La gérontocratie au pouvoir en Algérie

Qu'attendre des hommes qui se maintiennent au pouvoir au mépris du peuple et de toute considération biologique ?
Qu'attendre des hommes qui se maintiennent au pouvoir au mépris du peuple et de toute considération biologique ?

L’Algérie, un pays jeune dit-on mais dirigé par une génération dont l’âge moyen est de 75 ans. Le peuple, tout le peuple, voit défiler les jours dans l’ennui et l’oisiveté.

Un pouvoir autocrate dans un système crépusculaire. Tout marche sur la tête en Algérie. Exemple : la question de la retraite. On croise des retraités âgés d’à peine 50 ans qui passent leur journée, un chapelet à la main, trainant les pieds pour joindre la mosquée, et finissent leur soirée en regardant les matchs de football ou en jouant aux longues et houleuses parties de dominos. Ils croient qu’ils profitent de la vie alors qu’ils la gâchent bêtement et ne font qu’attendre le passage du temps.

Dans la plupart des pays, on plaide pour le prolongement de l’âge de la retraite au-delà de 65 ans pour des raisons économiques, démographiques, sociales, etc. En Algérie, on plaide le contraire. La facture sera salée pour les futures générations. Malheureusement, personne n’a l’air de s’en inquiéter. Au contraire, on se plait bien dans cette oisiveté et on en profite. Moralité : plus jeune on prend sa retraite, plus on est heureux…. Sauf pour les tout puissants dirigeants.

Qu’en est-il de nos vénérables hauts cadres de la nation (président, ministres, députés, sénateurs, ambassadeurs, officiers supérieurs, etc.)? Quelle est leur moyenne d’âge ? Sont-ils des jeunes qui respirent la santé, capables de passer des heures et des heures à travailler et à sillonner le pays à l’écoute du peuple ? Malheureusement non. La plupart d’entre eux avoisinent les 80 ans. Certains sont toujours en poste alors que d’autres ont quitté récemment les affaires (mais font toujours des affaires!). Je pourrai citer quelques exemples : Bouteflika d’abord. A 77 ans, malade et incapable de tenir une discussion publique garde pour lui et son clan le pouvoir. Le président du Conseil de la nation Bensalah 73 ans, le président du conseil constitutionnel Mourad Medelci 76 ans précédé par Bensalah 81 ans, l’ancien ministre de l’intérieur Zerhouni 74 ans, l’ancien ministre de la santé Ould Abbes récompensé l’année dernière par le confortable poste de sénateur 80 ans, le ministre de l’intérieur et des Collectivités locales Ould Kablia 81 ans, le ministre des affaires religieuses Goulamallah 76 ans, le représentant de l’Algérie auprès de l’ONU Idriss Al-Jazairi 80 ans, l’ex-ambassadeur en France Missoum Sbih 82 ans, le chef des services secrets le général Toufik 75 ans, etc. Bien sûr, toute cette belle équipe est pilotée par notre auguste et non moins vieux président Bouteflika qui à la fin de son quatrième mandat aura bouclé ses 82 ans.

La haute fonction est généralement exigeante et fatigante. Elle use son homme. Sauf en Algérie. Avez-vous jamais vu nos hauts fonctionnaires, sauf s’ils sont victimes de complot ou de disgrâce, demander leur retraite pour une raison valable? Ils s’accrochent au poste vaille que vaille. Apparemment, l’épreuve de l’âge et les problèmes de santé ne pèsent pas sur leur rendement et leur enthousiasme. Même, très malades et évacués en urgence à l’étranger (ou est la confiance dans la médecine algérienne? Ou sont les beaux slogans chantant la fierté nationale?), ils ont, officiellement et contre tout bon sens, une activité débordante et rien ne semble avoir raison de leur détermination. Rappelez-vous de la maladie de Bouteflika; son AVC est sans séquelle, et on pourra même le présenter aux jeux olympiques; une note d’humour de Saïd Sadi.

Qu’on me comprenne bien, l’âge n’est pas un obstacle à l’avancement. Bien au contraire, l’expérience, la maturité, la sagesse, etc. sont des avantages qu’il faut exploiter. Mais avec l’âge, nos responsables n’ont rien appris (à part mentir au peuple et le mépriser) et n’ont rien oublié des pratiques de l’ancien régime (ou plutôt l’actuel régime, puisqu’il n’a pas changé). Il suffit de se pencher sur leurs attitudes pleines d’arrogance. Dans ses visites des hôpitaux du pays, le pseudo-médecin Ould Abbes insulte le personnel médical, quand on sait comment il se faisait élire député de Ain-Temouchent en distribuant argent, mensonges et fausses promesses et en manipulant religion, imams et mosquées; piètre personnage. Yazid Zerhouni, sans aucun respect pour le deuil d’une famille de Kabylie, traite leur enfant, un brillant lycéen, de voyou. Quant à Bouteflika, son quatrième mandat affiche le grand mépris qu’il a pour le peuple. Bien sûr, la liste est longue.

