Les "Abattoirs d’Alger" : le dépeçage de Nadia Labidi-Cherabi, ministre de la Dystopie (*)

Une oeuvre de M'hamed Issiakhem.
Une oeuvre de M'hamed Issiakhem.

Avec son contrechamp intitulé "Abattoirs d’Alger : étrange changement de destination", Mustapha Hammouche, journaliste au quotidien Liberté, émettait le 29 septembre 2014 des soupçons sur l’abrogation qui a rendu obsolète le classement d’un «(…) monument historique, témoin de la période industrielle de l’Algérie» (Art. 02 de l’arrêté du 06 mars 2013)

En paraphant le 06 juillet 2014 le décret paru 21 jours plus tard au Journal officiel, Nadia Cherabi-Labidi résiliait les dispositions «(…) portant ouverture d’instance de classement des "Abattoirs d’Alger"» (Arti. 01 de l’arrêté du 06 mars 2013), renonçait à un bien public de l’État jusque là préservé par une mesure protectionniste, invalidait cette portée conservatoire pour contenter les desseins fonciers du lobby de l’immobilier, capitulait face aux sphères d’influences aux aguets et aux réseaux de pressions siphonnant les appels d’offres bidonnés, torpillait en sourdine les croyances des rédacteurs et signataires de la pétition de septembre 2013 Les "Abattoirs d’Alger, une aubaine pour l’art" tout en leur faisant miroiter dès le 14 juillet 2014 «(…) une future maison des artistes» pour laquelle il y avait lieu de «(…) dégager une assiette de terrain». Puisque celle tant convoitée tombera dans l’escarcelle d’entrepreneurs à l’affut de la moindre parcelle constructible, la première locataire du Palais Moufdi-Zakaria annonçait le samedi 05 juillet 2014 la possibilité d’exploiter des surfaces situées au niveau de l’Office Riadh-el-Feth (OREF) et des voûtes de la Place des Martyrs. Ces opportunités de substitution ressemblaient fort à un lot de consolation gentiment concédé «Par monsieur le wali dans le cadre d’une démarche d’ensemble», une approche à concilier au projet "Alger vit la nuit" dont le principe est de redynamiser la capitale, de la rendre semblable à celle des métropoles étrangères. Pour cela, le Premier ministre Abdelmalek Sellal réunissait le jeudi 11 septembre 2014, au siège de la wilaya, un conseil interministériel consacré au rajeunissement ou toilettage d’une cité abandonnée à la saleté. Chargé de décrassée "Alger-la-Grise", et de la rendre plus attrayante, Abdelkader Zoukh (le wali) prorogera l’initiative de son prédécesseur en contraignant les commerçants des principaux boulevards à baisser leur rideau plus tardivement, mettra en place une équipe missionnée à inoculer et colporter la nouvelle image pendant que d’autres agents s’employaient à récupérer 500.000 m² au profit de l’Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement (AADL) puis du logement public promotionnel (LPP). C’est en revenant sur le Plan stratégique d’Alger (PSA de 2009-2029) qu’Abdelkader Zoukh avouera connaître «(…) un problème de foncier pour la réalisation de 60 projets» et qu’il lui fallait "pomper" encore 500 hectares. De là, un probable "arrangement" entre un préfet enclin à résister aux commissions de la maffia-politico-financière et une ministre de la Culture qui, à l’écoute de la voix d’outre-tombe de son mentor Abdelaziz Bouteflika, lui aura peut-être soufflé à l’oreille la proposition formulée le 06 octobre 2013 par le Groupe autonome de réflexions sur l’art et la culture en Algérie (GARACA). Dans ce cas, Nadia Cherabi-Labidi usurpera une contribution épistolaire consistant à tester les réactions du cabinet de Mohamed Kebir Addou (l’ex-wali remplacé depuis fin octobre 2013), d’un gestionnaire susceptible de fournir des boutiques en cessation d’activité afin de les transformer en ateliers, show-room, librairies, voire en librairies-galeries d’art. Si notre sollicitation compensatoire assouvira les vœux pieux ou désidératas d’aspirants comptant agrémenter et embellir des locaux disponibles, contentera les intérêts des prétendants de l'"Association pour les arts de la cité" (Cit'arts) ou encore servira les prédilections du microcosme artistique algérois habituellement allaité à la mamelle de "L’État-Armée providence", elle a donc aussi été détournée de sa nature allocentriste et désintéressée par une découpe en menus morceaux qui condamne l’élargissement du champ artistique et ses expressions multiformes. Venue du côté d’une cooptée invoquant pourtant à maintes reprises le rétablissement de la confiance, l’amputation sera habillée d’un communiqué consigné le 21 septembre 2014 puis relayé deux jours plus tard par les périodiques Reporters, La Tribune, La Nouvelle république et L’Expression. Transcrit le 24 sur la page internet du ministère de la Culture, la mise au point répondait aux diverses infirmations délivrées au sujet de la séquence les "Abattoirs d’Alger", précisait les raisons d’une prescription congédiant les ambitions de créateurs algériens qui auraient "malencontreusement" traduit l’ordonnance du 06 mars 2013 «(…) comme une décision de classement du site » au lieu de l’appréhender comme un préalable à sa complète reconversion. En encourageant, dès le mois d’août, (avec l’exposé "Au sujet des prochaines Assises de la Culture") Nadia Cherabi-Labidi à s’expliquer sur le dit renoncement, et en rééditant la même recommandation le vendredi 19 septembre (cette fois dans le texte "Faut-il participer aux prochaines Assises de la Culture" ?), le Groupe autonome de réflexions sur l’art et la culture en Algérie (GARACA) lui suggérait d’épiloguer en faisant notamment comprendre aux intéressés ou "déboutés" «(…) qu’une assiette