Le pétrole finit en forte baisse à New York

Le Brent de la mer du nord a fini à 48,52 dollars
Le Brent de la mer du nord a fini à 48,52 dollars

Les cours du pétrole sont repartis en forte baisse jeudi à New York, assommés à la fois par un bond des stocks de brut aux Etats-Unis et par un net regain de vigueur du dollar après une offensive monétaire en zone euro.

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars a chuté de 1,47 dollar, à 46,31 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 48,52 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 51 cents par rapport à la clôture de mercredi. En petite baisse à l'ouverture, les cours de la référence américaine de brut ont creusé leurs pertes en cours de matinée après l'annonce d'un envol des réserves pétrolières la semaine dernière aux Etats-Unis.

La combinaison des mesures de relance de la Banque centrale européenne (BCE) ce matin et du bond des stocks de brut aux Etats-Unis, le plus important sur une semaine depuis 2001 a exercé une forte pression sur le marché aujourd'hui, a relevé Phil Flynn, de Prices Futures Group.

Les stocks de brut ont gonflé de 10,1 millions de barils, jusqu'à à 397,90 millions, lors de la semaine achevée le 16 janvier, alors que les analystes interrogés par l'agence Bloomberg misaient sur une hausse de 2,7 millions de barils seulement.

A ce niveau, les stocks de pétrole se rapprochent d'un record en plus de 80 ans atteint en avril dernier, de 399,4 millions de barils. Pour Torbjorn Kjus, analyste chez DNB, la raison clef de la forte hausse des stocks est l'importante baisse de la demande des raffineries. En effet, entrant en saison de maintenance, les raffineries américaines ont nettement ralenti la cadence, fonctionnant à 85,5% de leur capacité contre 91,0% la semaine précédente.

Les stocks d'essence ont, eux, progressé de 600.000 barils, soit deux fois moins que prévu par les experts, tandis que les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont diminué de 3,3 millions de barils, surprenant les analystes qui tablaient à l'inverse sur une augmentation de 780.000 barils.

Envol du dollar

L'annonce, en cours de séance européenne, d'un vaste programme de relance en zone euro, avec le rachat prévu de jusqu'à 60 milliards d'euros de dette publique et privée par mois entre mars 2015 et septembre 2016, s'est par ailleurs traduite sur le marché des changes par un effondrement de la monnaie unique sous 1,14 dollar et par un envol généralisé du billet vert. Or, plus le billet vert est fort, moins les actifs libellés en dollars, dont le pétrole brut, sont attractifs pour les acheteurs munis d'autres monnaies.

Et puis, il ne faut pas oublier que le programme lancé par la BCE est la conséquence d'une activité économique molle dans la région, d'un environnement déflationniste, et que ce n'est jamais très bon signe pour la demande en brut, a estimé John Kilduff, de Again Capital. Mais ces mesures de la BCE pourraient permettre une embellie de l'économie européenne, ce qui est encourageant pour les investisseurs à plus long terme, a nuancé M. Flynn.

Les craintes pesant sur l'économie européenne, ainsi que sur la croissance chinoise, ont participé du plongeon des cours du brut qui ont dévissé de quelque 60% depuis le mois de juin.

En cause également, une offre surabondante, en partie causée, en partie, par la révolution du pétrole de schiste aux États-Unis et par la volonté des pays du Golfe de conserver leurs parts de marché, quitte à réduire leurs profits.

AFP

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