Air Algérie : Mohamed Salah Boultif remet en place Amar Ghoul

Mohamed Salah Boultif, PDG d'Air Algérie
Mohamed Salah Boultif, PDG d'Air Algérie

Il n'y aura pas d'audit à Air Algérie, tonne le PDG de la compagnie aérienne nationale, Mohamed Salah Boultif, au travers de la chaîne III.

Et pan ! dans la figure d'Amar Ghoul. La déclaration du PDG d'Air Algérie a un effet de sacrée douche froide sur Amar Ghoul. M. Boultif remet carrément en place son ministre de tutelle sans crainte de subir ses foudres.

La déclaration constitue un affront, une remise en cause nette de l'argumentaire du ministre des Transports pour se sortir des scandales à répétition qui ont émailé la vie d'Air Algérie.

L'information n'a pas été donnée par quelque journal indépendant, mais elle a été rapportée par une radio nationale. Si elle a été ainsi laissée passer c'est qu'il y a une volonté haut placée pour faire comprendre à Amar Ghoul de ne pas s'occuper d'Air Algérie. Mais le ministre n'est pas à son premier échec, il a déjà un mal fou à mettre la main sur le contrôle du port d'Alger par où transite la quasi-majorité des importations. 

Pourtant, le ministre figure dans le fan club du clan présidentiel. Un fervent supporter du quatrième mandat qui traîne plusieurs casseroles derrière lui. Mais alors, pourquoi cette cacophonie ? Sur qui repose le PDG d'Air Algérie pour contredire son ministre de tutelle ?

Le feuilleton Air Algérie c'est aussi cette information rapportée par notre confrère El Watan concernant des privilèges reçus par des responsables d'air Algérie en contrepartie du marché de construction du nouveau siège de la compagnie nationale. Le témoin, Antonio Accurso, a affirmé avoir prêté son yacht le Touch à Bernard Poulin pour amener "des gars de Air Algérie qui vont venir faire un tour (…) en Méditerranée", rapporte El Watan dans son édition de lundi. Et il se trouve que Bernard Poulin est le président fondateur du groupe Sm International qui a obtenu, en 2011, le contrat de construction du nouveau siège d’Air Algérie à Bab Ezzouar pour un montant de 83 millions d’euros. Le patron SM International a dit à Antonio Accurso, propriétaire du bateau, qu’« Il va avoir du monde, des gars de Air Algérie qui vont venir faire un tour".

Une autre affaire qui s'ajoute à toutes celles qui ont été remisées dans les fonds de tiroirs de la justice et services de lutte contre la corruption.

L. M.

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Commentaires (6) | Réagir ?

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karim Aït Aïssa

Selon la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, l’expression groupe criminel organisé désigne un groupe structuré de trois personnes ou plus existant depuis un certain temps et agissant de concert dans le but de commettre une ou plusieurs infractions graves pour en tirer, directement ou indirectement, un avantage financier ou un autre avantage matériel.

Et selon le Code criminel canadien, une organisation criminelle quel qu’en soit le mode d’organisation est composé d’au moins trois personnes se trouvant au Canada ou à l’étranger; et dont un des objets principaux ou une des activités principales est de commettre ou de faciliter une ou plusieurs infractions graves qui, si elles étaient commises, pourraient lui procurer — ou procurer à une personne qui en fait partie —, directement ou indirectement, un avantage matériel, notamment financier. ck

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Les entreprises Canadiennes offrent à nos illégitimes, des traversées en Mer Méditerranéenne sur des yacht en vu d'obtenir des contrats juteux de gré à gré, comme celui d'un montant de 80 millions d'euros en vu de construire le nouveau siège d'Air Algérie, comme quoi la loi Canadienne est une fumisterie, c'est grâce à des pays dit démocrates que notre mafia prospère en Algérie et à l'étranger, sinon ou déposent-ils l'argent salle, ne me dites pas que le gouvernement fédéral ne connaissait pas les activités du Golden Boy Sir Farid, c'est juste au moment où le trésor publique Italien a souhaité récupérer les impayés que l'affaire entre autre de SAIPEM a éclatée, autrement tout ce qui rentre fait ventre, cordialement.

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El-Abed HOUARA

Si les avions d’Air Algérie se touchent aujourd’hui par les saumons, ce qui ne signifie pas « rien » au regard du code de l’aviation civile pour que le personnel technique décide, de lui-même, après 30 mn de réparation provisoire, de remettre l'avion en ligne et surtout oser demander, par la voix du Cdt de bord, à la tour de contrôle, l’autorisation de décollage sans dresser le P. V d’incident censé parvenir à l’Autorité de l’Aviation Civile pour en connaitre, laquelle Autorité est seule habilitée à décider de la remise en vol ou non de l’avion endommagé, sachant qu’en vertu de la réglementation dans le domaine « Air law », un incident de ce type conduit automatiquement à la suspension de son certificat de navigabilité qui ne peut être levée que par l’institution représentant l’Aviation Civile Algérienne auprès des aéroports, soit le bureau Vérital, donc, quelle sera la situation demain avec l’arrivée de 16 nouveaux avions quant on sait que le tarmac d’Alger est déjà saturé ?

