Inquisition contre une chercheure : la communauté universitaire s'organise

Un ouvrage sur les rituels de Djanet est censuré par le ministère de l'Enseignement supérieur.
Un ouvrage sur les rituels de Djanet est censuré par le ministère de l'Enseignement supérieur.

Le ministère de l'Enseignement supérieur a décidé de retirer le livre de Meriem Bouzid-Sebabou. Ici la déclaration des enseignants et chercheurs en soutien à Meriem Bouzid-Sebabou, chercheure au CNRPAH d’Alger, qui subit des pressions ministérielles et locales au niveau de Djanet.

Nous venons d’apprendre que des pressions et menaces provenant de personnes appartenant à des milieux non universitaires ont visé notre collègue Meriem Bouzid-Sababou, chercheure au CNRPAH et auteure d’un livre intitulé Ennen kel sebeiba fi ma’na ‘achoura bi ouhat Djanet (Ce que les gens de sebeiba disent. Sens du rituel de l'achoura dans l'oasis de Djanet). Après une campagne lancée à travers les réseaux sociaux d’Internet par certaines personnes agissant d’abord sous le couvert de l’anonymat, la visant personnellement ainsi que sa famille, portant atteinte à sa dignité et à son intégrité physique et morale, les services du ministère de la Culture ont cru bon de faire parvenir à la direction du CNRPAH une note verbale exigeant le retrait du livre des circuits de diffusion. Le directeur du Centre a été jusqu’à exiger la suppression des passages incriminés et la présentation d’une lettre d’excuses aux personnes se disant les notables de Djanet El Mihan.

Cet ouvrage est le produit d’un travail de recherche de terrain de longue haleine collectant des documents écrits et oraux ainsi que des représentations iconographiques traitant d’un rituel ancestral faisant partie du patrimoine immatériel du plateau du Tassili. Ce travail a été couronné par la publication sous le numéro 19 de la Nouvelle collection de travaux de recherche du CNRPAH, décision qui ne peut être prise, selon les usages et règlements en vigueur qu’avec l’avis du Conseil scientifique de ce centre de recherche.

Comment comprendre que sur le simple avis critique contenu dans un document se voulant "Le manifeste des notables de Djanet" daté du 20 novembre 2014 suivi d’une pétition datée 26 novembre 2014, les autorités ministérielles décident sans l’avis du conseil scientifique du Centre du retrait du livre des circuits de diffusion publique y compris de la bibliothèque du Centre ?

Nous, enseignants chercheurs de sciences humaines et sociales, universitaires de toutes disciplines, exerçant ou ayant exercé dans des universités algériennes ou étrangères, dénonçons cette intrusion intolérable des autorités administratives et ministérielles qui, pour des motifs politiques, se donnent le droit de la censure et de la sanction de travaux de recherche en piétinant toutes les procédures et institutions habilitées en la matière.

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Commentaires (5) | Réagir ?

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Aksil ilunisen

Le terrorisme des labortoires du MDN est plus dangereux que celui qu'ils combattent par leur medias!

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Depuis 1962 a ce jour, O combien millers de personnes disparues pa rles mains sales de l'Armée des Frontieres! Meme la france n'avait pas fait autant pendant ces 132 années de presence parmis nous.

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sarah sadim

"Notables de djanet" parlons en un peu, d'abord ils n'existent pas, et chez le peuple de touaregs il n'y a pas cette notion de notabilité importée par Bouteflika et ses larbins du Mkhzen Marocain.

Chez les berberes la stratification sociale est différente, et ce pseudo comité des "Notables de Djanet" c'est du vent et du mensonge éhonté.

Les habitants de djanet vivent dans une extreme misére, ignorés superbement depuis houari Boumedienne, les vrais touareg du "Tassilli N'djars" sont trop pudiques pour aller à faire des pétitions au "Nain d'oujda" d'alger ou à un de ses larbins ministres, d'ailleurs ils n'aiment pas Bouteflika et la police de Hamel le sait, elle en garde le souvenir... non?

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