foncière donne priorité à un projet de restructuration incluant une cité administrative, qu’elle se trouve ainsi démunie face aux puissants lobbies ». Au journaliste du périodique L’expression, qui écrivait le 23 septembre 2014 ne pas comprendre les tenants de l’intervention tardive du ministère de la Culture, nous signifierons être à l’origine de sa réaction finale car ayant justement insisté plusieurs fois en ce sens. Nous signalerons une nouvelle fois ce point auprès du chroniqueur Mustapha Hammouche afin de l’éclairer quelque peu après ses deux interrogations du 29 septembre 2014 : «Pourquoi le ministère a-t-il jugé utile de faire une publicité médiatique à un arrêté publiable au Journal officiel ? Et, si c’est utile de le faire, pourquoi avoir attendu deux mois et demi après la signature de l’arrêté ?». Notre courriel lui indiquait donc «(…) que l'actuelle première locataire du Palais Moufdi-Zakaria a pris le soin de "clarifier" son choix parce que le Groupe autonome de réflexions sur l'art et la culture en Algérie (GARACA), le lui a conseillé via deux commentaires parus dans la quotidien en ligne Le MatinDz, que nous suivions de près une affaire aux indices d’autant plus troublants que le plaidoyer de septembre 2013 ("Les Abattoirs d’Alger, une aubaine pour l’art") venait après que Khalida Toumi ait jugé nécessaire d’intercéder en faveur de l’épargne d’un lopin de terre reluqué de toutes parts alors que certains des artistes postulants connaissaient déjà l’existence d’un arrêté promulgué au Journal officiel non pas le 06 mars 2013 mais le 23 mars 2014, soit plus d’une année après son enregistrement. Même à ce stade, il y avait une occultation favorisant l' "Association pour les arts de la cité" ("Cit'arts") fécondée le mercredi 07 mai 2014 à Alger par des plasticiens, architectes et anciens opérateurs du ministère de la Culture, ceux-là même qui renseigneront les adhérents issus d’"Art'Battoir". Ils estimaient pouvoir réaffecter le biotope d’Hussein Dey pour y exercer leurs praxis de prédilection, cela avec d’autant plus de convictions que le Journal officiel du 23 mars 2014 (et non pas du 06 mars 2013, comme beaucoup l’écrivent) avertissait donc d’une soi-disant "soudaine" sauvegarde pourtant connue depuis une année par quelques initiés. De là, un espoir maintenu chez les instigateurs de la "Fabrique culturelle Dzaïr", une espèce de manufacture warholienne qui vise à «faciliter la formation et à développer les ressources humaines nécessaires afin d'adapter la qualité des produits culturels aux standards internationaux». Mais le pire, et le plus condamnable, viendra évidemment des contorsions de Nadia Cherabi-Labidi qui devant quelques protagonistes des arts plastiques et visuels, réunis le 14 juillet 2014 à la Bibliothèque nationale d’El Hamma, témoignait mordicus que les "Abattoirs d’Alger" concentraient un terrain «(…) si vaste qu'il peut y avoir de la place pour tout le monde », alors qu’elle signait huit jours plus tôt un décret laconique mettant fin à leurs illusions ! La docteure en Arts du spectacle (département études cinématographiques) aura monté un scénario hitchcockien léguant le Centre d’abattages, autrefois administré par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, aux "chasseurs-cueilleurs". C'est ce qu'on appelle "un foutage de gueule" ou un enfumage en bonne et due forme car, usant du principe de rétention, l’ex-professeur à la Faculté des sciences de l'information et de la communication (Université Alger III), cachera à l’auditoire du moment la vérité sur son largage interlope, pliera le dossier devant les diktats de la Commission intersectorielle des classements (qui avait convenu le 06 juillet 2014 que les édifices brigués ne présentaient pas les critères de "bien culturel patrimonial") parce qu’elle n’a aucune logique artistique, n’est pas, contrairement à Khalida Toumi, une femme cuirassée par des années de luttes militantes, parce qu’elle n’est justement pas politique mais une "tchi-tchi" malléable à souhait par le premier des roublards ou des vieux singes. Il faudra aux auteurs et créateurs algériens s’attendre à d’autres surprises, tant Nadia Cherabi-Labidi n’a pas encore fini de berner son monde avec ses déclamations poujadistes et ses tapes à l’œil protocolaires affichés sur un catalogue ministériel où l’on apprend, photos à l’appui, ses entrevues engoncées avec, ici, une ambassadrice autrichienne, là, un diplomate chinois venu sanctionné un mémorandum ou plus loin une délégation appartenant à l’alliance Algérie-Koweit, autant de clichés censés graver le sentiment d’une responsable impulsive alors que celle-ci se contentera d’alléguer dans le journal La Tribune du 07 juillet 2014 qu’il fallait désormais «(…) réhabiliter les infrastructures sous-utilisées (…)». Maintenant que l’alternative les "Abattoirs d’Alger" est remisée aux "oubliettes", qu’est confirmée l’instruction d’une démolition adoptée en 2011 au Conseil de gouvernement, que donc la disposition du 06 mars 2013 proscrivant toute construction «(…) sur et dans (leurs) abords immédiats» est définitivement levée, il reste, à notre humble avis, aux concernés à approcher un avocat capable d’investiguer sur une dernière application, ne serait-ce que pour savoir si la première, qui prohibait tout «(…) type d’aménagement » au sein d’une zone protégée (selon les dispositions de la loi n°98-04 du 15 juin 1998 relative à la conservation des biens culturels) était, oui ou non, prioritaire sur toutes autres injonctions antérieures ou postérieures ?

