La corruption algérienne entache la démocratie occidentale

Au centre d'une énorme affaire de corruption, Chakib Khelil se pavane dans les capitales étrangères en toute tranquillité.
Au centre d'une énorme affaire de corruption, Chakib Khelil se pavane dans les capitales étrangères en toute tranquillité.

La corruption au sommet de l’État en Algérie est un aveu d’impuissance du pouvoir politique. Elle demeure la preuve irréfutable de l’état de faiblesse de nos gouverneurs à faire face aux exigences du développement durable et aux enjeux du monde contemporain. (Brahim Gater)

La paix ou la démocratie, une transaction commerciale montée en puzzle depuis la nuit de l'indépendance par les tenants du pouvoir en vue de mettre à genoux le peuple et lui imposer un choix déterminant de survie et de prosternation devant la peur de souffrir ou de mourir.

La paix ou la démocratie est le leitmotiv de l’après-dictature qui a enfanté le terrorisme, un choix qui exprime la banalisation des droits fondamentaux de notre peuple et le gommage des acquis de la révolution au profit de la secte au pouvoir et ses alliés biologiques et stratégiques.

La paix ou la démocratie est ce discours silencieux du pouvoir en place qui laisse le peuple dans l’attente et dans l’incertitude devant des richesses pharaoniques qui se construisent à la lumière du jour, des crimes qui se perpétuent sur un peuple sans défense pour faire taire les voix de la révolution et enterrer la vérité et le droit d’un peuple à une vie décente et respectueuse. Ces crimes crapuleux qui se produisent à la lumière du jour pour mariner l’une des dictatures les plus sombres de notre temps dans la sauce du romantisme politique.

La paix ou la démocratie est pour bannir la démocratie des mécanismes de la gouvernance au profit d’une oligarchie "caciquiste" qui offre de la bénédiction à un Etat néopatrimonial.

La paix ou la démocratie trouve refuge dans cette expression historique de Reda Malek : "La peur doit changer de camp". En vérité, la peur ne s’est jamais aventurée à quitter son camp, elle fait partie intégrante de la physionomie de notre peuple, décore notre paysage politique, elle est née dans le corps de chaque citoyen pour exprimer ses douleurs et ses souffrances, demeure une compagne inséparable et devient une culture pour justifier notre semblant de citoyenneté et sa raison d'être.

Finalement, sommes-nous la risée de ceux qui exercent les fonctions de l’Etat par la pratique du raisonnable, le respect des valeurs humaines, la soumission à l’éthique en politique et à la moralité publique ?

Sommes-nous la risée de ces malfaiteurs qui vaguent dans l’eldorado algérien, trament autour de nos richesses, gouttent aux barils et aux containers, se gavent et se sucrent le bec avec abondance des fruits de la révolution de novembre ?

Sommes-nous des sujets de ces politico-placards aux facettes multicolores et multiformes ? Ces caméléons qui jouissent d’une élasticité croisée à l’intersection de l'indécence et de la dignité humaine. Ces âmes sans âme et sans foi acceptent avec aisance et plaisir de se faire rouler dans la boue. Un exercice d’évaluation par l’homme des hommes pour déterminer le degré de fidélité et de soumission de ces valets de pied.

Sommes-nous une série d’histoires rocambolesques qui meublent le silence de l’aberration, offrent des discussions à la société des salons pour agrémenter la courtoisie et produisent de l’humour qui alimentent les thérapies en vue de faire oublier à notre peuple la misère de ses quotidiens, le quatrième mandat, le prix du mouton de l’Aid el-Adha, l’absence du président, le flamenco de l’APN et la danse du ventre du sénat.

Des entrailles de ce désordre est né l’ordre de la corruption avec sa charte, ses hommes, ses lois, ses mécanismes, ses institutions, ses réseaux, ses discours, ses députés, ses sénateurs, ses fonctionnaires et une partie des citoyens. La corruption est en mode de gouvernance pour acheter une partie de nos valeurs, emprisonner les poches de notre résistance et assassiner la rébellion.

