RD Congo : une unité de la police tue 51 jeunes hommes et garçons

Des policiers ont assassiné des civils.
Des policiers ont assassiné des civils.

Le commandant de la campagne anti-criminalité «Opération Likofi» devrait être suspendu dans l’attente d’une enquête.

La police de la République démocratique du Congo a sommairement tué au moins 51 jeunes hommes et garçons et soumis 33 autres à des disparitions forcées au cours d'une campagne anti-criminalité qui a été lancée il y a un an, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd'hui. L’«Opération Likofi», qui a duré de novembre 2013 à février 2014, a pris pour cible les membres présumés de gangs dans la capitale de la RD Congo, Kinshasa.

Le rapport de 63 pages, intitulé «Opération Likofi : Meurtres et disparitions forcées aux mains de la police à Kinshasa», décrit comment des policiers en uniforme, portant souvent des cagoules, ont traîné des membres présumés de gangs connus sous le nom de «kulunas» hors de leurs demeures pendant la nuit et les ont exécutés. Les policiers ont ouvert le feu et tué des jeunes hommes et garçons non armés devant leurs maisons, dans les marchés ouverts où ils dormaient ou travaillaient, ainsi que dans des terrains à proximité ou dans des espaces isolés. Un grand nombre d'autres ont été emmenés - sans que les policiers ne présentent un mandat d’arrêt - vers des destinations inconnues, et soumis à des disparitions forcées.

"L’Opération Likofi a été une campagne brutale de la police congolaise qui a laissé une trainée de meurtres commis de sang-froid dans la capitale", a déclaréDaniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch. «Lutter contre la criminalité en commettant des crimes ne renforce pas l’État de droit, mais ne fait qu’aggraver un climat d’angoisse. Les autorités congolaises devraient enquêter sur les meurtres, en commençant par le rôle du commandant en charge de l'opération, et traduire les responsables en justice.»

Human Rights Watch a mené des entretiens à Kinshasa auprès de 107 personnes, dont des témoins, des membres des familles des victimes, des policiers qui ont participé à l'Opération Likofi, des représentants du gouvernement, et d’autres personnes. Human Rights Watch a également diffusé une vidéo et des photographies, notamment de kulunas présumés qui ont été tués lors de l'Opération Likofi, ainsi que des entretiens avec les membres de leurs familles.

HRW

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