En effet, en plaçant les "Abattoirs d’Alger" au stade de "bâtiments historiques", l’immixtion liminaire de Khalida Toumi garantissait d’emblée une préemption, cela au même titre que la mise à jour hasardeuse d’une nécropole romaine empêche de facto la poursuite d’un chantier. De là, les autres questions pertinentes de Mustapha Hammouche : «Pourquoi un ministère, qui a vocation d’œuvrer à la sanctuarisation des patrimoines et espaces culturels, prend-il le parti de justifier le revirement imposé à un projet déjà promis à l’art et aux artistes, "invalide" son propre arrêté par un autre et se charge de justifier le fait qu’on prive son secteur d’un fonds foncier préalablement destiné au développement des arts ?». Visiblement intrigué par l’ultime exégèse du ministère de la Culture, et par conséquent le refus d’agrément de la Commission interministérielle, le journaliste ne comprenait pas davantage pourquoi l’élue du Palais Moufdi-Zakaria justifiait son malencontreux avortement en invoquant le caractère d'utilité publique du décret exécutif de février 2010 (il signale «(…) la réalisation du siège du Conseil de la nation et de l’Assemblée populaire nationale») ? Les 24.000 m² (soit presque deux hectares et demi sur les quatorze existants) bâtis convenaient parfaitement à la dénomination de «Bien culturel patrimonial». Aussi, et de façon à argumenter son annulation, Nadia Cherabi-Labidi se reposera également sur le décret exécutif n°09-112 du 07 avril 2009 (modifié par celui n° 10-72 du 06 février 2010) et déclarera prioritaire une règlementation entérinée depuis 05 années au profit du Siège du parlement, remettra en quelque sorte les choses en ordre par pure «(…) cohérence juridique». Disant comprendre que son verdict ait «(…) pu susciter de la déception chez certains artistes qui avaient été alors mal informés», la ministre de la Culture instruira en dernier ressort que la problématique n’était pas à relier à tel ou tel espace mais qu’elle se situait «(…) dans la recherche (…) de lieux de production et de diffusion». Arguant partager l’inquiétude de producteurs «(…) contrariés dans l’exercice de leur art», elle affirmait vouloir «(…) trouver des solutions favorables en multipliant les espaces d’expression et de créativité (ou) en utilisant les installations existantes ». Pour faire gober son volte-face digne d’une girouette tournant dans le sens du premier coup fourré, Nadia Cherabi-Labidi réitérait une formule usitée neuf semaines auparavant lorsqu’elle certifiait que l’harmonisation de la culture sera «(...) laissée aux artistes pour la mise en place de mécanismes favorisant la création», prétendait alors concevoir une démarche rationnelle et concertée afin de permettre «(…) l’acquisition du plus grand nombre d’endroits possibles à mettre à la disposition des artistes et de la culture, (car) il faut lui donner tous les lieux qu’elle mérite et ne pas se focaliser sur un seul espace», c’est-à-dire (ici sous entendus) les "Abattoirs d’Alger". Ce pronunciamiento confortait d’emblée les tergiversations d’une cooptée prenant le parti pris du pot de vin et du pot de fer, tous deux ligués contre un pot de terre qui, faute d’assiette bien arrosée, devra se satisfaire de maigres résidus.

