassemblements et même représenter le monde du travail dans la fameuse tripartie. La dictature aveugle et incompétente a muselé toute forme d’expression différente de la voix du maître et de ses acolytes. Tous les satellites fidélisés à coût de subvention (qu’ils soient associations, fédérations, partis ou syndicat-au singulier-) ont été formatés pour parler répéter comme des aras leurs maîtres. Ces éléments constituent des signaux forts d’un système autoritaire et autocrate qu’on définit dans les pays démocratiques comme dictature.

15- L’autocratie et le culte de la personnalité : c’est les deux tares profondes des dirigeants de l’Algérie populaire avec toutes les conséquences qui en découlent. En Algérie populiste, car elle n’a rien de démocratique, tous les responsables à quel niveau que ce soit sont redevables de ceux qui les ont installés et c’est la loi de l’omerta qui s‘installe et gère les affaires publiques. On peut citer dans ce volet le dicton si bien dit : «Tu me tiens et je te tiens par la barbichette»

16- Les représentants du peuple : un diagnostic réaliste et transparent de différentes élections souligne une fraude massive et une distribution des sièges de l’APN et des APC. Avec une administration bureaucratisée à outrance et corrompue et surtout aux bottes des dirigeants (le concept de renvoi de l’ascenseur pour rester à son poste) comment croire aux élus ? Et si on faisait une autopsie des biens de ces élus en demandant une justification !!

17- Le service national et la professionnalisation de l’armée : à l’ère des satellites et des écoutes dans des services spécialisés de défense du territoire, dans notre pays on raisonne comme du temps de Staline, enrôler des jeunes pendant 18 mois pour aucun objectif puisqu’on crie à qui veut entendre et croire qu’on a une armée professionnelle. Parler de professionnalisation de l’armée et enrôler des jeunes qui aspirent après leur formation à pénétrer le marché du travail si hermétique est une aberration. Le budget alloué à cette opération sans résultat gagnerait à être orienté vers la formation de pointe dans les techniques modernes. Malgré les promesses faites aux jeunes chômeurs diplômés lors des élections présidentielles, seuls quelques mois ont été retirés du pacte entre l’état et les jeunes.

18- La constitution et les lois de la république : les deux chambres ne sont que des structures d’enregistrement, depuis quinze ans a-t-on vu un élu déposer un projet de loi ? Tout est réfléchi et préparé dans les sphères ténébreuses du pouvoir et automatiquement pour ne pas dire machinalement validé. Au coût de la session qui osera renier la voix de son maître. La constitution a été violée par tous les présidents, chacun selon son désir et son rêve dans le pays des merveilles ! Elle a été piétinée par tous les présidents avec la bénédiction de tous les partis, le peuple a voté, non le peuple n’a fait qu’estampiller sa carte d’électeur, le peuple n’a jamais voté sous la dictature. Dés qu’on a le pouvoir on s’arroge le droit de le tailler à ses désirs et c’est un drame algérien qui se répète. Nos lois sont nombreuses et si bien faites qu’elles éprouvent des difficultés lors de leur application. Dans ce cas il est recommandé de ne pas "pondre" des lois c’est plus intelligent puisque personne ne les applique. Seule une armée neutre et désolidarisée des cercles influents est en mesure de garantir le respect de la constitution empêchant tous les marchands d’articles d’y toucher.

19- Gestion territoriale : le conflit dans la gestion des affaires n’est plus à démontre avec les superpouvoirs des walis qui doivent être des supers cerveaux pour pouvoir gérer tous les secteurs. Au juste que font les chefs de daïra en dehors de la surveillance des élus et des cartes d’identité, d’immatriculation et passe port ? Un maillon supplémentaire dans la chaîne de la bureaucratie qui sera éliminé avec des APC dotées d’une bonne gouvernance. Avec 38 millions d’habitants et une superficie de 230 millions d’hectares, les 48 wilayas suffisent-elles ? La région est toute indiquée pour une intégration régionale de tous les programmes de développement. La décentralisation mets mal à l’aise le pouvoir centrale qui perd de son autorité et refuse cette option pourtant recommandée et ayant donnée des résultats dans plusieurs pays mais démocratiques.

20- La santé, l’hygiène, l’alimentation et le comportement humain : une analyse critique de ces secteurs met en relief une santé malade de ces dirigeants où règne le piston, le bruit, l’amateurisme comme des infirmières en claquettes, des réunions dans les couloirs, absence de rendez-vous, l’exploitation des équipements laisse à désirer. En matière d’hygiène c’est une société qui n’a aucun repère puisque les gens crachent dans la rue, jettent leurs déchets partout, des commerces insalubres mais autorisés. En matière d’alimentation c’est les petits commerçants qui subissent les foudres des pseudo-contrôleurs au lieu de s’adresser aux importateurs, une proie difficile à sanctionner. Ces veilleurs de notre santé acceptent que le pain et autres aliments soient exposés à longueur de journée aux particules et poussières de l’espace urbain puis vendus dans une impunité totale.

Rachid Kamel

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Commentaires (5) | Réagir ?

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DSP djaidjaa

merci

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adil ahmed

merci

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