Si t'es un homme politique ou un chef d’Etat, voire une marionnette sur laquelle on peut facilement cracher, et tu veux remédier à ta flagrante incapacité, alors fais de l'insécurité, de la peur, ton arme de lutte. Car les gens qui ont peur pour leur vie n'arriveront jamais à penser d'une manière rationnelle, la panique les paralyse comme le fait l'anesthésie du patient.

Le pouvoir algérien en a fait des exploits en la matière, jusqu'à impressionner, même, les français, qui ont fait, on le sait depuis, de la peur leur redoutable arme pendant la guerre d'Algérie. Le récent kidnapping de ce randonneur Niçois, dans les environs de Tizi-Ouzou (faut-il, d’ailleurs, se demander pourquoi cela arrive juste en Kabylie ?), arrive dans un moment critique où le pouvoir algérien sent sa fragilité sur tous les plans, sauf celui de la force de répression et du terrorisme d'Etat. Il tiendra encore longtemps avec cette capacité d'adaptation et de gestion des tensions internes et externes: "la carotte ou le bâton" 

Comme à une époque très récente, lors des attentats de Paris, il fallait impliquer l'ancien et fidèle allié (la France) dans cette entreprise de peur à grande échelle (pour plus d'information à ce sujet: "La colonie française en Algérie"). La violence légitime (celle de l'Etat) n'est qu'à ses débuts. Le jour où le peuple réclamera sa liberté, complète et réelle, les mots deviendront inutiles, du sang et des larmes vont couler ! "Que Dieu nous préserve de ce malheur" ! 

Vous l'avez bien compris, les deux pays, France et Algérie, ont besoin de ce climat de peur et de panique. Les deux chefs d'Etats se trouvent dans une impasse politico-socio-économique qu'ils n'arrivaient pas à gérer. Il était temps, pour eux, pour sortir la grosse artillerie, à savoir la menace terroriste qu'il faut prendre au sérieux ! Il faut signaler que cette manœuvre est déployée conjointement avec celles qui se trouvaient déjà en place (depuis 10 ans en France et plus de 20 ans en Algérie) pour donner la peur comme une donnée constante dans une équation à plusieurs variables, mais insoluble en réalité.

"L'axe du Mal", comme le voulait Bush, ne va pas tarder à changer du cap. Sachant que les propagateurs-agitateurs n'ont jamais trouvé intéressante la question de définir cet axe dont on nous parle sans cesse depuis le fameux 11/09. Très curieux d'ailleurs !!! (Tu trouveras la réponse dans "Le Vrai Choix"). Cela dit, les couloirs d'El-Mouradia à Alger et de l'Elysée à Paris vont être agités pendant les semaines à venir. L’avenir de la région se joue entre les mains des hommes stupides et belliqueux, qui ne connaissent de la guerre que les écrits qu’ils lisent dans leurs bibliothèques.

"Le paysan et le prolétaire ont été toujours là pour payer l’addition à la fin de la guerre." Mais allons maintenant voir l’autre façade de ce médaillon :

Les combattants de Daesh (EI) font rire le monde entier, mais avec leur absurdité démesurée, bien sûr. Je ne vais même pas m'étaler sur leur idéologie et/ou leur croyance, qu'ils assimilent au message de l'Islam. Rien ne rime, vous l'avez bien compris ! Ils ont cessé d'être des Hommes avant d'être les Apostats de l'islam.

D'ailleurs, ils n'ont même pas un niveau intellectuel qui leur permettra de bien comprendre les messages de l’islam que porte la langue arabe, très difficile. Ils sont, tout simplement, des marionnettes dans les mains d'un marionnettiste, qui ne peut dévoiler hâtivement son visage. Cependant ce que je remarque et qui m'épate dans ces bandes de cinglés est toute autre chose, l’aspect extérieur qu'on peut voir l’œil nu.

En fait, ils disent vouloir combattre l'occident mais au même temps ils adorent se montrer sur des 4x4, de marques occidentales, et même avec des armes occidentales. Tout en gardant la barbe et la saleté des visages et des vêtements. Contradiction qui ne peut échapper à toute personne qui connait le peu de l'islam. Et comme l’absurde n'a pas de limite, ils utilisent même des studios modernes, eux qui rejettent la modernité occidentale, pour filmer des scènes obscènes où ils jouaient les égorgeurs.

A cela il faut ajouter le fait qu'ils ne cachaient même pas leur alliance avec les Américains, qu'ils ont défini antérieurement comme le "Grand Satan". Je tiens à préciser, au passage, que ce genre d'alliance s'est déjà produit au 12e siècle, suite à la prise de Jérusalem par les Franj.

Cela dit, ces combattants de Daesh, qui se disent "moudjahidines", ont bien joué le jeu des ennemies de l'islam, qui veulent salir son image et déformer son message: paix, amour et virilité. Cette dernière leur fait grandement défaut. Car je ne vois aucun signe de virilité chez ces fanatiques ridicules, qui tuent des civils désarmés par le simple fait qu'ils ne sont pas musulmans. Ils deviennent, sans le savoir, je présume, les nouveaux soldats du "Grand Satan".

Au final, on voit bien que les combattants de Daesh et ceux qui prétendent vouloir les combattre font les deux faces du même médaillon. En fait, il s’agit de faire régner la terreur sur Terre.

"L’histoire se répète toujours deux fois, la première est une tragédie, la seconde est une farce", disait Marx.

Nabil de S’biha

Universitaire algérien