Aussi, le Groupe autonome de réflexions sur l'art et la culture en Algérie (GARACA) se demande dorénavant ce que vont devenir les superficies offertes par le wali d’Alger et à qui elles s’adjugeront ? Pour le savoir, et suivre de près la suite des événements, il demandera à Nadia Labidi-Cherabi de trouver un autre compromis avec Abdelkader Zoukh, ou/et les responsables de l’Assemblée populaire communale (APC), afin que plusieurs dizaines de magasins actuellement clos puissent revenir aux créateurs, ne serait-ce que pour équilibrer le "deal". Tout en poursuivant ses investigations, la dite coalition de chercheurs-entrepreneurs a déployé auprès de la ministre de la Culture son ingénierie, c’est-à-dire un dispositif à même de pourvoir à la réussite de la prochaine Biennale d’Alger, un évènement à profiler dès à présent. Elle envisage pour cela de réclamer un bureau au sein même de la wilaya d’Alger, là où des analystes (sociologues, psychologues et anthropologues), plasticiens, architectes d’intérieur, urbanistes, paysagistes et comptables incorruptibles interviendront au niveau de l’amélioration du cadre de vie, dégageront une assiette de terrain pour la devenue indispensable École nationale supérieure des Arts décoratifs, ne serait-ce que pour soulager une École nationale supérieure des Beaux-Arts à entièrement restructurer. Le Groupe autonome de réflexions sur l’art et la culture en Algérie (GARACA) est prêt à sceller avec les autorités algériennes mandatées un protocole d’accord lui octroyant des prérogatives (intouchables) pendant une décennie, durée nécessaire pour faire de l’institution du Parc Zyriab (ou quartier du Télemly) une "presqu’île de modernité" équivalente à celles érigées en Europe (cinq années suffiront pour en faire la meilleure d’Afrique). Maintenant que le gouvernement Sellal désir inaugurer une Agence de promotion de l'image de l'Algérie (APİA), notre corporation s’engage à vaquer positivement dans ce sens même si elle ne participera pas aux prochaines "Assises de la Culture", une collaboration au départ soumise à la réception de la liste des personnes habilitées à rejoindre la commission préparatoire de la section arts-plastiques, une liste évidemment jamais transmise. Notre but était de nous assurer que n’y figuraient pas des habitués de l’infiltration qui lors et après ces fastes solennels ou cérémoniaux ad hoc que furent 2003, Année de l’Algérie en France ; d’Alger, capitale de la culture 2007 ; le second Festival culturel panafricain ; Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011 et en 2012 le Cinquantenaire de l’indépendance zapperont des prérogatives consistant à établir des audits, n’émargeront pas de données fiables sur la taxinomie ou cartographie des visiteurs. İl était par conséquent à notre avis inadéquat de reconduire des commis de l’État inscrits aux abonnés absents lorsqu’il leur importait précédemment d’inventorier des notes idoines, d’allouer du crédit à des entremetteurs ou auto-désignés trouvant plus lucratif de s’investir au sein des commissariats artistiques de Djazaïr 2003 pour répercuter, à la place d’une bonification des œuvres, une empreinte floutée des créateurs, notamment à l’UNESCO où ceux-ci occuperont un couloir. Notre habituelle franchise nous incite ici à dire que nous ne voulions pas travailler avec les deux intermédiaires plantés le 14 juillet 2014 aux côtés de Nadia Cherabi-Labidi sur la tribune de la Bibliothèque nationale d’El Hamma, c’est-à-dire Mahmoud Moussedak-Hellal Zoubir et Nadira Laggoune-Aklouche que la Banque "Société générale" interpellera en décembre 2013 pour (avec Sadek Rahim) «(…) favoriser l'éclosion des jeunes peintres d'Algérie (…)».