A moins de les cacher dans les ailes ou dans le sud, les dégâts vont être plus importants et ça sera probablement voilure contre voilure voire carlingue contre carlingue. Voilà là un cas qui résume la notion de la gestion qui émane des commis de l’état de chez nous et qui ressemble à s’y méprendre au gars qui a pris pour habitude de se rendre au centre ville pour demander sa route au lieu de lire tout simplement la carte.

Quant les professionnels de l’aviation commerciale ont évoqué la mauvaise gestion à Air Algérie et dans le Transport Aérien en Algérie, certains journalistes, sous l’impulsion courtisane voire peut être régionaliste ont répondu « La mauvaise gestion ça nous regarde », pourvu que les étrangers ne s’en mêlent pas oubliant au passage que toutes les compagnies aériennes de transport régulier sont assujetties aux mêmes normes et standards techniques faisant fi du sentiment nationaliste dés lors où les avions sont appelés à utiliser les espaces aériens étrangers.

La mauvaise gestion de la compagnie Air Algérie n’est pas forcement synonyme de dépenses superflues ou de corruption au sens où le citoyen Lambda comprendrait et ne peut être circonscrite dans des propos qui n’ont absolument aucun sens dans le milieu aéronautique si bien que l’inquiétude des experts du transport aérien vient du fait que l’on assiste à un travestissement des règles qui régissent l’exercice de ce métier par Air Algérie au point où la corruption des procédés de traitement de taches n’est plus un phénomène d’exception, elle s’installe à tous les niveaux de l’organisation de l’entreprise à tel point que l’on recense chaque année des centaines d’écarts ou infractions aux procédures de travail qui disparaissent comme par enchantement à la faveur des inspections d’audits annuels.

En parlant d'audit, le dernier en date est celui qui a été conduit par les experts en Consulting dans le domaine du Transport Aérien dépêchés par le groupe Lufthansa sur demande d'Air Algérie qui a décaissé de sa trésorerie pour payer les travaux d’Audit, un montant de plusieurs millions de dollars, lesquels experts ont conclu dans leur rapport final que les dysfonctionnements dans la gestion de la compagnie sont tellement énormes et aberrants qu'il est quasiment impossible d'envisager un éventuel rapprochement entre Lufthansa et Air Algérie en vue d'un partenariat dans le domaine de la maintenance aéronautique.

C'est la preuve par dix que la mauvaise gestion n'est pas uniquement une affaire de corruption et si c'était le cas, Lufthansa n'aurait jamais laissé passer une telle occasion où les avantages économiques pleuvaient de tous les cotés dans le but de la faire adhérer au projet de partenariat.

Ceci dit, les discours aseptisés et dithyrambiques autour desquels se relayent le Ministre des transports et le P-dg de l’entreprise y compris certains membres du syndicat UGTA ne changent rien à la situation d’Air Algérie, laquelle continue de s’enfoncer dans les abîmes de la mauvaise gestion créant de ce fait, des sentiments d’inquiétude au sein de la corporation des pilotes d’Air Algérie et dans le milieu aéronautique en général et ce, par opposition à la marque de fabrique de son management, au demeurant empirique et désuète.

En témoignent, les résultats des bilans accomplis par cette nouvelle caste de cadres, déniant à la plupart d’entre eux, notamment les plus récents, toute marque de progrès ou de valeur ajoutée dans l’effort de modernisation de la compagnie et ce, non pas par manque de volonté mais plutôt par l’incapacité de ces derniers à présenter des solutions aux défis qui empêchent Air Algérie de faire sa mue pour gagner les mérites de la modernité du Transport Aérien.

Ainsi, si le prince du moment est satisfait de l’heureux élu, ce n’est certainement pas le cas des cadres silencieux qui cultivent de riches connaissances du milieu aéronautique et de son environnement, lesquels restent persuadés que l’actuel commis de l’état comme il aime bien se faire appeler, n’a pas le talent qu’il prétend avoir au sens de l’acteur qui scotch le spectateur à l’écran, en tous cas pas autant qu’il sache emprunter les chemins hors des sentiers battus pour obtenir son moment de gloire en passant dans le film Air Algérie.

Fort de ses soutiens à la chefferie, il a engagé, après la joie du succès au casting, le cérémonial de l’investiture et des faire parts des courtisans, toute une valse de parachutages où de nouveaux responsables sans compétences avérées ont été largués dans des fonctions nécessitant des aptitudes de management es qualité poussant, ainsi et toujours vers plus de précarité les règles et les méthodes de gestion ayant fait, par le passé, le bonheur de la compagnie et surtout prouvé leur efficacité à Air Algérie comme dans d’autres compagnies aériennes dans le monde.

