La France va livrer des armes au Liban grâce à un don saoudien

L'armée libanaise recevra des armes françaises.
L'armée libanaise recevra des armes françaises.

Menacé par la poussée jihadiste, le Liban va bénéficier d'un don saoudien de trois milliards de dollars pour défendre son territoire.

L’Arabie saoudite et la France ont signé mardi à Riyad un contrat de livraison d’armes françaises pour le Liban, menacé par la poussée jihadiste, grâce à un don saoudien de 3 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros). Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a aussitôt salué cet accord qui, «financé grâce à un don saoudien, contribuera à renforcer l’armée libanaise, garante de l’unité et de la stabilité du Liban». «Il l’aidera à assurer sa mission de défense du territoire et de lutte contre le terrorisme, alors que le Liban est menacé», a-t-il ajouté dans un communiqué publié à Paris.

Le «contrat d’aide à l’armée libanaise» (Donas) a été signé par le ministre saoudien des Finances Ibrahim al-Assaf et le patron de la société publique française d’exportation de matériel de défense Odas, Edouard Guillaud, a indiqué une source diplomatique à Riyad. Le chef de l’armée libanaise, le général Jean Kahwaji, était présent à la cérémonie de signature, a ajouté la même source sans préciser le type d’équipements militaires qui seront livrés à l’armée libanaise.

Le contrat était en discussion depuis que Riyad s’était engagé fin 2013 à accorder trois milliards de dollars à l’armée libanaise afin que celle-ci, faiblement équipée, puisse se procurer des armes françaises. Les discussions avaient porté ces derniers mois sur la liste précise du matériel militaire devant être fourni à l’armée libanaise. Le riche royaume pétrolier a en outre accordé début août à l’ancien Premier ministre libanais Saad Hariri un milliard de dollars supplémentaires pour soutenir l’armée libanaise dans sa lutte contre la menace jihadiste. Laurent Fabius a souligné que ce contrat «illustre la qualité exceptionnelle de la relation franco-saoudienne».

Paris et Riyad, qui partagent les mêmes inquiétudes concernant les principaux dossiers du Moyen-Orient, participent aux opérations menées par la coalition internationale contre les jihadistes du groupe Etat islamique qui sévissent en Syrie et en Irak et menacent la sécurité du Liban.

Le rapprochement entre les deux pays, dont les échanges commerciaux ont dépassé les 8 milliards d’euros en 2013, s’est encore renforcé depuis les ouvertures effectuées par les Etats-Unis, allié traditionnel de l’Arabie Saoudite, vers l’Iran, rival régional chiite du royaume saoudien dirigé par une dynastie sunnite.

L’Arabie Saoudite et la France entretiennent par ailleurs de bonnes relations avec le Liban qui avait signifié ces derniers mois son agacement devant la lenteur des discussions sur la conclusion du contrat sur les armes. Mais début octobre, le président François Hollande avait indiqué à Saad Hariri que «les conditions étaient désormais remplies pour la finalisation du projet».

Selon le quotidien panarabe à capitaux saoudiens Al-Hayat lundi, les premières livraisons d’équipements à l’armée libanaise devraient «intervenir dans un mois». Aucune indication n’a été cependant fournie par les signataires du contrat sur le type d’armements.

L’armée libanaise est engagée contre des jihadistes qui retiennent en otage des dizaines de soldats et de policiers depuis début août après des combats dans l’est du Liban, à la frontière de la Syrie. Tripoli, principale ville du nord du Liban, est par ailleurs régulièrement le théâtre de violences confessionnelles, notamment depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, qui a cristallisé les divisions au Liban.

AFP

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

Mais la france etait aussi charge' de livrer des armes Americaines aux Lybiens et Syriens, finance'es par les Qataris. Les Camemberts lesontlivre's a leur allie's "Jihadistes" justement...