Hellal Zoubir demeure au sein du paysage artistique algérien un avant-corps de premier plan qui a pris à ce titre l’habitude de manifester son omniprésence partout où l’on discute d’expression du sensible mais que nous convions présentement à prendre la tangente de manière à échapper à une tambouille labidinienne aux senteurs de roussi. En cet instant crucial, nous ne partageons pas sa posture complaisante, particulièrement son interface entre le hachoir officiel et l’imaginaire des innovants, un rôle endossé dès 2003 à l’occasion de L’Année de l’Algérie en France. En tant que directeur du département des arts plastiques, il manigancera des atermoiements symptomatiques des reflexes maladifs de ceux n’acceptant pas d’autres entendements discursif que le leur (un des plus prégnants syndromes algériens), confirmera dans le Livre d'or (élaboré à la fin de Djazaïr 2003) l’option consistant à «(…) faire participer le plus grand nombre d'acteurs de la culture algérienne ». L’ex-chef de file des "Essebaghine" approuvait la perspective généraliste prise du côté des "décideurs". İl fallait à ce moment là "tout montrer" en vertu de l’image positive à faire passer auprès des populations de l’Hexagone, acquiescer de la profusion au nom d’une recapitalisation symbolique et à contrario d’une dépersonnalisation condamnant de facto les registres d’une légitimité éminemment artistique. Le côté pléthorique nuisait à l’éthique de rareté car il était convenu que les plasticiens algériens ou algéro-français n’étaient pas mobilisés pour «(…) signer des contrats, avoir des ouvertures sur des galeries prestigieuses», révélait en mai 2010 Hellal Zoubir dans un entretien personnel. En obtempérant de la sorte, il rejetait les plages intimistes de quelques artistes-créateurs, cela de la même manière que, prononçant «la condamnation définitive du culte de la personnalité» et une «(…) rupture avec les positions idéalistes individualistes», les rédacteurs de la Plate-forme de la Soummam démystifieront en août 1956 la figure de l’auteur de génie. Le modèle de l’artiste d’exception passant, quarante sept ans plus tard, de nouveau à la trappe ou souricière, L’Année de l’Algérie en France deviendra le giron politico-diplomatique où, sous cette forme contradictoire que constituera l’entreprise prioritaire de généralisation, s’exerceront des opérations de réduction du particulier. Ce fut, en partie, le propos que nous tiendrons en décembre 2012 à Alger lors de la conférence "L’Art et l’engagement politique" décidée dans le cadre de la 4e édition de la Foire internationale d’art contemporain (FİAC) d’Alger, un colloque pendant lequel Nadira Laggoune-Aklouche se permettra de persifler le pivot dé-singularisation/re-singularisation, cet axe paradigmatique qui gouverne depuis quatre années notre raisonnement ou intellection et dont elle ignorait complètement la substance et portée transversales. Hors, sa fonction temporaire de modératrice ne lui accordait aucune autorité pour le faire, cela d’autant moins qu’elle "accompagnait" un docteur d’État en sociologie, titre par ailleurs antérieurement (et volontairement) sous estimé par le biais du vocable de doctorant énoncé dès l’introduction. Voilà le type de "voyoutocrate" qui, ne supportant pas la présence déstabilisante d’un "grand intellectuel" (appréciation de deux professeurs d’université et non moins rapporteurs de thèses) emploie des procédés de basse-cour uniquement pour dénigrer une pensée en acte apprêtée après quatre décennies de navigation dans et sur les eaux tumultueuses de la création artistique. Lorsque l’on sait que cette collaboratrice du directeur du Musée d’art moderne d’Alger (MAMA) est proche de l’actuelle ministre de la Culture, et hypothétiquement la conseille, on peut donc aisément deviner de ce qui adviendra du projet Drapeau ostentatoire envisagé dans le prolongement des festivités entourant le 60e anniversaire du 1er Novembre 1954, une commémoration habituellement propice à reconduire les mêmes truismes politico-emblématiques. Hors, il est cette fois prévu que ce ne seront plus les artistes qui adapteront leur démarche à un événement historique mais celui-ci qui deviendra le "pré-texte" à une composition plastique au cachet éminemment contemporain. Si les "ordonnateurs algériens" autorisent cette banalisation de l’emblème national, cela voudra dire qu’ils acceptent que les langages essentiellement artistiques sortent complètement de la prégnance de la culture de combat, admettent qu’ils puissent fonctionner en dehors de sa logomachie ou symbolique, donc de logiques externes. Ce serait là un renversement annonçant le réel départ d’une modernité esthétique, donc de l’essor d’une éthique de singularité détachée du "Grand Tout" habituellement caractérisé par le slogan "Un seul héros, le peuple". Corrélative à la communauté des croyants (au "socialisme spécifique" ou au nivellement religieux), la dimension collective a dans ce cas eu pour aspect négatif d’inhiber l’émancipation de l’individu créateur. À contrario, la dimension collective qui ressort de la profusion des lieux d’exhibition (galeries, musées, centre culturel etc…) a pour résonance de servir la reconnaissance des auteurs, une visibilité du "Je" accrue par les magazines spécialisés ou parutions, voire grâce à des reportages sur tel ou tel instigateur.

En Algérie, ce sont généralement les quotidiens qui, jetant un regard sur le monde de l’art, donnent la parole à ses acteurs. Ce fut justement encore le cas le vendredi 03 octobre 2014, lorsqu’avec son article "Abattoirs : L’heure des fabriques culturelles n’a pas encore sonné", El Watan week-end se penchait sur la fin d’un épisode occasionnant, selon le journaliste, plus de 1.000 signatures récoltées par deux autres requêtes. Réagissant à la liquidation d’une ministre armée d’un croc de boucher, quelques laissés pour compte ou contrariés de l'heure épancheront leur désarroi et incompréhension. Comme «(…) tous les citoyens qui y croyaient», le graphiste Mourad Krinah relatera avoir appris la sentence «(…) avec beaucoup de stupéfaction». İl se désolera en considérant qu’en Algérie «(…) on préfère investir dans des centres commerciaux», que les "Abattoirs" sont au cœur «(…) de beaucoup de convoitises, tiraillé(s) entre le ministère de la Culture, la wilaya d’Alger et des investisseurs privés » et que certaines sources allèguent que, mal ficelé «(…) le dossier de l’ex-ministre (…) n’avait aucune chance d’avoir gain de cause».

