Israël : quatre rabbins tués dans une synagogue à Jérusalem

Tension à Jérusalem
Tension à Jérusalem

Palestiniens armés d'un pistolet et d'un hachoir ont tué quatre rabbins mardi dans une synagogue de Jérusalem avant d'être abattus par la police, au cours de l'incident le plus meurtrier survenu depuis six ans dans la ville sainte.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis de réagir "d'une main de fer" et a accusé Mahmoud Abbas d'inciter à la violence dans un contexte de tension exacerbée par le conflit sur l'accès à l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam à Jérusalem-Est. Il a souligné que les meurtres de mardi, comme les autres attaques récentes, s'inscrivaient dans le cadre d'une "bataille pour Jérusalem".

"En tant que nation, nous réglerons leur compte à tous les terroristes et à ceux qui les envoient, et nous avons prouvé que nous savions le faire, mais personne, en aucune manière, ne peut rendre la justice pour son propre compte", a souligné Benjamin Netanyahu. Le président de l'Autorité palestinienne a condamné l'attentat dont la responsabilité a été revendiquée par le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), par l'intermédiaire de son chef de file à Gaza, Hani Thaoubta.

"La présidence (palestinienne) condamne l'attaque de fidèles juifs dans l'un de leurs lieux de prière à Jérusalem-Ouest et condamne le meurtre de civils quels qu'en soient les auteurs", a dit Mahmoud Abbas dans un communiqué.

Les quatre victimes sont des rabbins, tous détenteurs de la double nationalité : américaine et israélienne pour trois d'entre eux, Moshe Twersky, Aryeh Kopinsky et Calman Levine, et britannique et israélienne pour le quatrième, Avraham Shmuel Goldberg, a annoncé la police israélienne.

Selon une personne qui assistait à l'office, 25 personnes étaient rassemblées dans la synagogue Kehillah Bnei Torah, située dans un quartier ultra-orthodoxe de l'ouest de la ville quand des coups de feu ont éclaté.

"J'ai vu quelqu'un tirer sur les gens à bout portant, puis quelqu'un d'autre est arrivé avec ce qui ressemblait à un couteau de boucher et s'est déchaîné", a raconté Yosef Posternak au micro de Radio Israël.

Des photos diffusées sur internet par l'armée israélienne montrent un homme vêtu d'un châle de prière gisant à terre. On y voit également un hachoir couvert de sang et des tables de prière renversées.

Les assaillants étaient originaires de Jérusalem-Est. Les services de secours ont fait état de huit blessés graves au moins.

La radio palestinienne a présenté les assaillants comme des "martyrs" et le Hamas, qui administre la bande de Gaza, a "appelé à la poursuite des vengeances et souligné qu'Israël porte la responsabilité des tensions à Jérusalem".

Selon la presse palestinienne, les assaillants sont Ghassan et Oudaï Abou Djamal, deux cousins membres d'un mouvement armé sans envergure qui habitaient le quartier de Djabal Moukaber. Des heurts y ont éclaté à l'arrivée de membres de la police israélienne venus procéder à des arrestations.

Pour Benjamin Netanyahu, l'attentat est "le résultat direct des appels à la violence du Hamas et d'Abou Mazen (Mahmoud Abbas), des appels que la communauté internationale a ignorés de façon irresponsable". "Nous allons réagir d'une main de fer aux meurtres odieux de juifs venus prier, commis par d'ignobles assassins", ajoute le chef du gouvernement israélien dans un communiqué.

Le ministre de la Sécurité intérieure Yitzhak Aharonovitch a annoncé un renforcement de la sécurité et souhaité un assouplissement des règles sur le port d'armes afin d'autoriser les militaires et les vigiles à être armés en dehors du service.

Plusieurs milliers de juifs ultra-orthodoxes ont assisté dans l'après-midi aux obsèques de Moshe Twersky, descendant de deux dynasties de rabbins, dans une école religieuse de Jérusalem-Ouest. Une autre cérémonie a été organisée pour les trois autres victimes.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, en visite à Londres, a dénoncé un acte de "terrorisme pur" et a adressé ses condoléances à Benjamin Netanyahu lors d'une conversation téléphonique, a indiqué son porte-parole.

Le président François Hollande a exprimé "sa vive inquiétude face à l'enchaînement des actes de violence à Jérusalem, en Israël et en Cisjordanie", où les affrontements sont quasi quotidiens depuis cet été.

Lundi, un chauffeur de bus palestinien a été retrouvé pendu dans son véhicule à Jérusalem. La police israélienne assure, autopsie à l'appui, qu'il s'agit d'un suicide, ce que la famille de la victime conteste. Ce décès a donné lieu à de nouveaux affrontements. Le Hamas a appelé à venger la mort du chauffeur.

Au cours du mois écoulé, cinq Israéliens et un touriste étranger ont été tués à l'arme blanche et à la voiture bélier par des Palestiniens. Une demi-douzaine de Palestiniens, dont les auteurs présumés de ces agressions, ont trouvé la mort.

L'assassinat en juillet d'un adolescent palestinien en représailles à l'enlèvement et au meurtre de trois adolescents juifs en Cisjordanie est présenté comme le facteur qui a déclenché ce nouveau cycle de tensions, alimentées depuis par la guerre dans la bande de Gaza et le conflit sur l'accès à l'esplanade des Mosquées, appelé mont du Temple par la communauté juive.

L'attaque de mardi est la plus meurtrière perpétrée à Jérusalem depuis 2008 lorsqu'un Palestinien avait abattu huit personnes dans une école religieuse.

Reuters

Plus d'articles de : L'actu en Algérie et ailleurs

Commentaires (0) | Réagir ?