Pakistan: des manifestants antigouvernementaux arrêtent la diffusion de la télévision d'Etat

Le Pakistan s'enlise dans la crise politique.
Le Pakistan s'enlise dans la crise politique.

Des manifestants antigouvernementaux pakistanais ont pénétré lundi dans les locaux de la télévision d'Etat PTV et arrêté la diffusion de la chaîne, située dans le centre de la capitale Islamabad, a annoncé le diffuseur.

Des manifestants sont entrés dans les bureaux de PTV, ils débranchent les fils, nous sommes en état de siège, ils sont en train de pirater notre diffusion, a déclaré un présentateur sur PTV. Quelques instants plus tard, la chaîne n'émettait plus. Les manifestants, munis de gourdins, ont aussi détruit des installations de la chaîne et décroché des affiches du Premier ministre Nawaz Sharif dont ils réclament la démission. 

Les partisans des opposants Imran Khan, ex-joueur de cricket reconverti en homme politique nationaliste, et Tahir ul-Qadri, un chef religieux établi au Canada, campent depuis le 15 août dans la capitale pakistanaise pour exiger la démission du Premier ministre qu'ils accusent de fraudes lors des élections législatives de mai 2013.

Les manifestations étaient restées pacifiques jusqu'à samedi soir lorsque les deux opposants ont appelé leurs partisans à se rendre devant la résidence du Premier ministre Sharif, située sur l'avenue de la Constitution, près de l'enclave diplomatique où sont situées les principales ambassades.

Devant l'afflux de milliers de manifestants, la police pakistanaise avait eu recours au gaz lacrymogène et à des balles en caoutchouc.

C'était la première fois que les forces de l'ordre utilisaient du gaz et des balles de ce type depuis le début de la fronde antigouvernementale. Des manifestants avaient aussi attaqué les bureaux de la chaîne de télévision privée Geo, considérée comme favorable au gouvernement dans ce conflit. 

Ces affrontements entre policiers et manifestants, qui se poursuivaient lundi dans le centre-vile, ont fait au moins trois morts et près de 500 blessés, dont une centaine de femmes et des enfants.

AFP

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