Premières négociations interlibyennes à Genève sous l'égide de l'ONU

Les milices se disputent le pouvoir depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi.
Les milices se disputent le pouvoir depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi.

Une réunion des parties libyennes en conflit se tiendra mercredi après-midi à Genève à l'ONU sous l'égide de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (Misnul), a annoncé une porte-parole des Nations Unies.

Le Représentant Spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la Libye et chef de la Misnul, M. Bernardino Leon, donnera une conférence de presse avant le début des réunions, a précisé Mme Corinne Momal-Vanian. Aucune indication n'a été donnée dans l'immédiat sur les participants à ces réunions. "Je veux saluer les deux parties et encourager tous ceux qui en Libye n'ont pas encore décidé de participer", a souligné mardi à Bruxelles la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

"Il s'agit d'une occasion que les Libyens ne peuvent pas se permettre de manquer, a-t-elle ajouté. C'est la dernière chance de succès (...). Il n'y a pas d'alternative au dialogue". Mme Mogherini a appelé une nouvelle fois au dialogue national et à la réconciliation, appelant les parties à ne pas manquer cette occasion historique. Dans un entretien à RFI, Ramtane Lamamra a insisté à n'exclure aucune partie du conflit. Ainsi Ramtane Lamamra estime que "les chefs politiques de Fajr Libya étaient hier les gouvernants de ce pays et avant-hier des compagnons d’armes de leurs frères et compatriotes de Tobrouk dans la lutte contre El Gueddafi. Pour sortir d’une crise de cette nature, je pense qu’il ne faut pas pratiquer l’exclusion, il n’y a que les groupes terroristes, du moins identifiés comme tels, qui s’excluent d’eux-mêmes de tout processus politique".

La Libye est dirigée par deux gouvernements qui se disputent le pouvoir à distance, l'un reconnu par la communauté internationale siégeant à Al-Baïda (est) et l'autre proche des miliciens de Fajr Libya (Aube de la Libye) contrôlant Tripoli. Elle est également dotée de deux Parlements. Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, la Libye s'est lentement enfoncée dans le chaos et des milices composées d'ex-rebelles y font aujourd'hui la loi, notamment dans la capitale Tripoli, dont ils ont pris le contrôle durant l'été. Cette réunion de Genève est le fruit d'un accord obtenu par le chef de la Misnul après de larges consultations avec les parties ces dernières semaines.

Afin de créer un environnement propice au dialogue, M. Leon avait proposé un gel des opérations militaires pour quelques jours. L'ONU considère qu'il est extrêmement important (...) d'arrêter les combats afin que ce dialogue politique puisse commencer sur de bonnes bases, a expliqué récemment le patron de la Misnul.

Une réunion de dialogue prévue lundi dernier avait été reportée sine die en raison de la difficulté à trouver un lieu qui réponde à tous les impératifs de sécurité, avait alors indiqué un porte-parole de l'ONU. L'objectif premier du dialogue est la formation d'un gouvernement d'unité qui puisse jouir d'un large soutien et ouvrir la voie à un environnement stable permettant l'adoption d'une nouvelle Constitution, a souligné la Misnul samedi.

Un pays déchiré entre les milices

En l'absence d'une armée et d'une police régulières bien entraînées, le pays vit au rythme des affrontements entre milices tribales qui se disputent le pouvoir et la manne pétrolière, et de la montée en puissance de groupes islamistes. Des forces loyales au général Khalifa Haftar et à Abdallah al-Theni, le Premier ministre reconnu par la communauté internationale, mènent des offensives dans plusieurs zones tombées aux mains des islamistes, dont Benghazi, pour tenter de les reprendre. Le général Haftar, qui s'appuie sur d'anciens officiers de l'armée de Kadhafi et d'autres brigades de l'Est libyen, dont l'unité des forces spéciales et les forces aériennes, a réagi positivement à la proposition de l'ONU d'arrêter les combats, avait indiqué M. Leon.

Trois soldats de l'armée libyenne ont été tués et quatre autres blessés mardi dans un attentat suicide à un point de contrôle situé à une centaine de kilomètres à l'ouest de Benghazi (est), a indiqué un responsable militaire. Un kamikaze s'est fait exploser mardi à bord d'une voiture piégée, tuant trois soldats et blessant quatre autres membres des Forces spéciales au point de contrôle le plus important sur la route reliant Benghazi à Ajdabiya, ville d'où sont originaires ces militaires, selon ce responsable.

Avec AFP

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uchan lakhla

Enfin une très bonne nouvelle pour les libyens, enfin le DRS va quitter la table et sortir des négociations et c'est terminé de la main-mise et la manipulation à la DRS, les libyens ont intérêts a trouvé des solutions a leurs problèmes, surtout les berbères de ce pays, le couple Bouteflika-Toufik ont tout fait pour étouffer les berbères de ce pays par crainte de contagion, les populations du Nord du Mali gardent encore de très mauvais souvenirs du double jeu et la manipulation du régime algérien, ils jouent dans les eaux troubles à merveilles, d'un côté ils aident les islamistes, de l'autre côté ils sabotent les initiatives des autres parties, ils faut que les pays de la région comprennent que le régime algérien cherche a semer la guerre et la désolation dans la région, il suffit de voir ce qui est devenue l'Algérie par leurs manœuvres, pour apporté des solutions au Mali et en Libye, qu'ils commencent par stabilisé leur pays, les M'Zab savent quelque chose.