Égypte : au moins 25 soldats tués et plusieurs blessés dans un attentat

Le bilan de l'attentat dans le Sinaï pourrait s'alourdir. Mercredi, une bombe avait déjà explosé devant l'université du Caire, faisant 9 blessés.

La situation dans le Sinai ne s'améliore pas depuis quelques mois. Le dernier bilan communiqué par des responsables de sécurité fait état de 25 soldats égyptiens tués et de plusieurs blessés vendredi dans l'attentat à la voiture piégée. L'attaque visait un barrage de l'armée dans le nord de la péninsule du Sinaï. L'Égypte est le théâtre d'une vague d'attentats visant les forces de l'ordre depuis que l'armée a destitué et arrêté le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013.

Ces attentats sont le plus souvent revendiqués par des groupes djihadistes en représailles, selon eux, à la répression sanglante qui s'est abattue depuis plus d'un an sur les pro-Morsi. L'attentat de vendredi est l'un des plus meurtriers des dernières semaines. Il visait un barrage de l'armée situé au nord-ouest de la ville d'Al-Arich, le chef-lieu de la province du Nord-Sinaï, selon des responsables des forces de l'ordre s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

Bombe à l'université du Caire

D'abord cantonnées au nord du Sinaï, région montagneuse et désertique jouxtant Israël et la bande de Gaza palestinienne, les attaques djihadistes ont gagné le delta du Nil et la capitale égyptienne. Mercredi, au moins six policiers et trois passants ont ainsi été blessés par l'explosion d'une bombe devant l'entrée de l'université du Caire. Cet attentat a été revendiqué par le groupe djihadiste Ajnad Misr.

Et dimanche, sept soldats égyptiens ont été tués dans l'explosion d'une bombe au passage de leur véhicule au sud d'Al-Arich, dans le nord du Sinaï. Un autre groupe djihadiste basé dans le nord du Sinaï, Ansar Beït al-Maqdess (Les Partisans de Jérusalem, en arabe), a revendiqué la plupart des attentats visant les forces de sécurité depuis l'été 2013. Ce groupe, s'inspirant d'al-Qaida, a récemment exprimé son "soutien" à l'organisation État islamique (EI), qui s'est emparée de larges territoires en Irak et en Syrie.

L'Armée est revenue au devant de la scène. Le général major Abdel Fattah al-Sissi, confortablement élu à la présidence en mai après avoir éliminé toute opposition islamiste comme libérale, est accusé d'instaurer un régime encore plus répressif que celui de Hosni Moubarak, renversé par une révolte populaire en 2011. Après la destitution de Mohamed Morsi, plus de 1 400 de ses partisans ont ainsi été tués, notamment lors de la répression de manifestations. Des centaines de pro-Morsi ont été condamnés à mort dans des procès de masse expédiés en quelques minutes, qualifiés par l'ONU de "sans précédent dans l'histoire récente" du monde, tandis que 15 000 autres ont été emprisonnés. L'Egypte a replongé avec Al Sissi dans un autoritarisme digne des années Moubarak. Plusieurs journalistes sont emprisonnés et la liberté de la presse suspendue dans le pays.

Avec AFP

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