La corruption fait partie de nos moeurs politiques demeure une constante de notre coopération internationale et une référence systématique pour la sélection des hommes et leur promotion dans le canal du système. La corruption existe et évolue avec son budget, ses approches, ses enrôlements et sa politique de la perche tendue et de l'âne et la carotte. L’ensemble des entreprises étrangères qui approchent notre marché savent et planifient dans leur soumission un pourcentage allant de cinq à quinze pour cent (5 - 15 %) du coût du marché au profit des décideurs pour faire huiler l’offre. Par ailleurs, les questions relatives à la qualité du service et la fiabilité du matériel restent secondaires, le temps de réalisation, de la maintenance et de la formation avec l’ensemble des axes du transfert de la technologie est du ressort de l’abstrait, ce qui explique la faillite de tous les projets industriels, la mise à mort programmée de notre économie, l'appauvrissement de la classe moyenne, la dépendance aux importations et finalement la fragilisation de notre souveraineté. Dans ce climat de destruction massive, des richissimes personnes ont vu le jour au clair de la lune et notre citoyenneté plonge dans le filet social.

Devant ses pratiques immorales et pandémiques, les chancelleries occidentales instruisent des dossiers d’investigation et de poursuites judiciaires à l’encontre de leurs entreprises et les corrupteurs algériens qui sont impliqués dans des scandales de corruption. Une démarche pédagogique et correctionnelle pour préserver son image, son niveau culturel, le respect de la démocratie et restituer à la moralité ses valeurs et sa dimension universelle, particulière et singulière.

Le mutisme de nos institutions exécutives et consultatives démontre l'étendue du danger qui guette notre pays et leurs implications dans la promotion de la corruption et son institutionnalisation.

La création des banques privées et leur fermeture, le change parallèle et la liberté de circulation des devises, passation de marché de gré à gré, création des sociétés-écrans ou fantômes, etc. font partie du climat d’encouragement et offrent les outils d’assistance pour le bon fonctionnement de la corruption.

La corruption est née dans les bas-fonds de la médiocrité pour barrer le chemin à la démocratie et à l’évolution civilisationnelle de notre pays ; elle est une gangrène qui tue notre patrie dans son corps et dans son âme. Elle a des conséquences graves sur le plan moral, économique, social et politique. Elle a créé, par son caractère endémique, la conviction chez beaucoup de nos citoyens, qu’elle est le chemin de la réussite et de la prospérité, conduit le grand nombre à s’y adonner. L’effet d'imitation a été d’autant plus puissant que les sanctions prévues pour de tels actes à l’encontre des auteurs n’ont jamais été prises. Cette corruption s’est répandue en se diversifiant à cause du système législatif, juridique ou judiciaire national faible. Dans ce contexte, les Algériens qui évoluent dans ce système de corruption, ne voient aucune raison de le modifier quand bien même sa disparition profiterait à tout le monde et épargnera à notre pays la perte de sa souveraineté.

Démos

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Commentaires (6) | Réagir ?

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karim Aït Aïssa

Baudouin Prot, figure emblématique de BNP Paribas, va quitter la présidence de la banque française, une décision qui sera entérinée le vendredi prochain. ck

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Simply

@ Demos

Bonjour,

Votre titre serait sublime si d'une part, on remplace entache, par engraisse et d'autre part, on supprime tout simplement le mot démocratie. Cela donnerait un titre simple comme bonjour et clair comme le jour. D'ailleurs dans bonjour, il y a bon et puis jour. Si on enlève bon il ne restera que jour. Et votre titre serait très clair, comme le jour.

Le titre serait le suivant : « LA CORRUPTION EN ALGERIE ENGRAISSE L'OCCIDENT ».

La preuve, avez-vous vu et entendu les justices ITALIENNE et AMERICAINE convoquer Khelil, qui a défrayé la chronique, sur le web et les réseaux sociaux? Non ! Ce silence assourdissant dure depuis plus de 6 mois déjà. S'il y avait une véritable démocratie en occident, ça se saurait!!

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