Mais qu'adviendrait-il de nous si on n'avait pas d'hydrocarbures ?

La protestation contre le gaz  de schiste se poursuit au sud.
La protestation contre le gaz de schiste se poursuit au sud.

L'opposition qui se soulève contre le volonté d'exploitation du gaz de schiste par cette junte qui s'est collée au pouvoir pour ruiner plus férocement que le colonialisme l'un des pays les plus riches de la planète est très salutaire.

Le mouvement d'opposition d'In-Salah; avec la sympathie et les soutiens patents ou latents qu'il a induit à travers tout le territoire national et même au-delà porte une seule revendication et exprime une majeure signification: arrêter la gabegie et rendre ce pays a ces honnêtes citoyens avant qu'il ne soit trop tard. C'est-à-dire avant qu'il ne se désintègre définitivement comme la Libye, l'Irak, la Somalie, le soudan.

Mais qu'adviendrait-il de nous si on n'avait pas d'hydrocarbures ? Et où en sommes-nous après un demi-siècle d'exploitation des hydrocarbures comme unique source de revenus ? N'avons nous pas bradé cette ressource jusqu'à son actuel épuisement? Pour quels résultats et pour quelles performances ?

Que les experts de ce pouvoir, ses députés, ses représentants et ses autres figurants qui affirment, sans grande conviction et parfois sans grande compétence que tout va bien, nous répondent d'abord à ces premières questions avant de nous rassurer sur l'absence de risque, sur l'intérêt pour nous et pour les générations futures des bienfaits de l'exploitation du gaz de schiste?

La preuve de l'inconsistance de ce pouvoir est là. Dès que les prix des hydrocarbures ont chuté et ils auraient chuté tôt ou tard, on s'empresse pour faire durer un règne illégitime à lancer l'exploitation du gaz de schiste. Bien entendu, la raison d'être de ce pouvoir est qu'il lui faut plus de revenus en provenance des hydrocarbures pour plus de corruption.

Avons-nous vraiment besoin d'exploiter les hydrocarbures si on disposait d'un pouvoir représentatif des intérêts des citoyens de ce pays ? Assurément non ! Pourquoi alors avoir commis le crime de ne pas développer parallèlement l'agriculture, les énergies renouvelables, la petite et moyenne industrie, le tourisme, etc. Pourquoi ne pas avoir construit des infrastructures au standard international, formé des universitaires de qualité et un système de santé qui n'écœurent pas ses propres responsables pour le fuir et aller se soigner à nos frais en France. C'est pourquoi, en principe, il est venue non seulement le temps de déposer ce régime de corrompus mais de lui faire payer chèrement son échec et son entêtement à continuer à dépiécer ce pays au lieu de le développer.

Maintenant revenons au gaz de schiste. La vérité est qu'il s'agit d'une ressource d'énergie gazière dont la technique d'exploitation est encore sujette à controverse. Il est connu que la décision de son exploitation, surtout depuis la dernière décennie, par les compagnies américaines disposant de la technique appropriée, est conditionnée à la fois par des visions stratégiques de la politique américaine en conjonction avec les intérêts des lobbies des pétrodollars. D'abord, le gouvernement américain a ses raisons pour vouloir exploiter des ressources domestiques pour réduire et inverser sa dépendance de l'importation du gaz. En tant que superpuissance, il doit satisfaire le compromis entre indépendance énergétique et le risque encouru probable comme pour le nucléaire.

De plus, les compagnies américaines agissent de connivence et avec le soutien de leur gouvernement. Étant un pays de libre entreprise, c'est en expérimentant les techniques d'exploration et d'exploitation du gaz de schiste que la maitrise et le savoir-faire sont obtenus. Par ailleurs, c'est pendant cette expérimentation que certains risques et accidents liés à la technique de fracturation hydraulique se sont révélés. Ces révélations ont enclenché le débat depuis le début de l'exploitation du gaz de schiste en fonction des particularités sociales et régionales aux USA. C'est pourquoi, en réalité, le débat a commencé avant et sans nous. Les citoyens américains ont d'ailleurs commencé au fur et a mesure à limiter l'exploitation du gaz de schiste là où ils la considèrent nuisible.

Lorsque l'exploitation du gaz de schiste est arrivé dans quelques pays européens et asiatiques, les réactions et les évaluations ont été mitigées entre les entreprises exploitantes et la société civile. De plus, des pays comme la Russie et la Chine qui disposent d'énormes réserves en gaz de schiste et de grandes possibilités technologiques avancent dans ce domaine de façon plus mesurée et sans précipitation.

Cependant, la conclusion générale qui a émergé de ces débats est que la technique utilisée actuellement présente des risques et des dangers sur la santé publique et l'environnement. C'est pourquoi, il est nécessaire de lancer des études plus spécifiques pour préciser l'étendue et le contexte de ces effets. Cette conclusion se retrouve entre autres références dans un des travaux de synthèse les mieux documenté qui est l'article [1]. Ce un travail a été publié dans le journal américain EHP (Environnemental Health Perspectives) en août 2014.

