Algérie : Réactions après le retrait d’accréditations pour les correspondants de Reuters et de l’AFP à Alger

La décision du ministère de la Communication de retirer l’accréditation de deux journalistes algériens, l’un correspondant de l’agence britannique Reuters et le second de l’Agence France presse (AFP), à la suite de la publication de deux informations sécuritaires jugées erronées au courant de ces derniers jours, a suscité des réactions immédiates. Le Centre de la Fédération internationale des journalistes considère excessive la décision du ministère de la Communication. "Au-delà des erreurs professionnelles commises par les deux journalistes, la responsabilité de juger de la gravité avérée ou supposée des écrits et de la sanction appropriée à prendre, revient à leurs employeurs. La loi sur l’information accorde le droit de réponse aux personnes ou aux parties lésées par un quelconque écrit", déclare la FIJ.

Le Centre de la Fédération internationale des journalistes qui demeure convaincu que sans la garantie d’un accès libre aux sources d’informations, sans la conjugaison de meilleures conditions de travail comme cela est énoncé dans le régime spécifique du journaliste et sans l’établissement de structures d’auto régulation de la profession, ce genre de glissements n’est pas à écarter.

Le Centre de la Fédération internationale des journalistes exhorte les autorités compétentes à rétablir les deux journalistes de l’AFP et de Reuters dans leur droit d’exercer leur métier de journaliste.

Pour sa part, «l'AFP déplore cette mesure, qu'elle estime injustifiée», a indiqué le directeur de l'Information de l'agence, Denis Hiault, en appelant les autorités algériennes à reconsidérer leur décision. Selon l'APS, il est reproché à l'Agence France-Presse d'avoir "exagéré le bilan de l'attentat terroriste ayant visé dimanche la gare de Béni Amrane", au cours duquel un ingénieur français, Pierre Nowacki, et son chauffeur algérien, ont été tués dans l'explosion d'une bombe placée au passage de leur voiture.

Il est reproché en effet au reporter de l’AFP d’avoir livré un bilan exagéré de l’attentat perpétré par les hordes terroristes dans la localité de Beni Amrane, 60 Km à l’est d’Alger. Selon le chiffre officiel, elles ne sont que deux personnes à avoir succomber à cette attaque à la bombe artisanale, alors que l’Agence française évoquait le nombre de 13 morts.Quant à l’Agence Reuters, elle est accusée d’avoir carrément créé un faux événement en annonçant, dans une dépêche, l’explosion d’une bombe à la gare routière de Bouira causant une vingtaine de morts.

L.M.

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Commentaires (22) | Réagir ?

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Ali

Après tout ils se sont bien trompés, non ? ils méritent bien une sanction. Allez jusqu'à les suspendre je ne sais pas, mais ils faut que tout le monde soit responsabilisé. Un des maux qui rangent notre pays est l'impunité (je ne parle pas spécialement de ces journalistes). Si à chaque fois qu'un cadre corrompt, policier/gendarme fasse des dépassements, un juge outrepasse ses prérogatives, ... etc, leur responsables leur font comprendre qu'ils s'isolent en agissant ainsi au lieu de les cautionner et de les rassurer, croyez moi le pays sera beaucoup plus respirable.

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bkeni

les journalistes seraient il devenus des vaches sacrées?que dire des populations effrayées par leur informations bidon et la panique qu'ils ont causes. Ce genre d'informations ne doit pas être balancé de la sorte, ils ne doivent s'en prendre qu'a eux mêmes. OUI à L'information, NON à la propagande, à l'intox et à la désinformation.

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