Une même manière de penser, un seul modèle de conduite résume notre quotidien, la bêtise enjolive nos mentalités, un caractère d’intransigeance s’empare de nos esprits par le recours au mal comme seul moyen d’évoluer vers le négatif et faire des pas monumentaux vers l’abîme des plus profonds. Chacun de nous sait pertinemment que ce chemin nous mènera directement vers l’extermination totale de notre atavisme en tant que nation. Nous savons tous que nous figurons sur les listes hideuses d’autres peuples qui nous évitent en nous faisant endosser la responsabilité de tous les désastres de la planète tant la gaucherie et l’étourderie sont devenues nos perpétuelles provisions. La conscience qui doit nous éclairer est depuis jadis l’apanage de nos sages que nous avons évincés à mauvais escient, d’autres sont vaincus par l’ânerie et l’impéritie des nôtres, nos élites demeurent isolées, dénigrées voire insultées pour avoir tenté de muer cette société en meilleure.

La jalousie, l'empiétement, la méfiance sont nos seuls recours, des tares qui ont remplacé pleinement la vacuité spirituelle qui émaille nos pensées. La haine, la malveillance, cultivées dans chaque coin de notre territoire, illustrent le volume de la malédiction qui a frappé sans recul la souche génératrice de notre gent. Ni le rôle conseilleur de la religion, ni la mission éveilleuse de la science n’ont pu transformer les comportements en propulseurs de bienveillance entre individus d’un même pays.

On ne peut guère atteindre la vertu avec de tels agissements, le temps passe en rongeant davantage notre statut de nation, le monde avance à une allure qui dépasse la fiction, tandis que le retard a ruiné le rythme de notre vie, on ne connait point nos repères par rapport à d’autres peuples que nous côtoyons pourtant par le truchement de différents médias qui nous exhibent le progrès monstre de ces voisins plutôt de ces frères par humanité, malgré cette cruelle vérité, nous sommes restés, à ce jour, des otages des idées antiques, obscurantistes qui nous font goûter l’amertume quotidienne de la condamnation.

Rachid Chekri