Apostrophé, par le périodique Reporters du 15 septembre 2014, comme étant au carrefour «(…) du chaudron artistique algérien», le sollicité soutiendra, à tort, qu’existe en Algérie une création «(…) assez reconnue sur les plans régional, maghrébin, méditerranéen ou même mondial ». À la question, « Pouvez-vous brosser un tableau d’ensemble (…)» du champ artistique local ?, le "jeune prodige" placera le courant aouchem dans la décennie 70 au lieu de 60 (puisqu’apparu en 1967 il se dissociera dès 1968), lui prêtera l’interrogation :«Est-ce qu’on peut définir l’art algérien ?» qui, en dehors de sa fantaisie, n’existe nulle part. L’originalité de cette tendance "post-École du Signe" est plus facilement perceptible à la lecture des projections introspectives que Frantz Fanon mentionnera au sein de Les Damnés de la terre, ouvrage phare (dont se nourririront Denis Martinez et Mohammed Khadda ) par lequel on accède à la compréhension de la "Plongée fanonienne" et du pré-monde de la jahilyya (ou jahiliyyah), concept arkounien par excellence. Aouchem se posait des questions d’ordre identitaire, les mêmes qu’éprouvait la littérature de l’époque, comme du reste tous les autres domaines culturels, un point à étudier sérieusement plutôt que de certifier que «le rapport aux spécificités de notre société est le même qu’on retrouve au Maroc, en Tunisie, en Égypte ou d’autres pays qui sont considérés comme faisant partie du monde arabe», une ineptie inacceptable, tout autant que celle émise en regard au contenu du champ artistique et qui stipulera que, «Aujourd’hui, ce n’est évidemment pas le même contexte, ce ne sont plus les mêmes démarches, les mêmes réflexions». Faux, comme le démontre les différents articles diffusés dans les journaux algériens. De nombreux artistes, notamment des peintres, continuent de marcher dans les pas de leurs prédécesseurs ou pairs via l’antienne ou tropisme de "renouveau dans l’authenticité" (culturelle et/ou révolutionnaire) à la genèse duquel se trouve l’allocution prononcée le 18 décembre 2003 (soit en clôture de L’Année de l’Algérie en France) par Abdelaziz Bouteflika et que reprendra en 2014 le ministre des Affaires religieuse, Mohamed Aïssa, pour que les Algériens retrouvent les voix et voies du soufisme, ainsi qu’Ali Benflis de façon à ce que ses électeurs glissent un bulletin hallal dans les urnes. D’autre part, si « Beaucoup d’artistes algériens de la scène actuelle sont (…) plus reconnus ailleurs», c’est parce qu’ils ont su se délester du poids de carcans inhérents à l’ancrage (leitmotiv de Mohamed Khadda) puis adopter la nationalité du pays d’accueil. Ces exilés ne sont, que cela plaise ou non, plus, à proprement dit, uniquement "que des Algériens", et surtout refusent, à l’exemple d’Adel Abdessemed, que l’on connecte systématiquement leur démarche plastique à leur identité d’origine. Parlant de la Biennale de Dakar, Mourad Krinah, revenait sur la monstration La nouvelle scène artistique algérienne au sein de laquelle il figurait en compagnie de Walid Aïdoud, Hichem Belhamiti, Maya Ben Chikh El Fegoun, Adel Bentounsi, Zineddine Bessaï, Walid Bouchouchi, Fatima Chafaa, Mehdi Djelil, Nabila Kalache, Rafik Khacheba, Youcef Krache, Fella Tamzali-Tahari, Meriem Touimer et Sofiane Zouggar. S’y trouvaient les habitués de Picturie générale II auxquels s’étaient joints d'autres intervenants afin de donner « Un aperçu assez fidèle des formes et des démarches pratiquées par une génération qui pose un regard critique sur sa propre société, tout en observant avec avidité ce qui se passe au-delà de ses frontières », stipulait l’encart de l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC). L’organisme, à l’époque encore contrôlé par Mustapha Orif, assistait "l’art algérien émergent", donc le vernissage du 12 mai 2014 cantonné au Pavillon de la "Place du souvenir", car intégré au "Off" pendant que le "İn" accueillait ailleurs les Algériens et Algéro-européens Kader Attia, Fayçal Baghriche, Halida Boughriet, Mohamed Bourouissa, Amina Menia, Slimane Raïs, Massinissa Selmani, Yacine Aït Kaci, Kamel Yahiaoui et Dris Ouadahi. Ce dernier recevra (ex-aequo avec l'artiste nigérien Olu Amoda) le Grand prix "Léopold Sédar Senghor" décerné par "Dak'Art 2014", une récompense sur laquelle le "génie en herbe" fera l’impasse pour mieux mettre avant que l’exposition (à laquelle il était partie prenante en tant que commissaire et plasticien) était «(…) l’un des événements les plus importants du off, (…)», la plus «(…) en vue », rien que çà !. Pour finir, l’interviewé du journal Reporters déplorera que la plupart des opuscules sur l’art algérien se confectionnent «(…) en dehors de nos frontières, (…)», au lieu d’être le fruit de locaux qui «(…) ont franchi une étape en faisant des masters en théorie de l’art, en science de l’art (…)», cela à l’instar de Nadira Laggoune qui apporterait «(…) énormément à l’écriture sur l’art algérien dans des articles ou des catalogues d’expositions».

