Les turbulences de la compagnie Air Algérie

Mohamed Salah Boultif.
Mohamed Salah Boultif.

Une cinquantaine de personnes a répondu à l'appel du collectif CCTA pour un rassemblement ce samedi 20 septembre devant l'agence Air Algérie, avenue Opéra à Paris. Ces Algériens sont venus réitérer leurs principales revendications, en l'occurrence la baisse sensible du prix des billets, l'amélioration de la qualité de service, l'ouverture effective du ciel algérien à la concurrence...

La compagnie Air Algérie fait couler beaucoup d'encre depuis plusieurs mois : les sempiternels retards et annulations, l'attitude exécrable d'un personnel souvent incompétent et corrompu, le prix indécent des billets, les incidents techniques sur les appareils et les crashs. Tous ces griefs suffisent largement à dépeindre un tableau peu reluisant, voire noir d'une entreprise bancale, gérée comme une succursale familiale. Les dirigeants s'agitent et vocifèrent, accusent et dénigrent au lieu de reconnaître l'échec de leur gestion. M. Mohamed Salah Boultif, président directeur de la compagnie, s'est escrimé à trouver des explications à son désastre en éructant son fiel sur la communauté émigrée et sur la main de l'étranger, c'est-à-dire la France. Cette manie de montrer du doigt et de porter des accusations éculées sur l'autre, dès que l'on est confronté à une difficulté est une spécialité typiquement algérienne. 

Ainsi pour se donner un soupçon de contenance et de charisme, M. Boultif se livre à cet exercice et tire à boulets rouges sur toutes les personnes qui osent dénoncer la gabegie d'Air Algérie.

Dans son discours d’ouverture de la conférence annuelle des représentants d’Air Algérie qui s’est tenue les 21 et 22 juin à l’hôtel militaire de Béni Messous. M. Boultif a traité les Algériens de l’étranger de "zigotos", et leur a demandé "d’assumer leur choix de vivre à l’étranger" et d'ajouter qu’"Air Algérie n’est pas la compagnie des émigrés" .

Face à la mobilisation des compatriotes établis notamment en France et aux critiques acerbes mais bien justifiées après le crash du 24 juillet, l'inspection générale du ministère des Transports a pris la décision d'auditer la compagnie. M. Ghoul a estimé que cette opération permettra de déterminer "les points faibles, les dysfonctionnements ainsi que les décisions les plus adéquates à prendre".

En somme, c'est comme appliquer un cautère sur une jambe de bois L'on connaît par avance les résultats : une mutation par-ci, une promotion par-là, deux coups de peinture à une façade et trois lignes dans le journal officiel en guise de mesurettes à même de satisfaire les plus crédules des «nationalistes». 

Le collectif CCTA réclame, quant à lui, une mise en place d'un véritable audit comptable et financier, qui sera réalisé par des experts indépendants pour «mieux comprendre les causes du chaos dans lequel les compagnies nationales Air Algérie et Algérie Ferries se trouvent depuis des années». Le collectif exige également l'ouverture immédiate de l'espace aérien aux compagnies étrangères qui souhaiteraient desservir l'Algérie.

Cependant, Amar Ghoul a considéré, au forum de Liberté dimanche dernier, l'ouverture de l'espace aérien aux compagnies privées comme "inévitable" mais une fois que toutes les conditions réunies, et il a précisé que l'intérêt national sera privilégié. Reste à savoir si c'est une décision réelle et irrévocable ou si c'est seulement un effet de manchette comme la réduction à hauteur de 70% du prix des billets promise à l'orée de l'été dernier.

Les représentants du collectif CCTA ont exhorté, lors du rassemblement devant l'agence de l'Opéra, leurs compatriotes à boycotter Air Algérie et Algérie Ferries, à exiger des indemnités en cas de retard ou d'annulation... et enfin à sensibiliser et mobiliser autour d'eux pour faire aboutir toutes leurs revendications.

Farid Bouhanik

Plus d'articles de : Débats

Commentaires (1) | Réagir ?

avatar
uchan lakhla

Ya si Boultif, les maîtres de votre maître disent que le vol d'air couscous craché au Mali est un acte terroriste, est ce que les diplômes et les compétences managériales que vous semblez créer à tous les toits sauveront l'honneur de cette compagnie, est ce que votre compétence empêchera Fakhamatouhou de pioché dans les caisses du trésors publique, Fafa est impatiente de récupérée les sous, faux responsables irresponsables.