Syrie: 41 enfants tués dans un attentat contre leur école à Homs

Au moins 41 enfants syriens ont péri mercredi dans un double attentat contre leur école dans un quartier loyaliste de Homs (centre), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Sept autres personnes -quatre civils et trois membres des forces de sécurité- sont mortes dans l'attaque contre l'école d'Akrama, quartier à majorité alaouite de Homs, la troisième ville de Syrie contrôlée quasi-totalement par les troupes du régime de Bachar el-Assad, selon l'OSDH. M. Assad est issu de cette communauté minoritaire en Syrie.

Les enfants morts sont âgés entre six et neuf ans, a précisé à l'AFP le gouverneur de Homs, Talal al-Barazi.

Il s'agit d'un des bilans les plus élevés en terme de mort d'enfants depuis le début du conflit syrien il y plus de trois ans. L'attaque chimique contre la Ghouta orientale près de Damas en 2013 avait tué des dizaines d'enfants tandis que 49 enfants parmi une centaine de personnes avaient perdu la vie dans le massacre de Houla dans la province de Homs en 2012.

L'attentat n'a pas été revendiqué mais son modus operandi rappelle ceux commis régulièrement par les jihadistes de l'Etat islamique (EI) ou ceux du Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, engagés dans la guerre en Syrie.

Au moins 41 enfants sont morts et plusieurs sont encore portés disparus, a dit le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Un kamikaze a posé une bombe dans un lieu devant l'école puis il s'est fait exploser dans un autre lieu devant l'établissement, a-t-il ajouté. Il y avait des corps complètement déchiquetés. M. Barazi avait auparavant fait état de 31 morts et 74 blessés.

Des pages Facebook pro-régime ont posté des images des lieux de l'attaque, dont une pile de cartables abandonnés sur un trottoir.

Une page, intitulée le Club de la jeunesse de Homs, a diffusé une vidéo amateur, non authentifiée, montrant des habitants paniqués, qui évacuaient des écoliers en uniforme bleu et rose. Des enfants criaient, un garçon au moins était blessé. Des parties de corps humains étaient visibles dans la rue, au milieu des décombres, tandis qu'une épaisse fumée s'élevait et qu'une voiture était en feu.

A la mi-juin, deux attentats avaient déjà frappé ce quartier loyaliste de Homs. Le régime a repris en mai le contrôle de la quasi-totalité de la ville après le retrait des rebelles du vieux Homs assiégé pendant deux ans par l'armée.

Seul le quartier de Waer reste aux mains des insurgés. Mercredi, un obus de mortier tiré par l'armée s'est abattu sur le secteur sans faire de victime, selon l'OSDH. Dans le conflit qui ravage la Syrie depuis mars 2011 et qui avait commencé par des manifestations pacifiques réprimées dans le sang, la rébellion est à majorité sunnite, comme la population syrienne, tandis que le pouvoir est dirigé par le clan alaouite des Assad.

AFP

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