Parmi les responsables parachutés, certains sont connus pour avoir déjà sévi par leurs maladresses dans le domaine de la gestion et, dont on ne peut pas dire qu’elles sont le produit de responsables conscients et soucieux des intérêts de leur entreprise mais émanant d’individus qui semblent à l’aise face à l’incohérence dans le raisonnement et à l’absurdité mais aussi néophytes et obtus aux préceptes du management moderne d’où, la nécessité de rappeler ici la colère du collectif technique qui a engagé un mouvement crescendo de protestation pour dénoncer le scandale du plan que l’actuel Chef du pôle opérations, alors Directeur Technique, a échafaudé avec le P-dg de l’époque visant à soustraire à Air Algérie l’activité d’entretien préventif lourd des aéronefs et de leurs moteurs pour la confier à un sous traitant du Moyen Orient, jusque là inconnu du milieu de la maintenance aéronautique.

Heureusement, le mouvement en question a fini par payer et a conclu à l’annulation de ce programme puis à sa destitution suivie, quelque temps après de celle du P-dg de l’époque. D’autres personnes plus censées ont pris le relais et ont tout de suite rétabli les conditions d’exercice de la dite activité dans les installations d’Air Algérie comme se fut toujours le cas depuis plusieurs générations.

Nombreux sont ceux qui croient et font croire aux pouvoirs publics que la modernisation de la compagnie passe automatiquement par les plans de sortie de flotte et/ou de son redimensionnement par l’introduction de nouveaux avions de la nouvelle génération, ce qui est vrai technologiquement parlant mais, la machine et/ou l’infrastructure moderne, à elle seule, ne peut produire du rendement sauf, si l’outil de production moderne retrouve un management adapté à la mesure de ses performances et de son efficacité, or, à Air Algérie, on n’a pas fini d’enregistrer les moyennes les plus basses au monde en terme d’exploitation des avions, quant à la mauvaise ponctualité, elle est devenue sa seconde nature, combien même les avions sont modernes, ce qui dénote l’immobilisme de son management voire sa médiocrité frôlant parfois l’insulte à l’intelligence distillée, toute honte bue, dans certains actes de gestion ou phénomène ayant fait son apparition ces dernières années et connu sous le label de " paix sociale".

Dans d’autres pays où le Transport Aérien obéit à la loi de l’offre et la demande et aux conditions réelles de concurrence, l’exemple d’Air Algérie pourrait bien constituer un cas d’étude au vu de ses résultats qui affichent des bénéfices avec presque tous les indicateurs de gestion en berne, notamment le taux de ponctualité qui dévisse de 10 points à chaque fois pour atteindre 50% voire 40%, alors que chez Lufthansa ou Air France 1 à 2 points suffisent pour déclencher le grand branle-bas de combat voire des cellules de crise que dirigent les présidents eux-mêmes pour tenter de rattraper ces baisses, d’où l’importance de ce paramètre que l’on doit porter à son niveau le plus élevé possible pour espérer fidéliser une clientèle et en capter de nouvelles.

La chronicité du retard sur les vols réguliers et la politique tarifaire inflationniste sans égal dans la région précisent à elles seules la nature du marché d’Air Algérie. Il est du type captif sans être le résultat d’une fidélisation de la clientèle basée sur la satisfaction et le souhait naturel du client. Du coup l’aubaine du marché captif dissimule bien l’absence d’efforts et aussi l’incompétence de ses dirigeants, elle est à Air Algérie ce que le carcan des hydrocarbures est à l’économie nationale et explique bien les montées relatives de son chiffre d’affaires à mesure que le nombre des Algériens en âge de voyager augmente. Rien avoir avec un déterminisme particulier de ses gestionnaires ou d’un management actif.

A défaut d’une économie saine et productive permettant de recycler le cumul des réserves de change qui se chiffre en centaines de milliards de dollars, il en résulte, ce que les profanes de l’économie appellent, l’embellie financière, laquelle est à l’origine de l’apparition, dans le contexte politico-économique qui s’offre à nous, de l’idée simple et fausse qui l’emporte sur l’idée juste et complexe et, c’est justement ce raccourci qu’ont choisi les dirigeants actuels de l’entreprise pour sonner le glas des ambitieux programmes d’intégration économique et de transfert de technologie, conçus et lancés par leurs prédécesseurs avec l’objectif de créer à terme un véritable centre de profits dédié à la maintenance aéronautique, pour finalement céder aux chants des sirènes de la facilité en externalisant les services vers l’étranger notamment, les services de réparation et/ou de révision générale des ensembles et modules des avions et de leurs moteurs y compris ceux qui figuraient, il n’y a pas si longtemps, dans l’éventail des capacités ou ratings d’Air Algérie.

Le présent constat ne résume pas tout, mais il a l’avantage de montrer à quel point le relationnel s’est transformé en valeur de compétence et agit en dénominateur commun pour consolider les liens qui unissent les éléments de la caste des nouveaux chefs à Air Algérie. Il suffit d’exposer, ces derniers, à une conjoncture qui sort du cadre des salamalecs pour se rendre compte qu’ils ne sont que des produits du clientélisme si bien qu’ils ne savent plus où donner de la tête face aux impératifs de la profession.

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