Proclamée curatrice et critique d’art, elle enseigne depuis 1986 l’esthétique à l’École supérieure des Beaux-Arts d’Alger, y dirige un séminaire autour du genre contemporain après avoir obtenu un diplôme en Droit et un master en audiovisuel. Autrement dit, comme sa "copine" Nadia Cherabi-Labidi (qui a conçu des documentaires avec son mari), elle vient du cinéma et aura même été en 2013 membre du jury du Festival du film engagé. Rien, à ce jour, ne démontre, à nos yeux, son aptitude en matière d’herméneutique artistique, et ce ne sont pas les pseudo-assertions de Mourad Krinah qui nous feront changer d’avis. Ses erreurs historiques et évaluations aléatoires prouvent que les cours du maître assistant Nadira Laggoune-Aklouche n’ont pas attribué de connaissances suffisamment exhaustives pour que son ex-étudiant (comme nous le supposons) puisse prétendre être le «(…) mieux placés pour (…) parler de la situation de l’art contemporain en Algérie», cela malgré son accointance conjoncturelle avec l’universitaire Hamid-Nacer Khodja. Celui-ci insistera sur le rôle de dénicheur de talents de Jean Sénac et négligera la période pendant laquelle le poète pied-noir grossissait les traits de la culture politique de combat (pour mieux se faire valoir algérien), tout en dénonçant le principe de la galerie privée et de la marchandisation de l’œuvre. Le déchiffrage analytique de Mourad Krinah ne véhicule qu’une confusion supplémentaire, là où règne déjà un flou artistique identique à celui que génère l’entourloupe de la ministre de la Culture. À ce sujet, Ali Tarik Ouamer confiera au quotidien El Watan week-end du 03 octobre 2014 que le stratagème Nadia Labidi/Abdelkader Zoukh ne fut plausible que par «(…) manque de cohésion de groupe » et que le "hic" venait moins des institutions que «(…) des artistes eux-mêmes», à cause donc de l’absence de «(…) pression publique», d’un égocentrisme larvé qui, transparaissant dans les propos de Mourad Krinah, semble habiter une dernière génération incapable de se mettre d’accord pour provoquer des sit-in de protestation ou encore de se déplacer pour «(…) récupérer la galerie Mohammed Racim », constatera au final le régisseur du site "Founoune". Fermée depuis le décès d’Abdelhamid Arroussi, elle a quasiment toujours laissé la part belle aux bienséances iconographiques, sauf lors d’un bref intermède favorable aux expérimentations avant-gardistes inaugurées par Larbi Arezki, Ammar Bouras et un degré moindre Malek Salah ou Mustapha Nedjai, un plasticien au regard duquel «Un pouvoir archaïque ne peut engendrer un État moderne».

L’espace de l’avenue Pasteur rentrera très vite dans le rang des manifestations conventionnelles invitant par exemple des peintres chinois de troisième plan et non les dissidents de l’après Révolution culturelle toujours persona non grata alors que beaucoup d’entre eux sont à la pointe de l’art contemporain. Les convoquer n’est apparemment pas à l’ordre du jour de la patronne du Palais Moufdi-Zakaria partie récemment dans le pays de Mao pour se féliciter de la coopération algéro-chinoise. La cohésion devant souder les résolutions de l’ancien journaliste Ali Hadj Tahar et de la peintre Djahida Houadef ne s’étant pas concrétisée, cette dernière confessera avoir reçu la nouvelle de la non-transformation des "Abattoirs d’Alger" en friche artistique « Tel un couperet », celui donc affuté en silence pour émincer, aux goûts des braconniers-rabatteurs, une viande "à-varier", c’est-à-dire en la circonstance les portions d’une "Cherabi-bi". Dépitée, Djahida Houadef constatera qu’il y avait «(…) donc une volonté politique derrière, (…) des lieux stratégiques » et que de ce fait « Les artistes doivent boycotter toute activité ». Se sentant déconsidérée, elle ne percevait plus d’utilité à poursuivre un mouvement débuté «(…) après avoir visité les Abattoirs de Toulouse», une ville où en 2008 les Assises de la culture dureront six mois (entre juin et novembre). Celles normalement prévues en ce mois d’octobre 2014 à Alger semblent plutôt mal parties, voire compromises, tant il paraît désormais difficile de recoller les lambeaux de deux visions antagonistes, sauf peut-être pour ceux qui, piétinant encore une fois les vrais enjeux, négocieront en douce un pré carré. C’est donc, entre autres, dans le but d’éviter (autant que faire se peut) ce genre de dérive que nous interviendrons en extrême recours auprès de celle (Nadia Labidi) pour qui «Le temps des politiques pensées et appliquées à la base est révolu». Nous attendons par conséquent une franche réponse, notamment vis-à-vis du projet Drapeau ostentatoire. Le feu vert de son déroulement viendra si les torpilleurs en eaux troubles sont neutralisés et après que les conseillers d’El Mouradia aient pu saisir dans toute sa complexité la notion de vulgarisation rapportée à l'armoirie patriotique. İl leur faudra certainement du temps pour que soit homologuée notre manière de conceptualiser une problématique, cela d’autant plus que, d’une part, les factotums peuvent très bien interpréter le tableau d’Eugène Delacroix, La liberté guidant le peuple, comme un appel déguisé à la rébellion et que, d’autre part, il est constitutionnellement convenu en Algérie que l’on ne peut porter atteinte au fanion national «(…) en tant que symbole de la Révolution et de la République». Il jouit, lui aussi, d’une mesure conservatoire qui en fait une flamme immarcescible, donc aussi inviolable que les fameuses "constantes nationales" ("thawabit el wataniya" ou "ettawabite el watania").

