Meurtre d'Albert Ebossé (JSK) : une affaire aux mille zones d’ombre

Ebossé a subi une agression mortelle.
Ebossé a subi une agression mortelle.

Alors que l’affaire est encore entre les mains de la justice, le ministre des Sports balaye la thèse d’un acte prémédité.

La thèse de l'"acte prémédité" dans la mort tragique du joueur camerounais de la JS Kabylie, Albert Ebossé, est "complètement à écarter", a indiqué mardi le ministre des Sports, Mohamed Tahmi. Pour se justifier, il ajoute sur les ondes de la Chaîne III : "Nous avons reçu une enquête administrative qui évoque, si on peut le dire, un homicide involontaire. Les joueurs présents dans le stade étaient tous visés par des projectiles. La thèse de l'acte prémédité est donc à écarter". Puis affirme que "l'affaire est à présent entre les mains de la justice qui va déterminer les responsabilités qui seront par la suite assumées par les parties concernées", a ajouté le ministre.

Cependant, plusieurs zones d’ombres et questions sur cet assassinat qui a eu pour théâtre une enceinte de sport demeurent posées. En l’espèce le rapport d’autopsie est cinglant et révélateur de l’acharnement criminel dont a été victime Albert Ebossé à Tizi-Ouzou.

Comment l'autopsie pratiquée par les médecins algériens, et rendue publique par le ministre algérien des Sports lui-même, pouvait-elle ne pas mentionner entre autres : la luxation de l'épaule gauche, la fracture de la clavicule gauche à laquelle il manquait quelques 2 centimètres au niveau de sa jonction avec le sternum, fractures de 2 vertèbres cervicales C1 et C2 et une vertèbre dorsale T1, sans oublier l'embarrure de la calotte crânienne suite à un coup violent ayant entraîné la fuite du liquide céphalo-rachidien par les oreilles et les narines...

A moins que les autorités algériennes aient voulu nous servir un remake de la balle magique ayant tué le président américain John Fitzgerald Kennedy, l'on ne s'y prendrait pas autrement; mais cette fois, il s'agit d'une ardoise magique qui, tout en sectionnant la carotide, assène un coup sur le crâne assez violent pour tasser les os de la base du crâne, ceci tout en tordant le bras gauche jusqu'à luxer l'épaule gauche et en fracturant la clavicule du même côté...

Après moults recherches sur ce type d'ardoise qui trainerait dans les chantiers aux alentours du stade de Tizi-Ouzou, Siwel a questionné un anthropologue-charpentier qui nous a éclairé :Il ne pourrait s'agir que d'une ardoise croisée avec un gypaète, cet oiseau qui se nourrit exclusivement que d'os, ce qui expliquerait le fait qu'il manque 2 cm à la clavicule gauche... Epoustoufflant !

Liste non-exhaustive des mensonges des autorités sportives et judicaires algériennes : ils ont tout dit, sauf la vérité. Alors que le regretté Albert Ebossé venait de trouver la mort en ce 23 août dernier, les questions sur sa disparition n'ont pas tardé à affluer.

Devant les caméras, Mohand Cherif Hannachi, le président, depuis 1993, de la JS Kabylie, a d'abord marmonné que le Camerounais aurait "glissé sur une flaque d'eau", avant de décéder suite à la rupture d'un "nerf" de la nuque.

Face aux interrogations, il a ensuite privilégié la thèse d'une crise cardiaque, corroborée dans la foulée par le médecin du club : "Pendant le match, Albert a fourni beaucoup d'efforts. Au moment où il allait quitter le terrain, il a eu un malaise." Thèse confirmée le 24 août, soit au lendemain du drame, par le directeur du CHU de Tizi-Ouzou, Abbès Ziri qui a affirmé : "Quand il est arrivé aux urgences du CHU, des médecins du CHU notamment les médecins réanimateurs étaient à son attente, malheureusement le feu Ebossé est arrivé dans un état comateux. Quelques secondes après son arrivée, il a fait un arrêt cardiaque, l’équipe médicale, notamment les spécialistes en réanimation, ont fait l’impossible pour le réanimer, malheureusement, il est décédé, après que tous les moyens pour le réanimer lui aient été appliqués, M. Ebossé est décédé vers 21h30".

A la suite de la publication du compte rendu de la contre-autopsie camerounaise, Hannachi a soutenu, mordicus à RFI qui l'interviewait que : L’Etat algérien a fait une autopsie le plus normalement du monde et a donné un peu d’argent. Nous, on doit continuer à verser les salaires (du défunt à sa famille, Ndlr). Je pense que ce n’est pas bien ce qu’ils (l’avocat de la famille d’Albert Ebossé et le médecin mandaté, Ndlr) ont dit lors de la conférence de presse (organisée à Douala le 13 décembre dernier, Ndlr). b[Il n’est pas rentré aux vestiaires ! Il est tombé juste au niveau du tunnel. […] Le service de sécurité était dans le tunnel]b.

Le coéquipier d'Ebossé à la JSK, Kamel Yesli, a lui, raconté à France Info que son ami aurait reçu "deux projectiles", le premier au poignet et le second à la tête, "qu'il n'a pas pu esquiver". Et de raconter au journal français Le Parisien : "J’étais blessé lors du match donc j’ai été le premier à l’accompagner à l’hôpital. J’ai été choqué et abattu par ce que j’ai vu. Ils ont tué mon frère (sanglots)... Avec les joueurs, on s’est tous réunis autour de lui. On n’a pas pu dormir de la nuit. Dimanche matin, on s’est retrouvés à l’hôpital puis on a accompagné sa dépouille sur Alger".