Le contraste est flagrant. On a une société où la culture, les lois, l’ambiance générale, etc. encouragent les gens à prendre leur retraite à 50 ans et parfois moins, mais comble de l’ironie, les hauts responsables s’accrochent à leur poste jusqu'à presque à y perdre la vie. Décidément, le pays a encore et toujours besoin d’eux et que c’est seulement sur l’insistance et les sollicitations savamment orchestrées d’un peuple épris d’eux qu’ils sont toujours au service du pays. Selon cette logique, ledit peuple préfère de vieux malades usés et sans réelle compétence à des jeunes motivés et bien formés. Poussons le raisonnement plus loin : Avec le prolongement de l’âge de la vie, on pourrait se retrouver avec des hauts fonctionnaires âgés de 100 ans, alors autant faire un cadeau à ce peuple tellement attaché à ses responsables en baissant l’âge du départ à la retraite à 30 ans. Pourquoi pas ! Une bêtise de plus qu’on finira par avaler.

Certains pourraient me répliquer en citant des exemples de hauts responsables occidentaux d’un certain âge et qui occupent ou ont occupé des postes importants dans les gouvernements de leurs pays. Oui, le président américain Reagan était en poste jusqu’à près de 80 ans, de même pour les présidents français Mitterrand et Chirac. Premièrement, ces responsables sont à la tête de véritables démocraties, évoluant avec l’âge qui s’adaptent facilement aux changements que connaissent leurs sociétés et savent répondre à leurs attentes. Deuxièmement, ils vivent dans une culture et sous des lois qui encouragent et valorisent le travail et l’effort. Dans ces pays, l’âge du départ à la retraite dépasse souvent les 65 ans. La cohérence est claire entre le caractère général de ces peuples, les lois qui les régissent et les pratiques de leurs dirigeants. Chose qui nous fait défaut en Algérie où les jeunes fonctionnaires sont invités à prendre leur retraite alors que les vieux hauts fonctionnaires se maintiennent à leurs postes pour «le pouvoir et pour le pire». Le grand paradoxe.

D’autres diront que la nouvelle génération est résignée, ne s’implique pas et a démissionné de son rôle. Dans une certaine mesure, je leur concède cette remarque. Quelle triste situation : ceux qui sont aux commandes ne peuvent rien faire et ceux qui peuvent ne veulent rien faire. Pauvre Algérie. L’ironie de la cohérence!

Rachid Kihel

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Commentaires (3) | Réagir ?

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rachid kihel

avant tout c'est une question de mentalité... Il y a une mauvaise mentalité qui s'est installée en algérie et qui se renforce jour après jour. Les mentalités sont plus fortes que les responsables qui eux-mêmes sont le produit de cette même mentalité.

Il nous faut un travail de fond....

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sarah sadim

Une gérontocratie Grabataire aurait été meilleur titre, enfin on met à la retraite les "Soixantes ans" professionnels véritables, universitaires qui décortiquent parfaitement le systéme maffieux Bouteflikiste, ils des milliers qui sont partis, laissant les institutions dans un vide effarant, tels que les corps de controles et d'inspection en allant du DRS au ministére de la santé.

Tous ces yeux, ces oreilles et ces esprits d'analyses et d'actions sans complaisance sont chassés des structures de l'état, pourtant bien formés, universitaires et encore en forme à 60 années, on leur prédére les vieillards en "couches culotes" sans libido et surtout en pleine dégenerrescence mentale et organique.

Bouteflika un inutile pour l'espéce humaine reproduit ses congénéres en fonction exponentielle, résultat le pays replonge dans l'arriération et la paralysie totale, la faillite totale est déjà là, un commandement Militaire grabataire, un DRS qui Chasse des généraux à 60 années, une présidence déserte, un parlement drivé par deux grabataires ould khelifa et le marocain Bensalah, une diplomatie grabataire, et tout le reste connu.

LA SEULE SOLUTION EST LEUR MORT NATURELLE RAPIDE, OU MIEUX ENCORE LEUR ELIMINATION LA PLUS RAPIDE DE CES VAMPIRES DEJA DANS LA TOMBE, AUTREMENT LAISSEZ LES assassiner l'Algérie.

Le départ de milliers de cadres civils et militaires compétents et sans froid aux yeux, laissent dérriére eux des successeurs inexpérimentés, mal formés vers la fin des années 1980 et 1990, serviles car élévés dans une société et un environnement pourri depuis Chadli Bendjedid, maitrisant difficilement leurs professionnalité au vu de la piétre qualité de bleurs cursus universitaire (trés dégradé) , ces cadres actuels sont aussi dangereux que les Grabataires du sommet, ca fait leur jeu.

Alors solution, ne faudrait il pas entamer d'urgence un nettoyage élargi et douloureux que de mourir tous biens, personnes et pays.

Drame terrible et existentiel d'un pays se pose, et, ces vieillards de Bouteflika le savent parfaitement, alors quoi foutez le feu à la maison, brulez tout est plus avantageux pour le clan des marocains d'algérie et des kabyles et Chaouis et autres de service.

Seule la force et la peur de crever comme d'autres dans notre voisinnage débarrassera l'algérie de ce cancer gérontologique.

Quand aux autres de l'armée, de la police, les plus jeunes, il est temps qu'ils écarquillent grandement leurs yeux, ils doivent surtout qu'ils ne sont que des larbins pour un pouvoir qui va les ramener à leur propres destructions. POINT FINAL AMEM

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