L’autre aspect abordé au sein du mail envoyé le 24 septembre 2014 à Nadia Labidi-Cherabi concerne la publication L’artiste-créateur et l’auteur de génie en Algérie (Tome 01-1830-1989, Tome 02-1989-2014) "remixé" après son report d’une année. Ce double volume a obtenu en 2013, et dans le cadre du Cinquantenaire de l’indépendance, l’accord de la commission livre du ministère de la Culture, mais Dalila Nadjam, des éditions Dalimen, ne nous ayant jamais adressé le contrat qu’elle s’était pourtant engagée à fournir, c’est elle qui récupérera, anormalement, le versement d’une somme d’argent utilisée à d’autres fins que le tirage de la publication initialement prévue. Si nous convoitons sa sortie sur le sol des "Barbaresques", c’est parce qu’elle constitue un potentiel critique et didactique prodiguant un aperçu plus exact et complémentaire de l’évolution de l’art moderne en Algérie.

La "causerie" accordée le lundi 15 septembre par le journal Reporters à Mourad Krinah démontre amplement l’approximation avec laquelle cette temporalité est abordée. Compenser ses béances cognitives, c’est exactement ce que nous nous sommes efforcés de réussir à travers plus de 1200 pages. Nous possédons par conséquent une grille de lecture autorisant un certain nombre de rectificatifs, un droit de correction, plus exactement une légitimité acquise après de longues, très longues heures de rédaction. Notre but est bien de veiller aux bons positionnements des auteurs, créateurs et publics algériens et non pas, comme nous le soulignerons à la ministre de la Culture, aux privilèges de "Son Excellence", Monsieur Abdelaziz Bouteflika, lequel président de la République avait déclaré pendant son fameux discours du 08 mai 2012 à Sétif «Je l'ai dit et je le répète, le temps de ma génération est révolu» ("Aach men aref qadrou" / "Longue vie à celui qui connaît ses limites"). Son "Tab djnan na", laissant entendre le passage de flambeau d’un homme de surcroît affaibli par la maladie, il nous a paru normal et fondamental de faire connaître à travers vingt-cinq textes (livrés d’octobre 2013 à octobre 2014 et consultables en inscrivant le patronyme Saadi Leray dans la case "recherche" du site en ligne Le MatinDz) notre désapprobation, tant l’image négative que renvoie de lui-même le prétendu dauphin de Boumediène (image sur laquelle nous reviendrons dans le prochain papier) demeure en contradiction avec celle que nous voudrions voir imprimer sur les épanchements mémoriels de l’Algérie.

İl n’a donc jamais été question d’intervenir de façon souterraine pour réclamer des avantages sous couvert d’une missive récipiendaire qui, par exemple, commencerait non pas par Nadia Labidi, ministre de la Culture, mais «"Cherabi-bi", attini, s’il te plaît, une part du gros gâteau !». Comme notre devise reste, «Si tu veux, tu peux !», nous rejetons les moubayaâs (allégeances) ou la chitta (brosse) pour mieux répliquer au proverbe sétifien, «Ma tatbakheche edem fi oujhi» (les formules choquantes vous font de suite changer la couleur du visage) : «Erfâa Rassek ya ba !» (lève la tête !).

Saadi-Leray Farid, docteur en sociologie, Secrétaire du Groupe autonome de réflexions sur l’art et la culture en Algérie (GARACA)

(*) Récit configurant une société fictive structurée de telle manière qu’elle empêche ses membres d’atteindre le bonheur.

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Commentaires (2) | Réagir ?

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khelaf hellal

«Erfâa Rassek ya ba !» (lève la tête !). Erfâa rassek ya ba pour voir tes nouveaux maîtres, ceux qui se sont ligués pour te faire ta fête, pour que tu ne puisses jamais relever la tête. Tes nouveaux maitres sont là pour te montrer les bienfaits de leur oeuvre civilisatrice, de la domination néocoloniale que leur procure la spoliation de tes richesses, des avantages de leur gouvernorat et son nouveau code de l'indigénat qu'ils ont concocté spécialement pour toi.

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elvez Elbaz

Un abattoir à ciel ouvert!

C est le jour de l aid. Dans ce quartier populaire d alger, non loin du centre ville, un sacrificateur habillé en kamis, la barbe bien fournie, passa de "pauvre bête" en "pauvre bête" à sacrifier, dans ce grand espace vert, rendu rouge sanguin, de ces pauvres bêtes sacrifiees pour que allah en soit sanctifié!!!!!!!

Ils accomplissait avec zèle et sourire radieux, les mains ensanglantées, le kamis rouge de sang, la pointe métallique du poignard à peine visible noyée dans le sang, sous le regard ébahis et innocents des enfants de toutes âges !!

Un héro, qui égorge merveilleusement bien, dans cet abattoir à ciel ouvert !..... comme ces dribles majestueux de zidane sur les grands stades du monde!!!!!!

Pauvres enfants, pauvres générations à venir.... !