Opposition, dites-vous ?

Une partie de l'opposition au régime de Bouteflika.
Une partie de l'opposition au régime de Bouteflika.

En politique et selon Larousse, l'opposition désigne "l’ensemble des partis et des forces politiques qui s'opposent à un moment donné au pouvoir et au gouvernement et dont le programme est opposé à celui de la majorité politique".

Tenant compte de cette définition et de l’histoire politique récente de notre pays, soit depuis 1999, il semble bien que la majorité politique auto-désignée et son "programme", s’il y en un, n’a pas subi de changement. En effet et depuis la première "élection présidentielle" de M. Bouteflika, c’est toujours ce même programme, la même politique et pratiquement le même décor politique (partis et personnes) qui règnent sur le pays. Pour les initiés du système politique algérien et en 1999, il y a eu un petit bouleversement politique juste après «l’élection présidentielle». Ce bouleversement est provoqué notamment par le retrait des six candidats qui ont réussi à discréditer totalement et de façon spectaculaire l’élection présidentielle, en plus du RCD qui a appelé au boycott de cette élection qu’il qualifiait même, à ce moment-là, de la dernière "fraude du siècle". Toutefois et après l’élection du candidat unique, le RCD a accepté de rentrer dans les rangs du président issu de la dernière "fraude du siècle" ! Par la suite, les différents événements (fraudes, grèves, marches, l’aarouchs, scandales de corruption, pourtant profondément ancrés et généralisés, par presse interposée…) qui ont suivi sont le résultat des grandes manœuvres qui ont eu lieu dans les coulisses du pouvoir algérien pour le contrôle de ce même pouvoir. "La guerre des clans" comme aiment l’appeler les Algériens, sachant que chaque clan possède son propre réseau de propagande, d’intox et de manipulation, composés surtout de journaux et de partis politiques.

En fait, une guerre sans merci entre les chefs autoproclamés voulant partager le butin. Pour le peuple, c’est toujours la souffrance et aucune espérance. Cet état de fait était le même, voire même pire, lorsque, ce que une certaine presses appelle, aujourd’hui, l’opposition : le RCD, Benbitour, Benflis, HMS.., s’est mise au garde-à-vous devant M. Bouteflika, appliquant sans rechigner ses décrets, ses directives et ses politiques scélérats. Que s’est-il vraiment passé alors pour que les "beni oui-oui" et les «beni naam» d’hier fassent une volteface et deviennent des farouches opposants d’aujourd’hui ?

Le seul et unique changement depuis leurs mises à l’écart du pouvoir, c’est que, M. Bouteflika, a initié en 2014 la réforme des services de sécurité. Cette initiative politique a provoqué une guéguerre qui ne concerne pas directement, de mon point de vue, la démocratie en Algérie, mais le leadership que se disputent deux clans du système : les hommes du président de la République et ceux du patron du DRS.

La querelle qui oppose le patron du DRS à une partie de l’état-major de l’ANP et au président Bouteflika, relayée largement par la presse nationale, est très révélatrice des enjeux politiques et économiques. On pourrait se poser plusieurs questions : mais pourquoi certaines presse et ses soi-disant opposants politiques prennent position activement et farouchement dans cette guerre fratricide pour le maintien de la police politique ? Qu’est-ce qu’ils ont gagné de cette implication active au côté de l’un des belligérants? Pourquoi la réforme des services de sécurité les a déchaînés autant ?

La réforme des services de sécurité aidera-t-elle ou défavorisera-t-elle l’instauration d’une véritable démocratie en Algérie? La police politique est-elle nécessaire pour l’Algérie de 2014 ? Quel privilège ces opposants à la réforme des services de sécurité ont-ils peur de perdre ? Que cache la revendication d’une élection présidentielle anticipée ? Qui a intérêt du statu quo ?

Pourquoi ont-ils décliné et avec virulence l’initiative du FFS, mais pas celle de l’Union européenne ou encore celle de l’ONG américaine (NDI) de John McCain ?

Les Algériennes et les Algériens ne sont pas dupes, ils ont terriblement souffert et ils continuent de souffrir de l’incompétence, de l’ignorance, des calculs mesquins, des ambitions malsaines et de l’ingratitude de ces personnes auxquelles l’Algérie pourtant à tout donné. Les Algériennes et les Algériens savent pertinemment qui a fait quoi pour l’Algérie, qui fait quoi pour l’Algérie et le pourquoi du comment de l’Algérie d’aujourd’hui.

Nadir Karmali

Plus d'articles de : Opinion

Commentaires (1) | Réagir ?

avatar
sarah sadim

D'abord pour qu'il y ait une opposition il faudrait qu'il y ait au moins deux projets de société avec leur accontances idéologiques.

Non en algérie le peuple analphabéte et nos instruits jusqu'à l'université ne sont pas forcement élite intellectuelle, qui a des réflexions et producteurs d'idées et concepts.

L'Algérie a fait une guerre de libération, mais l'algérie n'a pas fait sa révolution, stoppée net après novembre 1954 par les trahisons et l'assassinat de ses idéologues organisateurs comme Abbane Ramdane et Larbi Ben M'hidi, des chefs militaires pétries de valeurs patriotique comme les colonels Amirouche, Lotfi et tous les autres braves assassinés et trahis diaboliquement par les siens, aujourd'hui au pouvoir.

Cette pseudo opposition comptant plus sur le charisme d'hommes ou l'opportunisme de prendre le pouvoir aux autres sans visions à long terme et sans projet de société (à l'exception des islamistes et leur reve de Califat) , donc cette opposition d'anciens ministres, premiers ministres et quelques généraux mis à la retraite a été secrétée par le systéme et cette meme opposition en porte le label du régime de maniére indélibile.

Sur, qu'elle sera revencharde (normal) pour avoir été trahie par le pouvoir qu'elle a servi.

Tous les partis actuels sont des créations autorisés par le systéme ou par d'autres chapelles, celle de Bouteflika et celle du DRS.

On met des pions sur l'échiquier sans aucune stratégie que d'abattre l'adversaire et avoir la plus grosse part de la rente, donc le plus gros controle possible des institutions, et cela dure depuis 1962, voilà en quoi se résume la guerre médiatique entre opposition du systéme et clan au pouvoir du systéme.

Bon courage pour trouver la sortie de ce labyrinthe dont tout le monde ne connait pas les plans, alors tourner en rond sur elle meme :Voilà l'algérie d'aujourd'hui.

Sur Bouteflika et son clan seront éliminés d'une maniére ou d'une autre, car sa mise en quarataine nationale et internationnale semble trés avancée, les successeurs referont le meme cycle avec des variantes de forme et point final.

La fondation d'un état et encore moins d'une nation, ne peut etre une carte géographique délimitée par l'ONU, des armoiries et un drapeau, une ville capitale et un hymne national.

Bien malin celui qui pourra trouver en dehors des symboles formels un état Algérien normatif.