En fin de compte, il y a lieu de faire appel à la prudence et à la patience en attendant que des études plus approfondies arrivent à des résultats pour pouvoir quantifier les effets de cette technique sur la santé et l'environnement. C'est cette option de prudence qui a été retenue par la plupart des pays européens et d'ailleurs.

Mieux encore, il me semble pour les pays qui ne sont pas de grands consommateurs d'énergie comme l'Algérie, il est plus intéressant de sursoir à cela et développer les énergies renouvelables et hybrides. On laissera alors aux générations futures le soin de prendre leurs décisions lorsque la technique de leur époque garantira la sécurité des hommes et d'environnement. Il y a lieu de noter que si le sous-sol est riche pour une certaine durée, le sol qui est infiniment plus durable peut encore être plus riche aux mains de bons agriculteurs. De même, dans le futur, l'eau sera plus précieuse que le pétrole et le gaz. Les habitants de In-Salah ont donc raison de ne pas laisser leur sol et sous-sol se vider pour remplir les comptes de familles qui de père en fils ont fait de la corruption leur métier et leur passe-temps favori.

Je termine mon texte en disant non à l'exploitation du gaz de schiste à des fins de corruption. Il est aussi utile de remercier les citoyens de In-Salah ainsi que ces femmes et ces hommes qui s'opposent à la gabegie pour exiger un moratoire et une planification stratégique hors hydrocarbures et hors corruption.

De Constantine, Abdelouahab Zaatri

[1] Environmental Public Health Dimensions of Shale and Tight Gas Development

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Commentaires (19) | Réagir ?

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Notproud

@Kemouche

Bien que le gaz de schiste soit naturel, son exploitation nécessite un forage, car il est emprisonné à l'intérieur de roches situées de un à trois kilomètres de profondeur. Le forage nécessite l'utilisation d'une grande quantité d'eau pour briser les roches : c’est la technique de fracturation hydraulique. Cette eau est alors polluée et n'est plus recyclable.

Ya Kemouche vous ne vivait pas en Algérie, votre adresse IP le prouve.

Elle est bonne l’eau des Alpes n’est ce pas. ! Les miracles Bir Zam Zam et autres c’est chez Bousahoud, pas chez nous !

C’est de la désinformation Ya Si Kemouche. Faites attention à la colère Divine.

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Kimouche Ichraf

Qui est derrière les manifestations de In-Salah?

A l’origine du mouvement de rejet du projet d’exploration du gaz de schiste à In Salah, l’association locale Shems d’In Salah composée d’un collectif actif depuis 2012. Il y a lieu d’indiquer que cette association a récemment bénéficié d’un financement par une Ambassade étrangère.

Le collectif de cette association dont les membres dirigent le mouvement anti Shiste à In Salah, regroupe des cadres dont certains travaillent dans le secteur de l’Energie. Il s’agit notamment de :

Abdelkader Bouhafs : parmi les meneurs du collectif anti Schiste In-Salah, travaille comme ingénieur à SONATRACH (Tiguentourine), exerce une influence sur la population eu égard à son profile, il s’est distingué lors de la rencontre du Ministère de l’énergie avec la population d’In Salah par les arguments qui ont laissé une bonne impression auprès de l’assistance, devant lesquelles le Ministre de l’énergie était peu convainquant). Il a effectué un stage à Bordeau (à l’Université science PO de Bordeaux en France !!!) du 30 novembre au 13 décembre (juste avant le déclenchement des protestations), stage financé dans le cadre d’un projet initié par l’association environnementale Chems (ce stage a regroupé 20 jeunes issus du mouvement associatif algérien comme illustré dans la photo jointe.

Mohamed Jouane : Président de l’association Chems, enseignant à In Salah et membre du comité de coordination de la protestation.

Abdelkrim Sagueni : ingénieur géophysicien, chef de service technique à SONATRACH

Mohamed Slimani : exerce en tant qu’agent à Naftal

Mohamed Allioui : agent HSE à la GCB

http://www. algerpress. com/qui-est-derriere-les-manifestations-de-salah/

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Et vous qui derrière votre papier ? La fameuse main étrangère a frappée encore, le régime quand il acculé nous sort cette sauce, si la fracturation n'est sans aucun risque, pour quoi Fafa le pays de Total à interdit cette technique, et Fabius MAE Français tout content et tout fier d'avoir annoncé les expérimentations en Algérie, ce n'est pas une ingérence étrangère, pour quoi c'est toujours les ministres Français qui annonces à travers les canaux Français les décisions prises concernant la sécurité nationale de l'Algérie, concernant sa souveraineté, concernant ses projets sensibles, pour quoi c'est Hollande qui parle à la place de la momie, tout cela ce n'est pas un financement étranger, Mr ATTAR expert attitré du pouvoir à l'arrivé à In Saleh, les jeunes ont eu un reflexe magique, ils lui ont dit, si ce n'est pas dangereux, venez alors boire l'eau de la zone, la réponse est "Vous voulez me tuer", c'est honteux tout de même, vous ne trouvez pas.

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