Mohamed Tahmi, le ministre des Sports algérien, a livré le rapport officiel de l'enquête en septembre dernier : le Camerounais serait bien mort à cause d'un projectile lancé depuis les tribunes du stade de Tizi Ouzou, où la JSK venait de s'incliner contre l'USM Alger (1-2). "L'objet litigieux est identique aux objets retrouvés sur les chantiers hors du stade du 1er novembre 1954. Il s'agit d'une ardoise tranchant" avait expliqué le ministre, avant d'infliger une lourde sanction au club kabyle, dont les matchs cette saison se jouent à huis clos.

Punition exemplaire. Affaire classée (sic). Le croit-il du moins.

Tayeb Louh, le garde des Sceaux, avait expliqué en septembre dernier que «ce n’est pas uniquement celui qui a jeté le projectile qui sera puni, mais tous les responsables qui n’ont pas pris les mesures de protection».

Ebossé avec le premier ministre Sellal.

Ebossé avec le premier ministre Sellal.

Autopsie algérienne mise à mal par la contre-expertise camerounaise :

Il aura finalement fallu attendre presque cinq mois et la publication de la contre-expertise de l'hôpital militaire de Douala, où le corps de l'attaquant a été rapatrié, pour que les voiles et les dissimulations s'évanouissent.

Menée par les docteurs André Mouné et Fabien Fouda à la demande de la famille du défunt, la seconde autopsie de l'attaquant camerounais, pratiquée le 11 septembre dernier, a révélé l'existence de multiples fractures à différents endroits du corps : "Nous avons constaté une série de cinq lésions assez patentes qui ne corroborent pas la thèse avancée dans un premier temps par les autorités algériennes, qui laissaient croire que le joueur aurait été tué par un projectile lancé depuis les gradins", a affirmé le médecin anatomo-pathologiste André Mouné, photos choquantes à l'appui (âmes sensibles, s'abstenir), avant d'ajouter : "Le scénario vraisemblable est qu'il est rentré vivant dans les vestiaires comme le confirme les vidéos le montrant rentrer vivant dans le tunnel menant aux vestiaires. Il a été immobilisé, on lui a pris le bras gauche vers l'arrière et, en se débattant, son épaule s'est déboîtée. Il a dû se débattre et a reçu un coup sur le crâne, sur la calotte crânienne. Cela a fait vaciller les os de la base du crâne, d'où la présence de liquide céphalo-rachidien."

Ebossé battu à mort

Avocats de la famille du défunt, le Camerounais Ruben Billap et le Français Jean-Jacques Bertrand suspectent même une "agression terrible" survenue dans le vestiaire, "certainement à plusieurs assail­lants", d’où les nombreux traumatismes constatés sur le joueur. Raison pour laquelle les deux juristes entendent saisir la Fifa alors que les autorités algériennes sont murées dans le silence prétextant que l'affaire est entre les mains de la justice, exception faite des sorties médiatiques ubuesques du président de la JSK, et que l’enquête préliminaire du Parquet de Tizi Ouzou n’a levé aucun doute sur les réelles circonstances qui ont conduit au drame.

L.M./avec l’agence Siwel

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Commentaires (6) | Réagir ?

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said ait abdallah

La question que doit se poser tout Algérien digne de ce nom, c'est; que peut on attendre de ce régime maléfique, ses mensonges et ses trahisons.

Qui peut croire à un semblant de vérité chez ces dirigeants indignes, lâches et abjèctes.

De quelle justice nous parle t-on?

Nous savons qu'avec une telle secte on ne peut pas échapper à de telles hontes et devenir ainsi la risée du monde entier.

http://www. lematindz. net/news/4681-corruption-que-les-algeriens-se-mobilisent. html

Des traîtres qui vont aller jusqu'a assassiner des bébés dans le ventre de leurs mères pour vende et trahir l'Algérie ne nous feront pas de cadeaux.

http://www. youtube. com/watch?v=rnGz5QlRnOo

Cette secte est profondément convaincue, que nous la combattront jusqu'à la mort, quelle qu'en sera le prix.

https://www. facebook. com/photo. php?fbid=112176378862513&set=a. 108669395879878. 17692. 100002104548864&type=3&theater

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sarah sadim

Quelle double infamie, dommage que certaines contributions au forum du matin tombent dans le piége diabolique du Pouvoir.

1) La Kabylie n'est en rien responsable de ce crime crapuleux avec des desseins et des objectifs plus sinistres encore. Cela aurait pu se dérouler ailleurs en Algérie "Makzenisée" de Fakhamatouhou.

2) Respectons la mémoire de cet homme mort loin de chez lui et des sentiments profonds de sa famille.

Un crime commandité a été effectué contre le camerounais, soyez certain, et l'omerta officielle est une reconnaissance officielle d'un grave dérapage d'officines secrétes et maffieuses proches ou en orbite de diversion du pouvoir sécuritaire en algérie, point final.

L'affaire ne sera jamais résolue par la justice algérienne, que la famille de la victime porte l'affaire à l'échelle internationnale et point barre.

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